12 août 2022 - Vendredi de la 19ème semaine "B"

Ézéchiel 18, 1...32;   Matt 19, 3,12

H O M É L I E

          L'enseignement de Jésus dans cet Évangile, porte sur la fidélité, aussi bien la fidélité dans le mariage que celle dans le célibat.  Je dis bien "dans" le mariage et "dans" le célibat; car on n'est pas fidèle ni au mariage ni au célibat, mais à une personne.  Dans le célibat on est fidèle à la personne de Jésus-Christ, puisque c'est en vue de son royaume qu'on s'est fait célibataire; et dans le mariage on est aussi fidèle à Jésus-Christ, mais cette fidélité est alors incarnée dans la fidélité à une épouse ou un époux.

          La réponse de Jésus à la question des Pharisiens est construite selon les règles habituelles du parallélisme, qu'on retrouve constamment dans la littérature biblique.  Il parle d'abord de la fidélité conjugale et termine, après l'expression de surprise des disciples, en disant: « Tous ne peuvent pas comprendre cela mais seulement ceux à qui cela a été donné".  En effet, si nous lisons ce texte en respectant les règles du parallélisme sémitique, cette phrase se rattache à ce qui précède et non à ce qui suit.  Jésus dit donc que l'indissolubilité du mariage est quelque chose qui ne se comprend que comme un aspect du plan divin sur l'homme et la femme; et que ce n'est donné de le comprendre qu'à ceux qui ont reçu la révélation de ce plan divin.

          Jésus ajoute alors tout de suite son enseignement sur le célibat, et il termine par une phrase à peu près identique: « Que celui qui a le pouvoir de comprendre comprenne", c'est-à-dire celui à qui ce pouvoir de comprendre a été donné.  Et Jésus distingue nettement le célibat choisi en vue de l'édification du royaume des cieux et en réponse à un appel, du célibat qui est une conséquence d'une incapacité de se marier, que cette incapacité soit physique ou non, et qu'elle soit de naissance ou causée par les hommes.

          Hier l'Évangile nous parlait du pardon des offenses et Jésus nous présentait son Père comme modèle.  Aujourd'hui il nous découvre le fondement de toute fidélité, qui n'est autre que la fidélité de Dieu qui ne se laisse affecter par aucune infidélité à son égard.  La première lecture, tirée du livre d'Ézéchiel, nous décrit d'une façon très imagée la fidélité de Dieu à l'égard d'Israël qu'il compare à une petite fille qui aurait été abandonnée et jetée dans un champ dès son enfance et que Dieu aurait ramassée, dont il aurait pris soin jusqu'à ce qu'elle atteigne l'âge nubile et qu'il en fasse son épouse et la constitue reine -- une épouse envers qui il garde sa fidélité et son amour même lorsqu'elle lui est infidèle.  Un époux ou une épouse est appelé(e) à demeurer fidèle même s'il (elle) est trahi(e) par son conjoint ou sa conjointe, à l'image de la fidélité de Dieu.  Celui qui s'est consacré dans le célibat pour le royaume, et qui s'est attaché soit à l'église diocésaine par le sacerdoce soit à une communauté religieuse par des vœux, doit demeurer fidèle même lorsqu'il considère que l'Église ou la communauté ne lui sont pas fidèles... ou même s'il a l'impression, comme il arrive à certains de l'avoir, que Dieu lui-même l'a abandonné. 

          Demandons à Dieu cette compréhension qui nous rende possible la fidélité à tous nos engagements.