Homélies et conférences du Père abbé - Dom Damien Debaisieux

27e dimanche ordinaire C - Octobre 2016

 Lorsque l’on doit effectuer un travail physique difficile, on aimerait être plus fort pour qu’il nous demande moins d’effort et que ça aille plus vite. L’homme a toujours cherché les moyens scientifiques et techniques pour se faciliter la vie, pour multiplier ses forces, pour rendre possible ce qui ne l’était pas. Eh bien les apôtres, en demandant au Seigneur d’augmenter leur foi, se positionnent peut-être dans la même ligne. Voilà déjà quelque temps qu’ils suivent Jésus, qu’ils entendent les exigences de l’évangile, qu’ils apprennent à reconnaître leurs faiblesses, et face à tout cela, face à cette montagne qui semble peu à peu se dessiner, face à ce Jésus parfois si déroutant, ils ressentent, et nous avec eux, le besoin d’un supplément de force, et avouons-le, davantage de certitudes et de sécurité.

 21e dimanche ordinaire C - Août 2016

 Il y a quelques semaines, nous avons entendu le passage de la Genèse où Abraham marchande avec Dieu pour tenter de sauver Sodome de la destruction. Vous vous souvenez que dans toute cette ville, on ne trouvera pas dix justes, et qu’ils seront finalement quatre à pouvoir s’échapper : Loth et sa famille ; et encore sa femme, se retournant, sera changée en colonne de sel.

 Le Sacré-Cœur de Jésus C - Juin 2016

 Frères et sœurs, fêter le Sacré-Cœur de Jésus, c’est célébrer la tendresse et la sollicitude de l’amour de Dieu, incarnées, manifestée, pour nous, en Jésus. Alors pour contempler ce mystère en cette année de la miséricorde, nous avons entendu cet évangile de Luc de La brebis perdue. Vous connaissez le contexte de ce chapitre 15 : les pharisiens et les scribes récriminent contre Jésus parce qu’il « fait bon accueil aux pécheurs et qu’ils mangent avec eux ! », et Jésus leur répond par trois paraboles : la brebis perdue, la drachme perdue et le fils prodigue.

 17e dimanche C - Juillet 2016

 Frères et sœurs, les années passant, nous avons vu mainte et mainte fois des personnes prier. Pourtant, peut-être qu’un jour vous avez été plus profondément touchés, interpellés, en voyant l’une d’elle : une personne et une prière apparemment comme les autres, mais qui vous ont fait approcher du mystère, entrer dans l’évidence que c’est ça la prière ! Sous vos yeux, derrière ce visage parfois si simple et si ridé, vous avez perçu qu’il y avait deux personnes qui s’entretenaient : un homme ou une femme et Dieu. Alors, nous serions tentés, comme le font les disciples avec Jésus, de lui dire : « Seigneur, (Monsieur, Madame), apprends-nous, (apprends-moi) à prier » ; partage-moi ton secret ; donne-moi à boire.

 5e dimanche de Pâques C

Nous sommes au dernier repas, le compte à rebours commence puisque Judas s’en va, et Jésus, au-delà de sa mort imminente, déjà glorifié, comme en Ressuscité, annonce son départ à ses disciples. C’est alors qu’il leur donne, qu’il nous donne, un commandement nouveau : nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés. Et ce commandement, c’est bien à ses disciples, à son Eglise, qu’il l’adresse. Il ne s’agit pas ici de l’amour du prochain en général, mais de celui que se donnent les disciples, les chrétiens, les uns envers les autres ; et par conséquent de cet amour que nous nous donnons, nous ici présents, les uns aux autres. Il n’y a donc pas de faux-fuyant, d’échappatoire ou encore de beaux discours théoriques, puisque nous sommes de suite confrontés au réel, au concret de nos attitudes et de nos actes.

 13e dimanche C - Juin 2016

 Dans l’évangile de dimanche dernier, il y avait des phrases dures à entendre : « Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour », et encore : « Celui qui veut sauver sa vie la perdra ». Eh bien l’évangile d’aujourd’hui ne nous épargne pas davantage : « Le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête…Laisse les morts enterrer leurs morts…Celui qui met la main à la charrue et regarde en arrière n’est pas fait pour le Royaume de Dieu. » Des sentences qui vous passeraient l’envie d’être chrétien et qui pourraient presque expliquer pourquoi nos églises et nos communautés se vident. Avouons qu’il n’y a là rien de très réjouissant, ni d’enthousiasmant. Et pourtant, nous croyons que ces paroles sont, pour nous et pour nos contemporains, Bonne Nouvelle. Alors essayons de dire pourquoi.

 Pâques 2016

Spontanément, si nous pensons à ce matin de Pâques d’il y a 2000 ans, nous pouvons imaginer le jardin, le tombeau ouvert, la visite des femmes, et Jésus, éblouissant, vivant. Et puis, il y a ce cri qui déchire le silence, qui pénètre le monde, un cri tel une naissance : « Le Seigneur est ressuscité ! ». Or en ce jour de Pâques, ce cri n’est pas exprimé dans l’évangile de saint Jean que nous venons d’écouter. Et d’ailleurs, le cri qui s’y trouve est loin de l’enthousiasme : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. » Lors des chapitres précédents, nous avons assisté à l’arrestation de Jésus, à sa condamnation, son supplice, sa mort et sa mise au tombeau, et voici que maintenant l’heure est à la disparition de son cadavre, comme si tout ce qu’il avait fait et avait été devait disparaître, être totalement anéanti, livré à l’oubli, comme pour mieux signer l’échec de Jésus, voire sa supercherie.