15ième dimanche A - 2017

Frères et sœurs,
Pourquoi donc Jésus parle-t-il en paraboles ?
Les disciples ne manquent pas de lui poser la question.
Jésus leur explique qu’il a affaire au moins à deux auditoires lorsqu’il parle à la foule.

 

D’une part,
Il y a les disciples, les proches de Jésus dont Simon-Pierre qui dira un jour à Jésus: « TU AS LES PAROLES DE LA VIE ÉTERNELLE. »

D’autres part,
Il y a les autres mais surtout les pharisiens toujours à l’affût pour coincer jésus.

Ce dimanche, nous venons de l’entendre, et les deux dimanches suivants, Jésus parlera en parabole ;

Une parabole est une histoire inventée par Jésus ;
c’est un conte où chacun peut en retenir quelque chose.

ceux qui ne comprennent pas le sens profond de la parabole.
Ils écoutent une histoire sans plus.

Mais il y a aussi ceux qui se bloquent ;
ceux qui ne veulent pas interpréter correctement le sens de la parabole.
C’’est le cas des pharisiens.

ils ont le cœur dur.
La parole de Vie éternelle ne perce pas la carapace de leur cœur.
Ecoutons Jésus disant à ses disciples:
« SI JE LEUR PARLE EN PARABOLE,
C’EST PARCE QU’ILS REGARDENT SANS REGARDER ;
QU’ILS ÉCOUTENT SANS ÉCOUTER ET SANS COMPRENDRE. »

Ainsi, ajoute Jésus, s’accomplit pour eux la prophétie d’Isaïe :
« VOUS AUREZ BEAU ÉCOUTER, VOUS NE COMPRENDREZ PAS.
VOUS AUREZ BEAU REGARDER, VOUS NE VERREZ PAS.
LE CŒUR DE CE PEUPLE S’EST ALOURDI :
ILS SONT DEVENUS DURS D’OREILLE,
ILS SE SONT BOUCHÉ LES YEUX,
DE PEUR QUE LEURS YEUX NE VOIENT,
QUE LEURS OREILLES N’ENTENDENT,
QUE LEUR CŒUR NE COMPRENNE,
QU’ILS SE CONVERTISSENT,- ET MOI JE LES GUÉRIRAI. »
plus ils deviennent imperméables à la Parole de Dieu.
plus les auditeurs s’enferment dans leurs propres certitudes,

Il est vrai que, déjà en ce temps- là,
il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.
« MAIS VOUS- dit Jésus à ses disciples :
« HEUREUX VOS YEUX PARCE QU’ILS VOIENT
ET VOS OREILLES PARCE QU’ELLES ENTENDENT. »
Autrement dit :
« heureux êtes-vous parce que vous voyez au- delà de ce qui apparaît immédiatement et vos oreilles par ce qu’elles entendent, parce que vous êtes aptes à interpréter les mots de la paraboles que Jésus dit à tous :
« ÉCOUTEZ, DONC- dit Jésus à ses disciples- CE QUE VEUT DIRE LA PARABOLE DU SEMEUR.
« QUAND L’HOMME ENTEND LA PAROLE DU ROYAUME SANS COMPRENDRE,
LE MAUVAIS SURVIENT ET S’EMPARE
DE CE QUI EST SEMÉ DANS SON CŒUR ;
CET HOMME C’EST LE TERRAIN ENSEMENCÉ AU BORD DU CHEMIN…
SUR UN SOL PIERREUX.
SOIT LA SEMENCE TOMBE DANS LES RONCES…
C’EST L’HOMME QUI ENTEND LA PAROLE
MAIS LES SOUCIS DU MONDE ET LES SÉDUCTIONS DE LA RICHESSE ÉTOUFFENT LA PAROLE ET NE DONNE PAS DE FRUIT. »

ENFIN,
maintenant la parabole nous intéresse au premier chef.
« CELUI- dit Jésus- QUI A REÇU LA SEMENCE DANS LA BONNE TERRE,
C’EST L’HOMME QUI ENTEND LA PAROLE ET LA COMPREND EN PROFONDEUR.

Interprètons ce que signifie pour Jésus la bonne terre.
Ce n’est plus de la terre en tant que tel
mais c’est de la personne qu’il s’agit
comme je l’espère de nous tous qui sommes venus librement entendre la Parole.
« CELUI –LÀ PORTE DU FRUIT SELON SES CAPACITÉS. »

Là s’arrête le texte de la parabole
Mais attardons un peu
sur ce que signifie être la bonne terre que nous devons être tous.

Il y a bien entendu un temps saisonnier pour que la terre soit bonne.
Comme le disent si bien les gens qui travaillent la terre :
« IL FAUT SEMER QUAND LA TERRE EST « AMOUREUSE »
Cela dit bien ce que cela veut dire.
Le terre ne peut accepter la semence que lorsque l’hiver est passé,
Et les pluies du printemps avec le soleil qui commence à darder de ses rayons.

