Homélies et conférences du Père abbé - Dom Damien Debaisieux

33e dimanche ordinaire B

(Mc 13, 24-32)

Novembre 2024

Frères et sœurs, tout au long des évangiles, comme dans la Bible entière, il y a ce message de la venue de Dieu dans nos vies. Dieu existe, mais surtout il vient jusqu’à nous. Il vient dans un enfant, dans notre chair, notre condition humaine ; il vient à notre rencontre sur les chemins de Galilée ou d’Emmaüs ; il vient lorsque nous sommes boiteux, aveugles, pécheurs. Dieu vient, ou encore comme le dit un chant liturgique : « Christ est venu, […] Christ reviendra, Christ est là ». Et l’évangile de ce dimanche nous redit cette vérité : « On verra le Fils de l’homme venir dans les nuées avec grande puissance et avec gloire » (26). Et quelques versets plus loin : « le Fils de l’homme est proche, à votre porte » (29), à notre porte.

Fête de la Dédicace

(Mt 6,1-6.16-18)

Octobre 2024 

Frères et sœurs, pour cette fête de la Dédicace de notre église, j’aimerais m’appuyer sur une des constitutions de notre Ordre, la constitution n°7 sur l’observance régulière. Elle se trouve en tête du chapitre 1er sur la ‘voie cistercienne’, le chemin que nous empruntons ensemble pour suivre le Christ en Eglise, en communauté. Je cite : « La conversatio [ - le mode de vie -] dans l'Ordre Cistercien de la Stricte Observance est une vie consacrée à Dieu, qui trouve son expression dans la communion fraternelle, dans la solitude et le silence, dans la prière et le travail et dans une discipline de vie. Par une secrète fécondité apostolique, elle fait grandir le Corps Mystique du Christ. »

Saint Bernard 2024

(Sg 7, 7-10.15-16 ; Ps 62.2.3-4.5-6.8-9a ; Phil 3 ,17-4,1 ; Jn 17,20-26)

Frères et sœurs, pour l’homélie de l’année dernière, j’avais repris les deux premiers sermons de saint Bernard sur le Cantique des cantiques. Cette fois, je vous propose de nous appuyer sur le troisième sermon.

23e dimanche Ordinaire B

(Mc 7, 31-37)

Septembre 2024

Frères et sœurs, en entendant ce récit de miracle, je pense à tous les prédicateurs de ce matin, mais encore à chaque chrétien appelé, envoyé pour témoigner, me disant que chacun est un peu, beaucoup, cet homme qui n’entend pas, « un sourd », et qui en conséquence a « de la difficulté à parler », comme nous le dit saint Marc. Pour parler, en tout cas parler correctement, pour pouvoir témoigner, avoir quelque chose à dire qui touche l’autre, il faut entendre, il faut savoir écouter. Alors, essayons ensemble, peut-être…

Saint Benoît 2024

(Mt 19, 27-29)

Frères et sœurs, vous connaissez probablement la fable de la Fontaine, la laitière et le pot au lait. Perrette porte sur sa tête un pot de lait qu’elle va vendre à la ville. Tout en marchant, elle se dit qu’avec cet argent elle pourra s’acheter des œufs qu’elle mettra à couver, et de réussite en réussite, elle achètera un cochon puis une vache et son veau et fera ainsi fortune. Mais emportée par ses rêves de grandeur, elle saute de joie, laisse tomber le pot et le lait se répandre. Et la Fontaine de dire : « adieu veau, vache, cochon, couvée ». Si je fais référence à cette fable en ce jour de la fête de saint Benoît, c’est en raison de l’évangile que nous venons d’entendre et du verset 29 : « celui qui aura quitté, à cause de mon nom, des maisons, des frères, des sœurs, un père, une mère, des enfants, ou une terre… ». Généralement, lorsque nous lisons ce verset, nous le lisons comme une énumération pleine d’entrain où nous faisons voltiger les mots, ce qui évoque toujours à ma pensée ce vers de la Fontaine : « adieu veau, vache, cochon, couvée ». Sauf que pour Perrette, tout cela n’était qu’imagination, « châteaux en Espagne », alors que pour nous, il s’agit bien, il s’agissait bien du concret de notre vie. Nous avons quitté, à cause de son nom, pour lui, une maison et ses souvenirs ; des frères et des sœurs, parfois partis trop tôt ; un père et une mère que nous n’aurons pas accompagnés dans leurs vieux jours ; des enfants que nous avons renoncé à avoir ; ou encore une terre, terre d’Afrique, d’Amérique ou d’ailleurs. Oui, nous passons bien vite sur cette énumération, et pourtant, nous le savons dans notre chair, dans notre histoire, tous ces mots ont du poids.

24 août 2024, fête de saint Barthélémy

Apoc. 21, 9b-14; Jean 1, 45-51

H O M É L I E         

          Il y avait autour de Jésus plusieurs cercles concentriques de fidèles. Il y avait tout d'abord la foule à laquelle Jésus adressait la plus grande partie de son enseignement. Puis, il y avait un groupe de disciples, hommes et femmes, qui le suivaient dans ses voyages à travers la Galilée et la Judée. Parmi eux se trouvaient les Douze, qu'il avait choisis d'une façon particulière et qui allaient être les fondements de son Église. Chacun de ces Douze fut choisi explicitement, chacun par son nom. De certains d'entre eux nous connaissons assez bien la vie, l'activité apostolique et le martyre. D'autres nous savons fort peu. De Barthélémy (Bar Tolomeos, c'est-à-dire le fils de Tolomée), que nous célébrons aujourd'hui, nous savons peu. Selon la tradition, cependant, Barthélémy serait la même personne que ce Nathanaël dont nous parle l'Évangile que nous venons d'entendre.

11e dimanche Ordinaire B

(Mc 4,26-34)

Juin 2024

Frères et sœurs, à l’arrière de l’Abbaye, il y a une parcelle sur laquelle poussaient des épicéas. Des arbres bien vert, toute l’année, mais sous lesquels il n’y avait qu’un tapis d’aiguilles brunâtre. Et puis, il nous a fallu couper ces arbres. Mais en à peine plus d’une année après, en ce printemps, ce sol apparemment stérile a révélé une vie étonnante, surprenante même pour ceux qui connaissaient si bien ce lieu ; une vie colorée par, cette fois, un tapis de fleurs et de couleurs. Après plusieurs décennies où elles n’ont pu émerger, le temps étaient enfin venu pour ces graines de devenir semences, herbes, fleurs.