2ième dimanche du temps ordinaire A
Frères et Sœurs,
au ch.16 de l’évangile selon S. Jean
Jésus disait à ses disciples :
« J’AI ENCORE BEAUCOUP DE CHOSE À VOUS DIRE
MAIS ACTUELLEMENT,
VOUS N’ÊTES PAS A MÊME DE LES SUPPORTER.
LORSQU’IL VIENDRA L’ESPRIT DE VÉRITÉ…
IL VOUS FERA ACCÉDER À LA VÉRITÉ TOUT ENTIÈRE. »


C’est donc seulement
lorsque l’on est dans la mouvance de l’Esprit Saint
que l’on peut accéder à la Vérité toute entière.

Or, la vérité toute entière ….elle est dans le Christ
où, pour mieux le dire encore et c’est Jésus qui parle :
« JE SUIS LA VÉRITÉ. »

Dans l’évangile que nous venons d’entendre,
Jean-Baptiste dit à propos de Jésus :
« JE NE LE CONNAISSAIS PAS »
Et pourtant, il connaissait Jésus…c’est son cousin !
Ils se sont rencontrés,
Ils ont joués ensemble,
Dans une certaine mesure, ils ont grandi ensemble.
Cependant,
Jean-Baptiste peut dire « JE NE LE CONNAISSAIS PAS. »
Il ne connaissait pas le Christ dans SA PLÉNITUDE ;
Il le connaissait seulement selon la nature humaine.
Quant à sa nature divine elle reste comme voilée
jusqu’à ce que son heure soit venue.

Pour Jean-Baptiste l’heure est venue…
de CONNAÎTRE le Christ en plénitude.

Nous sommes en droit de nous demander
pourquoi….jusque-là
Jean-Baptiste ne connaissait Jésus que partiellement
alors que maintenant il LE CONNAÎT VRAIMENT.
Vraiment ?
Oui ! vraiment…
tout simplement parce que pour le Baptiste
se vérifie cette parole de l’évangéliste S. Jean
dont il était question au début de cette homélie à savoir: « LORSQUE VIENDRA L’ESPRIT DE VÉRITÉ
IL VOUS FERA ACCÉDER À LA VÉRITÉ TOUTE ENTIÈRE. »

Connaître la vérité
et pour mieux le dire encore :
CONNAÎTRE LA VÉRITÉ TOUTE ENTIÈRE…
c’est connaître le Christ qui nous éclaire
Sur notre vie en lui donnant tout son sens.

La vérité de l’homme, nous l’avons vu,
elle se trouve dans le Christ !
Quant au rôle de l’Esprit Saint,
Il est complémentaire et indissociable
de la mission du FILS DE DIEU.

Nous avons dans l’évangile entendu ce dimanche
le témoignage bouleversant de Jean-Baptiste.

Dans un premier temps l’évangéliste dit :
«ALORS JEAN RENDIT CE TÉMOIGNAGE :
« J’AI VU L’ESPRIT DESCENDRE DU CIEL
COMME UNE COLOMBE ET DEMEURER SUR LUI. »
Or,
on ne peut voir l’Esprit Saint avec les yeux du corps,
puisque, par définition, l’Esprit est invisible.
Et pourtant Jean-Baptiste dit : « J’AI VU L’ESPRIT…. »
Il a vu l’Esprit …mais c’est avec les yeux du cœur.

Le cœur est au diapason de la foi.
Aussi,
c’est Jésus qui dira le soir de sa résurrection
aux deux disciples sur le chemin d’Emmaüs :
« COMME VOTRE CŒUR EST LENT À CROIRE. »

Certes,
La foi et la raison sont deux valeurs essentielles
qui ne peuvent NI S’ EXCLURE
NI SE CONFONDRE.
La foi et la raison sont nécessairement complémentaires
pour acquérir la connaissance la plus harmonieuse.

Dans le développement humain,
la raison à sa part,
une part très importante
ne serait-ce, déjà…. mais pas seulement,
pour étoffer NOS RAISONS DE CROIRE.

Mais, le cœur -n’est-il pas vrai-
c’est ce qu’il y a de plus profondément humain
dans la nature humaine.
« NOTRE CŒUR EST FAIT POUR DIEU
ET IL EST SANS REPOS
TANT QU’IL NE REPOSE PAS EN DIEU. »
dit Saint Augustin.
Le cœur est par excellence capable de connaître Dieu.