LA TERRE ,
c’est en quelque sorte le terreau
c’est-à-dire une terre riche afin de jouer son rôle
dans la germination et l’éclosion de la semence.
Cette terre riche est aussi appelée l’humus.

Avez-vous remarquez que l’humus a la même consonance que l’humilité.
Si l’humus, le terreau est incontournable pour qu’il s’agisse d’ une bonne terre
L’HUMILITÉ l’est tout autant pour une vie humaine bien équilibrée.

On demandait un jour
au cardinal Charles Boromée, l’archevêque de Milan au XIIième s:
« Monseigneur, quelle est d’après vous la première vertu. »
Le cardinal ,sans hésiter, répond :
« LA PREMIÈRE VERTU, C’EST L’HUMILITÉ ! »
L’interlocuteur demande : « Et quelle est la seconde vertu ? »
Le cardinal réfléchit un instant et répond :
« C’EST ENCORE L’HUMILITÉ »
Oui,
mais alors s’excite l’interlocuteur :
« Qu’elle est la vertu qui vient après l’humilité ? »
Le cardinal, se penche, met sa tête entre ses mains,
après quoi il se redresse et dit : « C’EST TOUJOURS L’HUMILITÉ. »

À vrai dire, l’humilité, c’est la vérité.

C’est bien le cas, dans une autre parabole de Jésus :
«CELLE DU PHARISIEN ET LE PUBLICAIN. »
Alors que le pharisien se complait dans sa suffisance
,
Le publicain conscient de sa fragilité,
se tient courbé au fond de la synagogue et dit en se frappant la poitrine :
« SEIGNEUR, PREND PITIÉ DU PÉCHEUR QUE JE SUIS. »
Le publicain s’en retournera chez lui, justifié.
Tandis que le pharisien resta gros Jean comme devant.

Ses disciples ont entendu Jésus leur dire :
« METTEZ-VOUS À MON ÉCOLE
ET APPRENEZ QUE JE SUIS DOUX ET HUMBLE DE CŒUR. »
L’humilité , c’est un peu
comme l’humus, le terreau de la personne humaine.

C’est l’attitude fondamentale qui permet la germination, l’éclosion,
bref,
qui permet à toutes les vertus, à toutes les qualités de grandir.

Tous les saints et saintes si différents dans leur manière de vivre
étaient tous profondément marqués par l’humilité.

O ne peut comparer sainte Thérèse de Lisieux et sainte Bernadette de Lourdes.
Ni saint Charles de Foucault avec saint Benoit Labre.
Et pourtant qu’elle humilité chez les uns et chez les autres.
C’est l’empreinte fondamentale de toute sainteté.

Mais n’oublions pas
dans nos références les plus fondamentales quant à l’humilié,
je pense à la vierge Marie
qui dira dans son magnificat après l’annonce de l’ange à l’Annonciation :
« LE SEIGNEUR A JETÉ LES YEUX SUR L’HUMILITÉ DE SA SERVANTE. »
Quant à Jésus
depuis sa naissance jusqu’à la croix : quel modèle d’humilité.
« APPRENEZ DE MOI –dira -t-il un jour-
QUE JE SUIS DOUX ET HUMBLE DE CŒUR. »

Frères et Sœurs,
nous pourrions nous demander :
« comment grandir dans l’échelle de l’humilité ? »

S. Benoit dans sa règle
en fait un passage incontournable de l’échelle avec ses douze degrés pour grandir en humilité
Et tout le monde peut en tirer profit.
C’est le ch. 7 de sa règle monastique.

Écoutons Saint Paul, ce grand pharisien
se laissant saisir par le Christ sur le chemin de Damas.
Quelle humilité chez cet homme remarquablement intelligent,
Il dit dans sa lettre au Galates au ch. 5
Et cela vaut aussi pour nous en parlant du fruit de l’Esprit:
que le fruit de l’Esprit ne peut se développer que sur un humus autrement dit : sur l’humilité.

Écoutons S. Paul :
« VOICI LE FRUIT DE L’ESPRIT : AMOUR,
c’est le fruit par excellence de l’Esprit.
« QUAND ON A QUE L’AMOUR… » on a tout.
Mais S. Paul continue après avoir cité L’AMOUR tel un joyau
il en exprime les différentes facettes :
« LA JOIE,
LA PAIX,
LA PATIENCE,
LA BONTÉ,
LA BIENVEILLANCE,
LA FOI,
LA DOUCEUR
ET – ajoute s. Paul-
LA MAÎTRISE DE SOI.
CONTRE DE TELLES CHOSES, IL N’Y A PAS DE LOI. »

On comprend alors S. Augustin qui déclare :
« AIME, ET FAIS CE QUE TU VEUX. »
Voilà ce qui peut enrichir le terreau, l’humus de notre vie en route vers le sainteté