Samedi, le 25 juillet 2020 – Fête de saint Jacques

2 Cor 4, 7-15; Mt 20, 20-28

Homélie

          Il y a plusieurs Jacques dans le Nouveau Testament.  Celui que nous célébrons aujourd'hui, c'est le frère de Jean et fils de Zébédée.  Ce Jacques fut l'un des premiers martyrs.  Hérode le fit mettre à mort lors de la première grande persécution contre l'Église, avant même l'arrestation de Pierre.  Avec son frère Jean, comme lui compagnon de Pierre, il tient une place toute particulière durant la vie publique de Jésus.  Avec Jean, il est l'un des premiers disciples à aller demander à Jésus "Maître, où demeures-tu?".  Il est l'un de ceux que Jésus amène avec lui sur la montagne de la Transfiguration, dans la chambre où il ressuscite la fille de Jaïre et, finalement, au Jardin des Oliviers.

 

          Dans l'Évangile que nous venons de lire, Jacques et Jean viennent trouver Jésus avec leur mère, qui faisait partie des femmes qui suivaient Jésus, et qu'on retrouvera d'ailleurs au Calvaire, au moment de la mort du Seigneur (Matt 27, 56).  Il est important de nous souvenir que la scène qui nous est racontée aujourd'hui se situe tout de suite après la troisième annonce par Jésus de sa passion et de sa résurrection.  Les deux disciples et leur mère ne pensent donc pas à un royaume terrestre ordinaire, mais savent qu'il s'agit d'un royaume futur.  Ce qu'ils demandent n'est pas simplement une position honorifique.  Ils demandent d'être associés étroitement à l'exercice de son autorité.  Jésus ne les réprimande aucunement; et lorsqu'Il leur demande s'ils peuvent boire le calice qu'il va boire, il semble bien qu'ils comprennent que c'est de sa mort et de sa passion qu'Il parle.

          La réaction des autres Apôtres donne l'occasion à Jésus d'expliquer une fois de plus, comme il le fera de nouveau à la dernière Cène, le sens de l'autorité dans son Royaume, c'est-à-dire dans l'Église. "Les chefs des nations les tiennent sous leur pouvoir et les grands sous leur domination.  Il ne doit pas en être ainsi parmi vous", dit Jésus.  Et il explique que toute autorité dans son royaume doit être pur service, car le Fils de l'homme est venu précisément non pour être servi, mais pour servir et, ajoute-t-il, pour donner sa vie en rançon.

          Dans une communauté monastique comme la nôtre, structurée selon la Règle de saint Benoît, il est important pour chaque membre de la communauté, quelles que soit ses fonctions, petites ou grandes, de se souvenir de ce message de Jésus, et de se tenir sans cesse dans une attitude de service mutuel et désintéressé.

 Armand VEILLEUX