3ème dimanche de carême C
Frères et sœurs,

Dieu ne veut rien d’autre
que le bonheur de la personne humaine !

N’allons donc pas
comme le pensaient peut-être les contemporains de Jésus,
au sujet des victimes
que nous rapporte cet évangile :

 

« QU’EST-CE-QU’ILS ONT FAIT AU BON DIEU
POUR MERITER UNE TELLE EPREUVE ? »
Ou encore,
lorsqu’ un malheur arrive à quelqu’un
qui est tout le contraire d’un ami intime :

« C’EST LE BON DIEU QUI L’A PUNIT. »

Ni dans un sens ni dans l’autre,
Dieu n’intervient pas
pour ce qu’il faut bien appeler tout simplement :
UNE COÏNCIDENCE MALHEUREUSE :

« CES GALILEENS N’ETAIENT PAS DE PLUS GRANDS
PECHEURS QUE LES AUTRES GALILEENS
POUR ÊTRE MASACRES PAR PILATE. »

Pas plus d’ailleurs
que ces gens victimes par la chute de la tour de Siloé.
S’il faut chercher des coupables
ce n’est pas du côté des gens qui ont malheureusement péris.
Mais peut-être, oui ! Peut-être......
la négligence,
le manque de conscience professionnelle
chez ceux qui ont bâti cette tour.
Peut-être !
Mais,
reprenant les conséquences de la chute de cette tour,
Jésus, en se situant dans une tout autre optique
adresse à ses contemporains :

« SI VOUS NE VOUS CONVERTISSEZ PAS
VOUS PERIREZ TOUS DE LA MÊME MANIERE. »
Avec cette différence fondamentale :
ces gens dans les faits
qui nous sont rapportés sont des victimes innocentes.
ALORS QUE VOUS – dit Jésus à ses contemporains -
VOUS MERITEZ UN PAREIL SORT
« SI VOUS NE VOUS CONVERTISSEZ PAS ».

Dans ce passage d’ évangile que nous venons d’entendre,
le thème de ce discours
sur lequel Jésus reviendra souvent
porte sur LA CONVERSION .
Jésus y insiste :
« SI VOUS NE VOUS CONVERTISSEZ PAS »
parce que Dieu a pour la personne humaine
une estime dont l’ampleur nous échappe probablement.

En effet, en Jésus, DIEU CROIT en l’ homme.
On le voit avec l’apôtre Pierre.

En un moment on ne peut plus crucial,
lors de la Passion, Pierre renie son maître.
Mais Jésus a foi,
il croit en Pierre
au point d’en faire le timonier de son Eglise.
Quand on pense à l’ampleur du projet, il faut le faire !

Oui ! Dieu croit en l’homme.
Et donc logiquement, en Jésus, DIEU ESPERE en l’ homme

Nous le voyons avec le pharisien Saul qui martyrise son Eglise.
En touchant le cœur de celui qui deviendra le grand S. Paul,
Jésus va faire de celui-ci, Paul,
le champion de l’évangélisation du monde païen connu alors.

Oui ! Dieu espère en l’homme…
comme nous n’avons pas l’audace d’espérer en nous-mêmes.

Et enfin,
pour boucler les trois vertus théologales….
qui, non seulement viennent de Dieu
et qui ont Dieu pour objet
mais aussi,
dont Dieu est le premier à pratiquer.
C’est la vertu théologale de CHARITE :
en Jésus, Dieu nous AIME.

Si nous voulons avoir une idée de cet amour
dont nous sommes l’objet de la part de Dieu,
nous devons nous tourner vers le père de l’enfant prodigue
ce sera l’évangile de dimanche prochain, le 4ième du carême.
Oui ! DIEU NOUS AIME !
Dieu se réjouit comme quelqu’un
qui retrouve un trésor perdu
quand la personne humaine
quelle qu’elle soit revient à Dieu,
quoi qu’elle ait pu faire…

« NOUS AVONS DU PRIX AUX YEUX DE DIEU. »
dit le prophète Isaïe
Et si Jésus a un langage ferme
à l’adresse de son auditoire……
c’ est qu’ il veut toucher le cœur des gens qui l’écoute :

« JE PARLERAI A LEUR CŒUR. »
dit Dieu dans le prophète Osée.

OUI ! DIEU PARLE AU CŒUR DE L’ HOMME
Mais c’est aussi DE SON CŒUR DE PÈRE QUE DIEU PARLE,
Et ce qui sort du cœur de Dieu
c’est sa PAROLE, son VERBE .

