27ième dimanche du Temps ordinaire C

Frères et sœurs,
tout au début du ministère de Jésus
deux disciples de Jean le Baptiste impressionnés
par Celui que Jean désigne comme étant
« L’AGNEAU DE DIEU » suivent Jésus:

 

« JÉSUS SE RETOURNE ET LEUR DEMANDE :
« QUE CHERCHEZ-VOUS ?»
ILS LUI RÉPONDENT : « MAÎTRE OÙ DEMEURES-TU ?»
JÉSUS LEUR RÉPOND : « VENEZ ET VOYEZ . »

Mais qu’est-ce qu’ils ont vu ?
à vrai dire …. pas grand chose.
car Jésus, il est vrai,
n’a même pas une pierre où reposer la tête.

Donc, pas grand chose à voir…
et pourtant ces hommes sont bouleversés ;
ce qu’ ils ont vu, c’est en Jésus qu’ils l’ont vu :
Jésus un homme habité… par quelqu’un,
quelqu’un qu’ils auront vite fait de connaître
car, leur dira Jésus:
« MON PÈRE ET MOI…NOUS SOMMES UN. »
Ils voient en Jésus comme….
une adhérence à un au-delà de lui-même.
ADHÉRENCE,
C’est le terme qu’utilise le juif André Chouraqui
dans sa traduction du Nouveau Testament.
Ce que nous appelons FOI,
Chouraqui le nomme ADHERENCE.
Jésus ADHÈRE à celui dont nous savons
qu’il est son Père.
De tout son être, Jésus croit en son Père.

Dans le passage d’évangile que nous venons d’entendre
c’est de la foi…des disciples dont il est question.

Ils sont déjà appelés APÔTRES par l’évangéliste ;
or, l’apôtre
c’est QUELQU’UN QUI TÉMOIGNE AUSSI DE SA FOI.

C’est donc cette foi – la leur –
qu’ils demandent à Jésus de bien vouloir faire grandir.
« AUGMENTE EN NOUS LA FOI »
mais la foi
ce n’est pas quelque chose de quantitatif,
ce n’est pas quelque chose que l’on pourrait AUGMENTER…
comme on augmente un compte en banque.

Ce n’est pas quelque chose que l’on pourrait perdre…
comme on perd un bouton à son veston.

LA FOI nous identifie à celui qu’on adhère
comme Jésus s’identifie au Père parce qu’il adhère à lui

En effet, « QUI M’A VU A VU LE PÈRE »
dira Jésus à Philippe qui lui demandait :
«MONTRE - NOUS LE PÈRE…ET CELA NOUS SUFFIT.» Les disciples voient en Jésus
UN HOMME ABSOLUMENT COMBLÉ PAR DIEU.
Comme il est bon de méditer ce passage d’ évangile concernant le lien
entre la question de Philippe et la réponse de Jésus
en S.Jean ch.14 :

« La question de Philippe exprime
l’aspiration la plus profonde de l’homme,
aspiration que rien jusqu’alors n’avait pu combler.»

Si la foi est ce qui comble personnellement
elle s’exprime dans le comportement,
elle s’accomplit dans la parole.

Un jour, Jésus demande à ses disciples :
« QUI DITES-VOUS QUE JE SUIS ? »

En réponse, Pierre a ce cri du cœur :
« TU ES LE CHRIST, LE FILS DU DIEU VIVANT. »
Voilà la foi de Pierre qui s’accomplit dans la parole
et Jésus de lui répliquer :
« HEUREUX ES-TU, SIMON FILS DE JONAS ,
CAR CE N’EST PAS LA CHAIR ET LE SANG
QUI T’ONT RÉVÉLÉ CELA,
MAIS MON PÈRE QUI EST AUX CIEUX. »
L’ accomplissement de la foi…en l’apôtre Pierre
est à la mesure du don de la foi qui vient d’En-Haut:
« ET MOI, JE TE LE DÉCLARE :» – dit Jésus-
« TU ES PIERRE ET SUR CETTE PIERRE
JE BÂTIRAI MON ÉGLISE.»
Mais les apôtres ne sont pas nécessairement choisis
pour leurs qualités physiques, intellectuelles ou morales.
Jésus s’adresse bien davantage au cœur de l’homme.

