2ième dimanche ord. B

Frères et Sœurs,

L’évangile que nous venons d’entendre au tournant de l’année nouvelle,

se situe aussi à un autre tournant, celui du passage de l’Ancien au Nouveau testament.

À vrai dire, ce passage ne constitue pas une rupture.

 

Il s’agit plutôt d’une continuité ;                                                                                                   

mieux encore d’un accomplissement

de l’Ancien dans le Nouveau Testament.

À ce moment-là, Jean le Baptiste, l’homme charnière                                  

définit admirablement sa mission en disant à propos de Jésus :

« il faut qu’il grandisse                                                                    

et que Moi je diminue. » 

« lui-Jésus-IL EST  L’EPOUX                                                  

MOI-Jean- je suis l’ami de l’Epoux. » 

Jean aura même à l’adresse de Jésus                             

une expression à nulle autre pareille pour montrer que Jésus est, par excellence, celui qui vient donner sa vie

à la manière d’un agneau.

Nous savons que l’agneau est l’innocence même.                        

Il ne résiste pas quand on le conduit pour le sacrifice.

L’agneau : l’animal de prédilection

pour le sacrifice de  l’Ancienne Alliance…

Héritier du judaïsme,                                                        

le christianisme, cependant, rompt avec l’offrande

- toujours à recommencer-

de l’agneau pour le remplacer par l’Agneau venu d’ailleurs.

Aussi,

le plus grand des prophètes – JEAN-BAPTISTE- désigne Jésus par ces mots :                                                                    

« voici l’Agneau de Dieu. »

Le temps est clos- pour nous-                                    

d’offrir un agneau en sacrifice.

« VOICI L’AGNEAU DE DIEU

   QUI ENLÈVE LES PÉCHÉS DU MONDE. »

L’Agneau qui, pour une fois,                                           

et une fois pour toutes,                                                  

ne vient pas des hommes pour être offert à Dieu,          

mais Agneau qui vient de Dieu                                   

pour être offert aux hommes                                    

jusqu’au sacrifice… s’il  le faut .

Lorsque les deux disciples entendirent de la bouche de Jean :

« Voici l’ agneau de Dieu… » ils suivirent Jésus.

Et les trois premiers mots

que Jésus prononce lors de son ministère public                                                                

aux deux disciples sur la route,

trois petits mots en forme d’interrogation adressés  à tout être humain venant en  ce monde :

      « que cherchez-vous ? 

Les disciples répondent :

      « Maître, où demeures-tu ? »

Encouragés par le Baptiste à suivre Jésus,                                                                       

ce qui les intéressent au premier chef :

OÙ JESUS DEMEURE-T-IL AFIN DE SE METTRE à SON ÉCOLE ?

Ce que les disciples désirent, ce n’est pas connaître

« quelque chose » mais « connaître quelqu’un. »

Ils ne se ont pas trompés en s’adressant à lui en disant :

« MAÎTRE ».

Se mettre à l’école du Maître pour apprendre de lui 

un style de vie qui donne sens à l’existence.

Beaucoup plus qu’un maître à penser,                              

ce qu’ils cherchent : un maître de vie. 

Et ce maître de vie est, bien plus, un maître à vivre..

Comme S. Paul, dans la seconde lecture nous dit que

« nos corps sont les membres du Christ. »

Le même S. Paul dira un jour :

« pour moi, vivre c’est le Christ ! »

Jésus, un maître à vivre.                                                 

À la question : « OÙ DEMEURES-TU ? 

Jésus répond « VENEZ ET VOUS VERREZ. »

Mais qu’est-ce qu’ils ont vu ?

Un appartement ?

Une maison de campagne ?

Une masure ?

L’évangéliste ne peut le dire, lui qui était vraisemblablement l’AUTRE DISCIPLE qui ne dit pas son nom.

Là où Jésus demeure…

ce n’est pas un lieu,

ce n’est pas quelque part.

C’est quelqu’un.

Les disciples auront bien vite perçu que cet homme Jésus

demeure en Dieu.

C’est  déjà ce qu’il avait dit à Marie, sa mère,

qui le cherchait à Jérusalem :

« NE SAVIEZ-VOUS PAS QUE JE DOIS ÊTRE CHEZ MON PÈRE »

Si Jésus apparaît comme quelqu’un

qui demeure en un ailleurs,

il apparaît aussi à ses disciples

comme quelqu’un qui est habité,

QUELQU’UN UN EN QUI DIEU DEMEURE.

Et pourtant, dès l’abord,

Jésus ne force pas leur consentement.

Dieu qui est amour ne brûle pas les étapes.

Dieu s’adapte et suit l’homme dans la lenteur de son pas.

Et si l’homme regarde aux apparences,

Dieu, lui, parle au cœur.

Il importe donc de ne pas avoir le cœur encombré…

C’est bien le cas de ces disciples :

DES HOMMES AU CŒUR SIMPLE ET PUR.

« HEUREUX LES COEURS PURS,

   ILS VERRONT DIEU. »

Ce n’est pas le « petit prince » qui me contredira ;

pour lui, on ne voit bien qu’avec le coeur.

Frères et  sœurs,

À nous aussi, Jésus nous demande :

« QUE CHERCHEZ-VOUS ? »

Puissions-nous répondre du plus profond de tout notre être ;

puissions-nous répondre de grand cœur :

« MAÎTRE, OÙ DEMEURES-TU ? »

Et Jésus, invariablement :

« VENEZ ET VOUS VERREZ. »

 

C’est alors qu’il faut rendre notre cœur  disponible à l’Esprit Saint pour qu’Il le purifie :

« HEUREUX LES CŒURS PURS, ILS VERRONT DIEU. »

À ce cœur ouvert à l’amour de Dieu,

Jésus ira même jusqu’à dire :

« LE PÈRE ET MOI,

   NOUS VIENDRONS À LUI

   ET NOUS FERONS CHEZ LUI NOTRE DEMEURE. »Puisse cette Bonne Nouvelle

Devenir pour nous « Bonne Année »

Et nous combler de joie

Afin que nous puissions dire, nous aussi :

« Jésus que ma joie demeure. »

Il semble bien que cette expression attribuée à J.S. Bach

est une traduction de l’allemand qui n’est pas juste.

Il s’agirait plutôt de dire :

« QUE JESUS DEMEURE MA JOIE. »