3 août 2022 -- Mercredi de la 18e semaine, année paire.

Jérémie 31, 1-7 ; Mt 15, 21-28

Homélie

           L'Évangile d'hier nous a donné un exemple de la foi de l'apôtre Pierre - une foi à la fois généreuse et faible.  Aujourd'hui, l'Évangile nous donne l'exemple d'une foi très profonde et très forte chez une femme qui n'appartenait pas au peuple d'Israël.  Une foi si forte qu'elle a non seulement fait "changer d'avis" Jésus, pour ainsi dire, mais a même eu une influence sur son ministère.

           Jésus considérait qu'il était envoyé aux "brebis perdues de la maison d'Israël".  Il voulait être -- et il l'a été -- leur berger.  Cette femme cananéenne n'appartenait pas à sa bergerie, et il a donc refusé d'écouter sa prière et de guérir sa fille.  Il lui a même dit que ce n'était pas bien de prendre la nourriture des fils et des filles et de la donner aux chiens.  Dans cette phrase qui semble si dure, elle a vu une ouverture et elle a immédiatement mis son pied dans cette porte ouverte.  Elle a remarqué que les chiens mangent les restes qui tombent de la table de leur maître... Dans cette phrase remarquable, il faut noter deux mots.  Tout d'abord, le mot grec qu'elle a utilisé pour "chiens" est un mot qui signifie "petits chiens", "chiens domestiques" qui appartiennent en quelque sorte à la famille.  Et elle a également utilisé le mot "maître".  Elle a donc affirmé de manière subtile qu'elle se considérait comme appartenant à la famille de Dieu, et elle a reconnu Jésus comme son "maître".

           Jésus n'a pas seulement écouté sa prière, mais il a été si profondément ému qu'il a lui-même été changé.  Dans une vraie relation entre deux êtres humains, les deux parties impliquées sont toujours changées.  Grâce à son dialogue avec cette femme cananéenne, Jésus a acquis une nouvelle lumière sur sa propre mission.  Désormais, il irait non seulement vers les brebis perdues de la maison d'Israël, mais aussi vers les "nations". 

           N'est-ce pas beau et formidable que la prière puisse avoir un tel pouvoir ?  Faisons de notre propre prière un dialogue aussi personnel et convaincant avec Dieu.