Homélies et conférences du Père abbé - Dom Damien Debaisieux

Sainte Marie, Mère de Dieu - Janvier 2018

Frères et sœurs, huit jours après Noël, nous reprenons le récit de la Nativité, comme si nous l’avions laissé là où il en était, c’est-à-dire au chant des anges « qui louai(en)t Dieu en disant : ‘Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’il aime’ ». Les bergers, qui étaient enveloppés de la lumière de la gloire du Seigneur, décident alors de se mettre en route pour Bethléem, non pour vérifier, à tout hasard, si ce qui leur a été dit est vrai, mais comme réponse de foi, comme oui à la parole de l’ange, comme oui je crois et oui je veux qu’« aujourd’hui… (nous soit) né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur ». Et leur hâte, dont nous parle saint Luc, est signe de cette proximité de Dieu, de l’imminence du Salut.

Noël 2017 

Chers frères et sœurs, voilà ! c’est Noël, cette fête que l’on prépare depuis plusieurs jours voire plusieurs semaines, les cadeaux, le repas, les invités, les kilomètres aussi parfois à parcourir pour être là, à l’heure, avec les autres. Mais, disons-le, cette nuit, demain ou dans quelques jours, il faudra repartir, ranger, nettoyer et reprendre le quotidien, avec parfois ce sentiment désagréable de refermer la parenthèse. Alors, que fêtons-nous à Noël, ou plus exactement que vivons-nous ? Et quelle espérance donner à ceux qui ne fêterons pas Noël, parce qu’ils sont seuls, encore plus seuls ?

28e dimanche ordinaire A - Octobre 2017

« Tout est prêt : venez à la noce. » Ces mots, qui peuvent résonner comme un cri, sont une invitation à la joie, une promesse de bonheur. Ces mots, sont ceux que nous annonçait déjà le prophète Isaïe dans la première lecture : « un festin de viandes grasses et de vins capiteux… de viandes succulentes et de vins décantés » ; un festin pour célébrer la disparation du deuil, du linceul, de la mort ; et pour manifester la victoire du Dieu d’amour qui « essuiera les larmes sur tous les visages » et « effacera l’humiliation de son peuple ». Ces mots que chacun d’entre nous, du fond de sa misère, de ses souffrances, de ses attentes, désire entendre, sont ceux que Jésus prononce aujourd’hui pour nous dans l’évangile : « Tout est prêt : venez à la noce. »

2e dimanche de l’Avent B - Décembre 2017

 « Commencement de l’Évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu ». Voici donc les premiers mots de l’évangile selon saint Marc. « L’Évangile » n’est pas ici le livre tel que nous l’entendons, le contenant, mais bien le contenu, l’Annonce, la Bonne Nouvelle du Salut. Et donc, ce commencement, n’est pas celui d’un livre à la première page, mais le commencement du Salut qui vient à nous en Jésus Christ, commencement qui se renouvelle chaque fois que nous lisons, que nous entendons ces mots, chaque fois que nous reprenons cet Évangile de Marc.

23e dimanche A - Septembre 2017

 Frères et sœurs, dans le sport, la politique ou les jeux de hasard, il y a ceux qui gagnent et il y a, généralement plus nombreux, ceux qui perdent. C’est vrai aussi dans la société, au point que l’on nous encourage parfois, notamment dans de grandes écoles ou des multinationales, à être des gagnants, des vainqueurs, qui n’auraient pas à se préoccuper des autres, et encore moins de ceux que l’on appelle parfois, avec un pragmatisme glaçant, les perdants. Cette logique de compétition et de réussite à tout prix n’est évidemment pas celle de l’évangile et, nous l’avons entendu dimanche dernier, Jésus nous met en garde contre la tentation de vouloir « gagner le monde, si c’est au prix de (notre) vie » (16,26).

32e dimanche A - Novembre 2017

 Frères et sœurs, lors de l’eucharistie, après l’Agneau de Dieu, le prêtre dit à voix basse une prière qui, dans l’une de ses deux versions, se termine ainsi : « que jamais je ne sois séparé de toi. » Un jamais qui signifie que nous voulons toujours, chaque jour, être avec Dieu. Un jamais qui reprend aussi la perspective de la mort, du jugement, et qui exprime la confiance dans la miséricorde de Dieu pour qui, rien, jamais, ne semble perdu. Pourtant, il y a aujourd’hui dans cette parabole, quelque chose d’irréparable, de définitif, et finalement de dramatique : cette porte qui se ferme, ces cinq jeunes filles insouciantes qui disent au Seigneur : « ouvre-nous », et cette terrible réponse : « je ne vous connais pas. »

La Transfiguration - Août 2017

 Frères et sœurs, afin d’aborder un aspect du mystère de la Transfiguration, j’aimerais mettre en parallèle l’évangile de ce jour avec le chapitre 34 du livre de l’Exode. Il s’agit du passage où, après le don des tables de la Loi et l’épisode du veau d’or, Moïse remonte sur la montagne du Sinaï pour y rencontrer une nouvelle fois Dieu.

Alors pourquoi mettre ces deux textes en parallèle ?

D’abord, tout simplement à cause de la montagne, lieu de la rencontre de Dieu, lieu du don de l’Alliance, du don de la Loi.