Parler du cœur humain… avec le plus de justesse possible,
c’est, bien sûr, parler du cœur humain de Jésus.
Jésus lui-même le dit à ses disciples :
« APPRENEZ DE MOI
QUE JE SUIS DOUX ET HUMBLE DE CŒUR.
Doux et humble !
Jean-Baptiste est bien dans cette optique lorsqu’il dit :
« J’AI VU L’ESPRIT DESCENDRE DU CIEL
COMME UNE COLOMBE ET DEMEURER SUR LUI. »
COMME une colombe…
ou si vous voulez, doucement, humblement….
La colombe est devenue le symbole de la paix
parce que la colombe
exprime la douceur qui est non violence
et l’humilité qui exorcise l’orgueil.
LA DOUCEUR et L’HUMILITÉ,
c’est justement ce par quoi Jésus qualifie son CŒUR :
« APPRENEZ DE MOI
QUE JE SUIS DOUX ET HUMBLE DE CŒUR. »
Ainsi donc,
le cœur de Jésus et l’Esprit Saint que symbolise la colombe
sont parfaitement ajusté l’un à l’autre.

Et Jean baptiste insiste :
« JE NE LE CONNAISSAIS PAS, »
sous entendu quant à sa condition divine,
et Jean continue :
«MAIS
CELUI QUI M’A ENVOYÉ BAPTISER DANS L’EAU M’A DIT :
« L’HOMME SUR QUI
TU VERRAS L’ESPRIT DESCENDRE ET DEMEURER,
C’EST CELUI-LÀ QUI BAPTISE DANS L’ESPRIT SAINT. »
Le verbe demeurer est très cher à l’évangéliste.
Ainsi dans le passage d’évangile qui suit immédiatement
ce que nous avons entendu ce dimanche
-nous sommes toujours au ch.1 de l’évangéliste-
où il est question de deux disciples de Jean-Baptiste
qui, sur son conseil… suivent Jésus qui leur demande :
« QUE CHERCHEZ-VOUS ? »
« MAÎTRE, OÙ DEMEURES -TU ?
Jésus répond : « VENEZ ET VOUS VERREZ. »
De leurs yeux du corps…
ils n’ont rien vu de la demeure de Jésus
pour la bonne raison qu’il n’a même pas où reposer la tête.
Mais ces hommes qui cherchent Dieu
ouvrent leur cœur….
« ON NE VOIT BIEN QU’AVEC LE CŒUR »dit le petit Prince.
Ces deux disciples voient en Jésus un homme habité
et du même coup quelqu’un qui demeure en son Père :
Oui ! « ILS VIRENT OÙ JÉSUS DEMEURERAIT
ET ILS DEMEURÈRENT AUPRÈS DE LUI DÈS CE JOUR-LÀ. »

FRÈRES ET SŒURS,

cette connaissance inouïe
présage de ce qui doit être le fait de tout cœur humain ouvert à la CONNAISSANCE DU DIEU.
Cette connaissance….notre cœur est façonné pour le comprendre…..
mais il faudrait un pont inimaginable pour franchir
l’ abîme entre Dieu et notre pauvre condition humaine.

C’est justement pour cela que le Christ est venu ;
Il est le PONTIFE,
celui qui fait le PONT entre Dieu et les hommes.
Nous pouvons nous aussi poser cette question:
« COMMENT CELA VA-T-IL SE FAIRE ? »
La réponse ? Elle est tout entière dans la fête de Noël.
Il est venu dans ce monde que Dieu a tant aimé
Il est venu dans la fragilité extrême d’un nouveau-né.
Il est venu doucement et humblement comme un AGNEAU,
symbole d’innocence.
Un AGNEAU…
non pas comme cela se faisait dans la religion juive
lorsqu’on offrait un agneau d’ici-bas en sacrifice à Dieu…
mais L’AGNEAU DE DIEU.
L’Agneau qui vient de Dieu et qui est offert aux hommes.
À Pâques nous nous remémorerons
quel sort l’homme aveuglé dans son péché
a réservé à cet Agneau de Dieu
qui est venu pour enlever le péché du monde.
Mais déjà ce dimanche…notre pâques hebdomadaire,
ce dimanche nous faisons mémoire
de cet agneau offert par Dieu aux hommes qu’il aime tant.

Puissions-nous tout à l’heure repartir le cœur ouvert
en faisant nôtre cette parole de Jean-Baptiste
que nous avons entendue dans l’Évangile:
« OUI, J’AI VU ET JE RENDS CE TÉMOIGNAGE :
C’EST LUI LE FILS DE DIEU. »