4ième de Carême B

Frères et Sœurs,

L’épisode du serpent d’airain
que l’on trouve dans le livre des Nombres
dans l’Ancien Testament est, à première vue, assez étrange.

 

« DE MÊME QUE LE SERPENT DE BRONZE
FABRIQUÉ PAR MOÏSE DANS LE DÉSERT
-nous dit Jésus au début de cet évangile-
SERPENT FABRIQUÉ PAR MOÏSE AFIN DE SAUVER LES HÉBREUX MORTELLEMENT ATTEINTS PAR DES SERPENTS VENIMEUX. »

Nous devons tenir compte de cet épisode
puisque Jésus lui-même en fait allusion
et l’épisode du serpent d’airain servira à Jésus
pour annoncer prophétiquement
le comment de sa propre mort à lui.

La question n’est pas simple car dans le Décalogue c.à.d. les Dix Commandements,
il est question de l’interdiction de se tailler,
en autres, des images de bêtes qui rampent sur le sol ;
à l’encontre des peuples voisins qui, tous,
avaient leurs idoles.
La loi de ce même Moïse est formelle :

« TU N’AURAS PAS D’AUTRES DIEU QUE MOI,
TU NE TE FERAS AUCUNE IMAGE TAILLÉE. »

« LE SEUL DIEU, L’UNIQUE DIEU ÉTAIT YAHVÉ, PARCE QUE TRANSCENDANT. »

Or, profitant de l’absence de Moïse qui s’attardait sur la montagne,
le peuples s’était fabriqué un veau d’or
C’était là une insulte au Dieu de Moïse
Ce Moïse qui avait reçu les dix commandements.

Averti par Dieu, Moïse descend de la montagne
et voyant le peuple tombé dans L’IDOLÂTRIE,
il entra dans une violente colère,
brisa les tables de la Loi et brûla le veau d’or.

Alors, comment comprendre
l’interdiction de s’adonner aux idoles en l’occurrence le veau d’or, réprouvé par Moïse,
et d’autre part, c’est l’évangile d’aujourd’hui :
regarder le serpent de bronze élevé par le même Moïse dans le désert.

Pourquoi REFUSER AU VEAU D’OR
ce que l’on admet AU SERPENT DE BRONZE ?

LA DIFFÉRENCE EST ESSENTIELLE.
Ici, il est question du serpent d’airain
érigé par Moïse sur l’ordre de Dieu
et qu’il suffisait de regarder pour éviter la morsure des
serpents.

LE SERPENT À ICI VALEUR DE SIGNE qu’il suffit de regarder.

Il n’est donc PAS QUESTION D’UN CULTE IDOLÂTRIQUE
comme c’était le cas à l’égard du VEAU D’OR.

Regarder le serpent d’airain
c’était redonner sa foi à Dieu qui conduit son peuple.

Or, il y un autre signe
dont LE SERPENT D’AIRAIN n’est que LA FIGURE.
UN SIGNE LUI AUSSI ÉLEVÉ AU-DESSUS DE LA TERRE
pour que le peuple tout entier le voie.

S. Jean rapporte ce passage du livre de Zacharie :
« ILS LÈVERONT LES YEUX VERS CELUI QU’ILS ONT TRANSPERCÉS. »

Un regard de foi qui nous engage.
Un regard de foi capable DE DONNER NON PAS LA VIE SAUVE
mais nous donner accès à une autre vie, LA VIE DIVINE .
CE SIGNE, C’EST LE SIGNE DE LA CROIX.

Nous sommes sauvés
par le don que le Christ fait de sa vie…quoi qu’il en coûte.

 

En homme libre, Jésus dira :

« MA VIE ON NE ME LA PREND PAS,
C’EST MOI QUI LA DONNE. »

Les blessures mortelles des serpents
dont il était question tout à l’heure
sont pour nous les blessures du péché et c’est précisément ce péché que le Christ a pris avec lui,
que le Christ à pris sur lui pour nous en libérer.

Le mystère chrétien c’est cela :
la vie du Christ qui, en passant par la mort,
aboutit à la résurrection, la sienne et la nôtre.

C’est là LE CŒUR DU MESSAGE CHRÉTIEN.

Avec le Christ, nous dit l’évangile d’aujourd’hui :
« LA LUMIÈRE EST VENUE DANS LE MONDE
ET LES HOMMES ONT PRÉFÉRÉ
LES TÉNÈBRES À LA LUMIÈRE. »

Jésus dira à ses disciples :
« JE SUIS LA LUMIÈRE DU MONDE.
CELUI QUI VIENT À MA SUITE
NE MARCHERA PAS DANS LES TÉNÈBRES ;
IL AURA LA LUMIÈRE QUI CONDUIT À LA VIE. »

FRÈRES ET SŒURS,

Puissions-nous ne jamais
ÉVACUER LA CROIX DU CHRIST DE NOTRE VIE.

 

Regardons-là avec fierté
en nous disant : « DIEU NOUS A AIMÉ JUSQUE-LÀ ! »

La croix, nous la célèbrerons le vendredi saint.
qui trouve son accomplissement dans la solennité de Pâques
qui signifie le passage d’ici-bas dans l’Au-delà.

Au ch. 12 en S. Jean, Jésus dit :

« LORQUE J’AURAI ÉTÉ ÉLEVÉ AU DESSUS DE LA TERRE,
comme le serpent d’airain en était le signe
LORSQUE J’AURAI ÉTÉ ÉLEVÉ AU DESSUS DE LA TERRE
J’ATTIRERRAI TOUT À MOI. »

N’est-il pas vrai que le premier bénéficiaire de cette promesse fut ce bon larron qui fixé sur son gibet
se tourne vers la croix où est crucifié Jésus et lui dit :

« SEIGNEUR,
SOUVIENS-TOI DE MOI QUAND TU SERAS DANS TON ROYAUME. »
Jésus lui répond :
« AUJOURD’HUI MÊME TU SERAS AVEC MOI DANS LE PARADIS. »