Ainsi , sur le chemin d’Emmaüs,
aux deux disciples,
qui ne connaissent pas encore la nouvelle de la Résurrection,
ceux-ci s’en vont….désespérés.
Dans leur peur, ils ne reconnaissent pas Jésus
qui les rejoint sur le chemin qui est le leur,
Jésus les écoute et leur dit :
« COMME VOTRE CŒUR EST LENT À CROIRE… »

Aussi, devant la foi de Jésus
que les apôtres perçoivent
comme un ressort inouï de sa personnalité,
les apôtres en viennent à lui demander :
« AUGMENTE EN NOUS LA FOI. »
et Jésus, non sans une dose humour,
leur répond :
« LA FOI… SI VOUS EN AVIEZ GROS
COMME UNE GRAINE DE MOUTARDE,
VOUS DIRIEZ À CE GRAND ARBRE QUE VOICI :
« DÉRACINE-TOI
ET VA TE PLANTER DANS LA MER »
IL VOUS OBÉIRAIT. »

 

Nous percevons l’énormité de la réponse de J
ésus
que nous ne sommes pas tenu de prendre à la lettre
et pourtant,
il y a plus fort encore que ce bouleversement dans l’ordre de la nature…

c’ est le bouleversement au cœur de notre propre nature.
En fait de bouleversement, ce qui est premier, ne serait- ce - pas accueillir
la foi que Dieu à en nous ?
Dieu ne désespère jamais de la personne humaine
quelle qu’elle soit
et où qu’elle soit.
Pensons à l’enfant prodigue ;
n’oublions surtout pas son père
qui n’a jamais désespéré de son fils…
ce père qui fait la fête lorsque
« CELUI QUI ÉTAIT PERDU EST RETROUVÉ. »
Aussi petite que soit notre foi,
ce serait déjà énorme
si elle se trouve comme une graine de moutarde,
cette petite graine est la chiquenaude initiale divine,
elle est le germe de la toute puissance de Dieu,
mais pour que ce germe divin se développe en nous,
grandisse en nous,
il y a un passage obligé,
ce passage incontournable
c’est celui D’UN CŒUR HUMBLE…
lorsque Jésus , nous parle à cœur ouvert
il dira à ses disciples :
« APPRENEZ DE MOI
QUE JE SUIS DOUX ET HUMBLE DE CŒUR . »

Un cœur humble c’est un cœur qui est un humus,
un humus fertile
HUMBLE et HUMUS n’ont pas la même racine étymologique
et pourtant, le SENS en est très comparable.
L’ HUMUS c’est une bonne terre,
une terre fertile
capable de recevoir… la plus petite des semences….
qui pourra devenir un grand arbre.
L’HUMILITÉ c’est le terreau sur lequel peuvent prendre
racine la FOI, l’ESPÉRANCE et L’AMOUR DIVIN.

Quel contraste entre l’humus et la poussière
et nous savons que nous sommes poussière
et que poussière nous retournerons…..
toutefois, entre nos premiers balbutiements
et notre dernier souffle, ici-bas,
un temps favorable nous est donné,
le temps pour devenir une bonne terre
qui permet à la foi, à l’espérance et à l’amour divin
de grandir en nous…éternellement
Béni soit ce temps.
Il est là est entre nos mains.
DURANT CE TEMPS, ne faisons pas de notre humanité
une terre que l’on piétine au bord du chemin….
elle deviendrait irrémédiablement poussière.
DURANT CE TEMPS ne faisons pas de notre humanité
une terre qui ne produirait que des ronces,
cette terre serait nécessairement vouée à la poussière.

Par contre,
FRERES ET SŒURS,
soyons cette bonne terre
qui porte le beau nom d’HUMILITÉ.
nous n’aurons fait que notre devoir
en l’ENTRETENANT pour accueillir les dons d’En - Haut.

Tout ce qui peut grandir en nous,
et, bien entendu, notre meilleure part,
c’est L’ OEUVRE DE DIEU…EN NOUS !

Quant à nous,
Oui ! Veillons à garder un cœur humble.
Car, dans un cœur humble…
comme ce fut le cas pour Notre-Dame,
la vierge Marie,
DANS UN CŒUR HUMBLE
LE SEIGNEUR EST CAPABLE DE FAIRE DES MERVEILLES.