27 avril 2022 – Mercredi de la 2ème semaine de Pâques

Ac 5, 17-26;  Jn 3, 16-21

 

H O M É L I E

Il y a quelque chose qui m'a toujours intrigué dans le texte des Actes que nous venons de lire. Pourquoi l'ange s'est-il donné la peine de fermer les portes de la prison après avoir laissé sortir les apôtres ?... En effet, au début du texte, Luc dit que l'ange du Seigneur a ouvert les portes de la prison et a fait sortir les apôtres ; mais quand le gardien du temple arrive le matin, il trouve les portes bien fermées !  Il doit y avoir une signification symbolique dans cette histoire de portes ouvertes et puis verrouillées.

Il y avait quelque chose de similaire dans l'Évangile de dimanche dernier, de Jean.  Les disciples avaient fermé les portes du lieu où ils étaient assemblés. Cela est sans doute à mettre en relation avec la recommandation de Jésus : "Quand tu veux prier, entre dans ta chambre, ferme la porte à clé, et prie ton père en secret".  Ce que Jean semblait dire dans ce récit, c'est que Jésus a manifesté sa présence parmi ses disciples lorsqu'ils étaient assemblés pour prier. Mais alors, que fait-il ?  Il souffle son Esprit sur eux et dit « Recevez le Saint-Esprit. Comme mon Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie ».  Dans le texte des Actes des Apôtres d'aujourd'hui, l'ange du Seigneur apparaît aux disciples lorsqu'ils sont derrière des portes fermées.  Mais l'ange du Seigneur est-il distinct du Seigneur lui-même ? Et que fait-il ? Il leur dit : "Sortez maintenant... et prêchez au peuple au sujet de cette Vie".

Les portes de la prière et de la solitude sont des portes tournantes.  Elles séparent du monde au sens johannique du terme.  Paradoxalement, les portes verrouillées sont une invitation au Seigneur à entrer.  Mais, en même temps, il nous invite à sortir de nous-mêmes, vers nos frères et sœurs.  Mais si nous sortons en Son nom, pour accomplir les services que nous sommes appelés à remplir, nous sommes toujours à l'intérieur et, en fait, la porte est toujours fermée.

On pourrait aussi rappeler la façon originale dont le pape François (alors Cardinal Bergoglio) interprétait, dans un échange entre cardinaux durant le conclave où il fut élu, la parole de l’Apocalypse (3,20) « Je suis à la porte et je frappe ». C’est Jésus, disait-il, qui est à l’intérieur avec nous et qui frappe pour qu’on le laisse sortir. Sortir pour aller aux périphéries…

Nous faisons aujourd’hui la mémoire de saint Rafael Arnaìz Barón,  un moine de l’abbaye de San Isidro en Espagne

Armand  Veilleux