12 mars 2020 – Lundi de la 4ème semaine de Carême

Is 65, 17-21 ; Jean 4, 43-54

  

H o m é l i e

 

En ce début de la deuxième moitié de Carême, les lectures de l’Évangile sont tirées de l’Évangile de Jean, qui, comme nous l’avons vu la semaine dernière, est construit sur une série de signes, accompagnés de paroles. Et le lieu où ce signe est accompli a toujours son importance.

Le premier signe fut le changement de l’eau en vin aux noces de Cana, dans la Galilée natale de Jésus. Puis il est monté à Jérusalem, où il a chassé les vendeurs du Temple. De retour vers la Galilée, il a passé quelques jours en Samarie, où eut lieu sa rencontre avec la Samaritaine.  Maintenant il est en Galilée où il est bien reçu, et on le retrouve même à Cana. C’est là qu’il rencontre un fonctionnaire royal, donc un étranger, dont le lieu de résidence était Capharnaüm, une autre ville de Galilée beaucoup plus importante que le petit bled de Nazareth ou même Cana.

Ce fonctionnaire de l’autorité romaine, qui occupe la Palestine, vient donc trouver Jésus.  Le dialogue qui s’engage est d’une extrême et très belle sobriété. 

Ce fonctionnaire est un homme pratique. Il va tout droit au but. Il n’est pas obséquieux comme les Pharisiens, y compris Nicodème : « Nous savons que tu es… ». Il sait que Jésus a des pouvoir de thaumaturge, et donc il lui demande de venir chez-lui guérir son fils mourant. Jésus fait une remarque qui s’adresse à tous, surtout aux Juifs : « Si vous ne voyez pas des signes et des prodiges, vous ne croirez pas.  Le fonctionnaire, homme pratique, n’entre pas dans ces discussions théologiques. Tout ce qu’il veut c’est que son fils soit guéri. Il n’a que faire de ces considérations et dit tout simplement à Jésus : « Descends, avant que mon fils ne meur ».  Il n’a donc aucun doute sur la capacité de Jésus de guérir son fils.  Il a la foi sans le savoir.  Jésus aime ces caractères droites et directs : « Va, ton fils est vivant ».  Et le dialogue s’arrête là.  Jésus n’a plus rien à dire. Une fois la guérison constatée, il croît – il a la foi – ainsi que toute sa famille.

En lisant ce texte on a envie de dire : « Mais c’est simple la foi.  Pourquoi la compliquons-nous tellement avec tous nos raisonnements abstraits.                                                                                                                                                

Armand Veilleux