19ième dimanche du Temps ordinaire C

Frères et Sœurs,
S’il est un mot à retenir dans ce passage d’évangile,
un mot qui n’a plus tellement la côte aujourd’hui…
étant donné les précautions qu’il faut prendre…
et précaution que l’on prend …
ce serait bien le mot VEILLER ;


En effet,
Veiller alors qu’on a des assurances pour tout.
I l est vrai qu’aujourd’hui
on s’assure contre tous risques.
Heureusement d’ailleurs
car en cas de pépin nous pouvons nous tourner vers les compagnies d’assurances…elles sont là pour ça.

Et pourtant le terme VEILLER avec tout ce qu’il comporte,
ce terme refait surface.

Il faut VEILLER , et ce n’est pas une question d’assurance,
il est urgent, semble-t-il, de veiller à la sauvegarde de la planète
dû au réchauffement climatique.

Il faut VEILLER à maîtriser les énergies polluantes…
les gens y sont de plus en plus sensibles !

Il faut VEILLER aux fluctuations bancaires…pour ne plus retomber dans une situation catastrophique.
On pourrait continuer…

VEILLER nous tient éveillé…
et comme on voudrait
en cette période de l’année ne serait-ce que prendre un temps de repos plus étendu…pour être plus détendu.

Et voilà que dans l’évangile de ce dimanche
Jésus semble aller à contre courant
non pas pour nous donner de l’inquiétude…
Jésus est plutôt du genre : « N’AYEZ PAS PEUR »
d’autant plus que ce passage d’évangile commence si bien:
« JESUS DISAIT A SES DISCIPLES,
SOIS SANS CRAINTE, PETIT TROUPEAU,
CAR VOTRE PÈRE A TROUVÉ BON
DE VOUS DONNER LE ROYAUME…. »
mais aussitôt Jésus ajoute des mots qui ne pourraient pas trouver le chemin de notre entendement:
«VENDEZ CE QUE VOUS AVEZ ET DONNEZ-LE EN AUMÔNE.
C’est bien pour ceux et celles
qui sont appelés à la vie religieuse ou monastique mais…
écoutons la suite :
« FAITES-VOUS UNE BOURSE QUI NE S’USE PAS ,
UN TRÉSOR INÉPUISABLE DANS LES CIEUX,
LÀ OÙ LE VOLEUR N’APPROCHE PAS,
LÀ OÙ LA MITE NE RONGE PAS
CAR LÀ OÙ EST VOTRE TRÉSOR,
LÀ AUSSI SERA VOTRE CŒUR . »

François d’Assisse…il avait un trésor :
avec son commerce de draps précieux il roulait sur l’or ;
c’était son trésor dans lequel il y mettait tout son cœur .
« LÀ OÙ EST TON TRÉSOR, LÀ AUSSI SERA TON CŒUR. »

Ces fameux draps gavaient François mais ne comblaient pas son cœur.
Le cœur de François était repu de faire la noce en entraînant dans son sillage la jeunesse d’Assisse ;
jusqu’au jour où François entend l’appel à désencombrer
son cœur.
Un appel plus fort que l’appât du gain.
Ce désencombrement du cœur
va amener François à découvrir celle qui sera la compagne de sa vie et qui va le combler.
Cette compagne il l’a découvre sous son vrai nom qui,
aux yeux de François de manque pas de noblesse :
elle s’appelle « DAME PAUVRETÉ ».
Rien à voir avec la misère : ce fléau qu’il faut inlassablement éradiquer parce qu’indigne de la personne humaine.
Vivre, bien vivre de peu. Il en faut si peu pour bien vivre.

C’est la leçon incontournable que nous laisse François d’Assisse – le poverello, le pauvre d’assisse.

Le cardinal Danneels parlant de la nouvelle évangélisation disait ;
« CE QU’IL FAUT À L’EGLISE AUJOURD’HUI,
C’EST UN NOUVEAU FRANÇOIS D’ASSISSE »

On comprend le cardinal
mais on pourrait se demander pourquoi un nouveau François d’Assisse.

Depuis huit siècles François d’Assisse reste d’une actualité incontournable…
dont le message reste intact ;
on peut s’inspirer de sa spiritualité
d’autant plus qu’elle est COPIE CONFORME à cet autre pauvre universellement connu et qui reste la référence absolue : Jésus de Nazareth qui nous redit inlassable- ment :
« DÉSENCOMBRER-VOUS !
« AYEZ UN CŒUR DE PAUVRE
« BIENHEUREUX CEUX QUI ONT UN CŒUR DE PAUVRE
LE ROYAUME DE CIEUX EST DÉJÀ À EUX. »

 

Le pauvre de cœur s’il veut vivre il doit travailler.

Mais alors,
comme tout disciple du Christ qui se respecte,
occupons-nous SURTOUT des biens qui ne passent pas.
Pour ces biens-là restons vigilants,
soyons des veilleurs comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces
pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte.

Ce maître, c’est NOTRE MAÎTRE !
Soyons à son égard comme des gens qui attendent leur maître au retour des noces
LES NOCES ÉTERNELLES DU CIEL ET DE LA TERRE ACCOMPLIES EN LUI.
Soyons ces serviteurs fidèles…que le maître à son retour trouvera en train de veiller.
« AMEN , JE VOUS LE DIS – c’est Jésus qui parle –
LE MAÎTRE PRENDRA LA TENUE DE SERVICE, LES FERA PASSER À TABLE ET LES SERVIRA CHACUN À SON TOUR. »
Dans ce passage d’évangile que nous venons d’entendre,
par trois fois Jésus dit :
« HEUREUX CES SERVITEURS…
« HEUREUX SONT-ILS ! »

FRÈRES ET SŒURS,

veillons à sauvegarder l’essentiel de notre vie ;
cet essentiel il se trouve du côté du cœur désencombré
et cet essentiel c’est le sens de notre vie.
« EN TOUTES CHOSES IL FAUT CONSIDÉRER LA
FIN » disait S. Thomas d’Aquin.
Alors que tant de nos contemporains cherchent aussi
un sens à leur vie…
mais pour certains c’est dans la drogue,
dans le plaisir effréné quand ce n’est pas dans le suicide
qu’il cherche le sens..
A tous ces gens, qui cherchent à donner un sens à leur vie,
S. Augustin leur redit aujourd’hui encore :
« TU CHERCHES UN SENS À TA VIE…
« ALORS OUI ! CHERCHE CE QUE TU CHERCHES
MAIS NE LE CHERCHES PAS LÀ OÙ TU LE CHERCHES.

Quand à nous LE SENS DE NOTRE VIE,
c’est Dieu incarné en Jésus Christ pour notre vie éternelle.
Il nous sera offert en cette eucharistie pour en vivre
déjà maintenant.

En cette période de l’année nous cherchons un peu plus de repos…
Ecoutons encore S. Augustin nous dire :
« SEIGNEUR, NOTRE CŒUR EST SANS REPOS
JUSQU’À CE QU’IL DEMEURE EN TOI. »