« AU COMMENCEMENT ETAIT LE VERBE,
ET LE VERBE ETAIT DIEU. »
nous dit S. Jean tout au début du prologue de son évangile

Le Verbe,….l’ Envoyé du Père.
C’est lui dont il était question
dimanche dernier à propos de la Transfiguration.
Rappelons-nous cette voix qui vient de la nuée :
« CELUI-CI EST MON FILS…..ÉCOUTEZ-LE ! »
le bonheur de la personne humaine
consiste à se tourner vers Dieu.
En usant, sans en abuser, des biens qui passent
pour s’attacher fermement aux BIENS
QUI DEMEURENT DANS L’ETERNITE.

Ce qui demeure dans l’éternité c’est LA FOI,
La foi : le ressort de la vie éternelle.
Ce qui demeure dans l’éternité c’est L’ ESPERANCE .
L’espérance : c’est le sens qui ouvre à l’ éternité.
Ce qui demeure dans l’éternité c’est L’AMOUR AGAPE L’amour dans son accomplissement divin c’est l’expression même de Dieu.

Voilà ce à quoi nous sommes conviés.
Comment y arriver……
EN SE METTANT A L’ ÉCOUTE DE L’ ENVOYE DU PERE .
Tendre l’oreille de son cœur
pour entendre la PAROLE qui vient du cœur de Dieu.

Cette parole est exigeante !
QUAND ON AIME VRAIMENT QUELQU’UN
ON PEUT ÊTRE EXIGEANT A SON EGARD……..
POURVU QU’ ON L’AIME VRAIMENT.

Pour reprendre les termes mêmes de Jésus sur un mode négatif :
« SI VOUS NE VOUS CONVERTISSEZ PAS,
SI VOUS NE VOUS TOURNEZ PAS RESOLUMENT
VERS LA SOURCE QUI FAIT VIVRE….
VOUS PERIREZ COMME ONT PERI
LES MALHEUREUX GALILEENS TUES PAR PILATE ,
OU COMME LES 18 PERSONNES VICTIME MALHEUREUSEMENT DE LA CHUTE DE LA TOUR DE SILOE. »
Si l’être humain,
fait à l’image de Dieu pour lui ressembler
ne se convertit pas,
il ressemble à un arbre fruitier qui ne porte pas de fruit
dont il est question
dans la parabole de l’évangile de ce dimanche.

Pour cet arbre stérile voué à la mort,
le propriétaire de la vigne dit à son vigneron
« COUPE-LE ! »
Car, par nature,
un arbre fruitier doit donner du fruit,
sans quoi, c’est arbre n’a plus de raison d’être.
Mais le vigneron intercède :

« MAÎTRE, LAISSE-LE ENCORE CETTE ANNÉE,
LE TEMPS QUE JE BÊCHE AUTOUR
POUR Y METTRE DU FUMIER.
PEUT-ÊTRE DONNERA-T-IL DU FRUIT À L’AVENIR.
SINON, TU LE COUPERAS. »

PEUT-ÊTRE QUE LE TEMPS AIDANT RÉVEILLERA
LA SÈVE ENDORMIE, QUI SAIT !
DAME NATURE A PARFOIS DES CAPRICES
MAIS IL PEUT AUSSI ARRIVER QU’ELLE DONNE
D’HEUREUSES SURPRISES.

FRÈRES ET SŒURS,
Quoi qu’il en soit de dame nature,
quant à nous,
nous savons qu’en ce qui nous concerne,
à savoir,

LE RENOUVEAU DE NOTRE VIE EN PROFONDEUR
EN CE TEMPS BÉNI DU CARÊME,

que personne ne se dise marginalisé, exclus du Royaume.
Là,
PERSONNE NE PEUT SE DIRE RADICALEMENT STÉRILE.

« NUL N’EST PERDU POUR DIEU. »

Il suffit de se tenir humblement devant Dieu
à la manière du Publicain de la parabole qui,
en se frappant la poitrine disait à Dieu :

« PRENDS PITIÉ DU PÉCHEUR QUE JE SUIS. »

Et Jésus ajoute :
« LE PUBLICAIN S’EN RETOURNA CHEZ LUI COMBLÉ. »
Pour nous aussi
Une fois le printemps de notre vie intérieure passé –
Nous pourrons dire avec le poète Malherbe :

« LES FRUITS PASSERONT LA PROMESSE DES FLEURS. »