L'abbaye Notre-Dame de Scourmont, qui se trouve sur le territoire de Forges, à sept kilomètres au sud de la ville de Chimay, en Belgique, est une abbaye de l'Ordre cistercien de la stricte observance. Sa construction date de la seconde moitié du XIXe siècle et est l'œuvre de moines cisterciens-trappistes. La fondation du prieuré date précisément de 1850, lequel est élevé au rang d'abbaye en 18711.

 

1 Fondation
2 Communauté monastique
3 Les pères abbés
4 Fondations à l'extérieur
5 Aspects patrimoniaux
6 Brasserie et fromagerie

L'abbaye Notre-Dame de Scourmont, qui se trouve sur le territoire de Forges, à sept kilomètres au sud de la ville de Chimay, en Belgique, est une abbaye de l'Ordre cistercien de la stricte observance. Sa construction date de la seconde moitié du XIXe siècle et est l'œuvre de moines cisterciens-trappistes. La fondation du prieuré date précisément de 1850, lequel est élevé au rang d'abbaye en 18711.

 

1 Fondation
2 Communauté monastique
3 Les pères abbés
4 Fondations à l'extérieur
5 Aspects patrimoniaux
6 Brasserie et fromagerie

Fondation

Fondation
Les origines de Scourmont se rattachent à une communauté de moines trappistes de Westvleteren (Ypres) qui le 25 juillet 1850, à l’initiative de l’abbé Jourdain (prêtre de la région de Chimay), envoya 17 moines s’établir sur une terre offerte par le Prince Joseph de Chimay.

Dès leur arrivée, ceux-ci s’attelèrent à défricher la terre située au lieu-dit Mont du secours où ils bâtirent tout d’abord un domaine agricole et ensuite les bâtiments de l’abbaye. La croix de fondation porte cette inscription : « Le 25 juillet 1850 les moines cisterciens fondant l’abbaye de Scourmont commencèrent à louer Dieu et à défricher la terre »

Très vite la bière et le fromage produits par les moines trappistes acquirent une renommée qui dépassa les frontières de la Belgique. En effet, qui ne connaît pas la célèbre bière trappiste de Chimay ainsi que le fromage du même nom.

Communauté monastique

Communauté monastique

Avant d'être une brasserie l'abbaye est une communauté d'une trentaine de moines qui tentent de vivre l'Évangile suivant le modèle que propose la règle de saint Benoît: des journées où alternent la prière (personnelle ou chorale), le travail (champs, brasserie ou intellectuel) et le repos. La solitude du moine (Du grec monos, seul) est choisie par lui pour que sa vie soit mieux remplie de la présence de Dieu. Les moines se retrouvent ensemble 5 ou 6 fois par jour dans leur église pour chanter l'office divin et célébrer l'eucharistie, vivent dans le silence monastique qui n'empêche pas des rencontres personnelles (pas de temps de récréation fixe) et donnent une place importante (comme le demande saint Benoît) à l'accueil des hôtes. Scourmont a une hôtellerie où viennent se ressourcer spirituellement des groupes de jeunes, de prêtres et d'autres en recherche de sens dans leur vie. L'hôtellerie ne vend ni fromage ni bière.

Les moines participent également à une revue internationale d'histoire et de spiritualité cistercienne, les Collectanea Cisterciensia et publient des livres grâce à leur propre maison d'édition: les Cahiers Scourmontois. Certains moines, notamment Père Bernard de Give, sont également engagés dans le dialogue inter-monastique, en particulier avec des moines de tradition orientale bouddhiste et tibétaine.

Les pères abbés

Les pères abbés

1871-1890 : Dom Hyacinthe Bouteca (1825-1897), premier abbé de Scourmont
??-1901 : Dom Godefroid Bouillon (1844-1901), 2e abbé de Scourmont
1902-1913 : Dom Norbert Sauvage (1876-1923), 3e abbé de Scourmont, ensuite Procureur Général et directeur spirituel à Rome (1913-1923)
1913-1956 : Dom Anselme Le Bail, 4e abbé de Scourmont
1956-1988 : Dom Guerric Baudet (1913-2009), 5e abbé de Scourmont (administrateur apostolique dès 1949)
1988-1992 : Dom Thomas Vilain ( -2000), 6e abbé de Scourmont (démissionnaire)
1992-1996 : Dom Gérard Vangheluwe, supérieur 'ad nutum' puis 7e abbé de Scourmont (démissionnaire)
1996-1998 : Dom Augustine Roberts, supérieur 'ad nutum'
1999-2017 : Dom Armand Veilleux (1937-), 8e abbé de Scourmont
Depuis 2017- : Dom Damien Debaisieux (1971-), 9e abbé de Scourmont, élu par la communauté le vendredi 17 novembre 2017)2.

Fondations à l'extérieur

Fondations à l'extérieur

Dans la meilleure tradition des moines pionniers (assèchement de marais, défrichement de terre, engagement personnel dans la construction des bâtiments, autonomie énergétique) les trappistes de Scourmont essaimèrent en 1954, à Goma (en R.D du Congo) : l'abbaye des lacs Mokoto. Un développement difficile mais prometteur (de nombreuses vocations) fut gravement compromis lors de la guerre dans l’Est du Congo : le monastère fut entièrement détruit. Plusieurs moines congolais de Mokoto rejoignirent alors l'abbaye de Scourmont.

Suivant chacune une histoire particulière d’autres abbayes furent affiliées (devenues ainsi ‘abbayes-filles’) à Scourmont :

En 1925, l’abbaye Notre-Dame de Chimay (Belgique) : moniales cisterciennes.
En 1928, l’abbaye de Caldey (sur une île au sud du Pays de Galles): moines bénédictins anglicans devenus catholiques.
En 1978, l’abbaye Notre-Dame de Soleilmont (Fleurus, Belgique) ; moniales cisterciennes.
En 1988, l'abbaye de Kurisumala (près de Tiruvalla, Kerala, Inde) ; fondée par un moine de Scourmont, Francis Mahieu, comme abbaye de rite oriental syro-malankar.

Aspects patrimoniaux

Aspects patrimoniaux

L'abbaye rassemble, autour de quatre cours intérieures, d'importantes constructions du début du XIXe siècle, transformées et embellies pendant l'entre-deux-guerres : cloîtres, ateliers, brasserie, remises, écuries, vastes étables, grange immense, etc. Un fin clocher, recouvert d'ardoises et de plaques de métal imbriquées les unes dans les autres, existe dans cet ensemble1.

Joseph de Riquet, prince de Chimay, qui a favorisé l'établissement des Trappistes à Scourmont et leur a offert 48 hectares de terres, repose, depuis 1886, dans un caveau abrité, dans l'enceinte de l'enclos monastique, par une sorte de tumulus1.

Brasserie et fromagerie

Brasserie et fromagerie

Articles détaillés : Chimay (bière) et Abbaye de Chimay (fromage).

Dès 1876, les moines trappistes de Scourmont avaient, en effet, retrouvé les secrets de fabrication d’un fromage à pâte dure, qu’ils ont commencé à produire à partir du lait de leur ferme et qu’ils affinaient dans les caves voûtées de l’Abbaye. Un autre produit fut élaboré et brassé au même endroit. C’est la fameuse bière trappiste de Chimay qui constitue d’ailleurs le complément idéal du fromage.

Le succès remporté par ces produits incita à créer une nouvelle unité de production à Baileux (Chimay) qui fut inaugurée le 22 octobre 1982. On y fabrique le fromage et on y embouteille la bière. Toutefois la bière trappiste est toujours brassée à l'abbaye.