Homélies de Dom Armand Veilleux

12 mars 2020 – Lundi de la 4ème semaine de Carême

Is 65, 17-21 ; Jean 4, 43-54

  

H o m é l i e

 

En ce début de la deuxième moitié de Carême, les lectures de l’Évangile sont tirées de l’Évangile de Jean, qui, comme nous l’avons vu la semaine dernière, est construit sur une série de signes, accompagnés de paroles. Et le lieu où ce signe est accompli a toujours son importance.

Le premier signe fut le changement de l’eau en vin aux noces de Cana, dans la Galilée natale de Jésus. Puis il est monté à Jérusalem, où il a chassé les vendeurs du Temple. De retour vers la Galilée, il a passé quelques jours en Samarie, où eut lieu sa rencontre avec la Samaritaine.  Maintenant il est en Galilée où il est bien reçu, et on le retrouve même à Cana. C’est là qu’il rencontre un fonctionnaire royal, donc un étranger, dont le lieu de résidence était Capharnaüm, une autre ville de Galilée beaucoup plus importante que le petit bled de Nazareth ou même Cana.

22 mars 2020 – 4ème dimanche de Carême « A »

1 Samuel 16, 1…13 ; Eph. 5, 8-14 ; Jean 9, 1-41

 

 

 

H O M É L I E

Lorsqu’un malheur ou quelque chose de pénible nous arrive, comme par exemple un accident ou une maladie, notre première réaction, dans la plupart des cas est de dire : « Pourquoi ? Pourquoi cela m’arrive-t-il à moi ? Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter cela ? ». C’est précisément la question que posent à Jésus les disciples en présence de l’aveugle de naissance. Ou, plus exactement, ils veulent savoir si ce malheur est arrivé à cet homme à cause de ses péchés personnels ou de ceux de ses parents. Jésus refuse de se laisser enfermer dans un tel raisonnement. Pour lui le mal – qu’il s’agisse du mal physique ou du mal moral – n’est pas quelque chose qu’il faut expliquer. C’est quelque chose qu’il faut faire disparaître. Il est précisément venu pour en libérer l’humanité.

8 mars 2020  – 2ème dimanche de Carême “A”

Gen 12, 1-40 ; 2 Tim 1, 8b-10 ; Mat 17, 1-9

 

H O M É L I E

Le père d’Abraham était né à Ur, en Chaldée (Gen 11,31) et s’était établi à Harân, beaucoup plus au nord.  Être né à Ur voulait dire avoir été exposé à la culture la plus développée du monde à cette époque.  Ur était l’endroit où étaient apparus les premiers tribunaux connus de l’histoire, et la première forme de législation sociale.  L’agriculture y avait aussi atteint des sommets inconnus auparavant.  Or, tout ce développement, et les conflits qu’il engendra, provoqua un important mouvement de migration vers le nord au 17ème siècle avant le Christ.  Le père d’Abaham et sa famille furent emportés par ce mouvement migratoire.  Harân, où ils s’établirent – à environ 1.500 kilomètres au nord de Ur -- était à une croisée de chemins pour caravanes.  On s’y trouvait aux confins de la civilisation sumérienne, à laquelle appartenait Ur.  Aller plus loin signifiait changer de culture.

19 mars 2020 – Fête de saint Joseph

2Sam 7, 4...16; Rom. 4, 13...22; Mat 1, 16-24     

 

H O M É L I E

 

          L’une des conséquences du développement de la psychologie à notre époque est que nous sommes devenus très attentifs à tous nos états intérieurs, les scrutant et les analysant parfois à l’extrême. Plusieurs grands écrivains modernes, en particulier les poètes et les romanciers s’adonnent longuement à décrire leurs propres états intérieurs ou ceux des personnages de leurs créations. Or la Bible dans son ensemble, aussi bien l’Ancien que le Nouveau Testament, ne s’attarde guère à décrire les états intérieurs des grands personnages de l’Histoire du Salut. Au contraire l’Écriture Sainte décrit essentiellement des événements -- des événements salvifiques.

         

1 mars 2020 - premier dimanche de Carême « A »

          Dieu a créé l’homme et la femme à son image. Il en a fait des êtres de communion et a même insufflé en eux son propre souffle, son esprit de communion.  Et il leur a fait un don extrêmement dangereux, celui de la liberté. Depuis lors -- depuis le premier homme et la première femme jusqu’à nous -- l’être humain est soumis à la tentation, c’est-à-dire au tiraillement entre l’appel à la communion, qui est un appel à la plénitude de vie, et la tendance à refuser la communion pour se replier sur soi.

15 mars 2020 -- 3ème dimanche de Carême « A »

Ex 17, 3-7; Rom 5, 1…8;Jean 4, 5-42

Monastère N.-D. de l’Harmonie, Seychelles

H O M É L I E

          Il y a dans cet Évangile quelque chose de surprenant et qui comporte sans doute une leçon pour nous.  C’est que Jésus, finalement, n’a pas reçu l’eau qu’il demandait.  Il était fatigué et assoiffé et il demanda de l’eau à la Samaritaine en lui disant : « Donne-moi à boire ».  Cette demande provoque entre eux deux une conversation animée et, à la fin, la femme est si excitée que, laissant là sa cruche, elle court à la ville pour parler de Jésus aux gens qu’elle rencontre.  Si nous nous en tenons au récit tel que nous le trouvons dans l’Évangile, elle ne puisa pas d’eau pour Jésus avant de courir à la ville. 

Is 58,7-10 -- 1 Co 2,1-5 -- Mt 5,1.13-16

Paul était l’un des plus grands esprits de son temps. Il avait été formé par les meilleurs maîtres d’Israël. Il avait appris tout ce qui pouvait être enseigné de la sagesse d’Israël aussi bien que de celle des Grecs. Lorsqu’il vint à Athènes, pour annoncer la Bonne Nouvelle, il pensa que le meilleur moyen de se faire accepter était de rencontrer les gens de l’Agora à leur propre niveau, usant de sa connaissance de leurs philosophes et de leurs poètes. Cela ne fonctionna pas du tout !