16ième dimanche du Temps ordinaire… C

Frères et Sœurs,
Déjà dès le premier livre de la Bible : la Genèse,
dont nous avons entendu un passage dans la première lecture,
nous voyons Abraham accueillir ces trois étrangers
en voyage.


Passage que l’on interprète comme une manifestation de Dieu,
et que la tradition chrétienne interprète comme étant
LA TRINITE DE L’ANCIEN TESTAMENT.

Oui ! L’HOSPITALITE !
Ce point d’honneur qui caractérise une authentique condition humaine est particulièrement respecté par les peuples sémites
mais, …chez nous aussi ;
d’ailleurs nos propres racines religieuses ont quelque chose à voir avec les sémites.
Notre père dans la foi au Dieu unique,
c’est bien LE SEMITE ABRAHAM .

D’autre part,
l’auteur de la lettre aux Hébreux
suggère le mystère de l’hospitalité :
« N’OUBLIEZ PAS L’HOSPITALITE ; dit l’épitre aux Hébreux
ELLE A PERMIS A CERTAINS, SANS LE SAVOIR,
DE RECEVOIR CHEZ EUX DES ANGES. »

Mais plus que jamais, aujourd’hui
s’il est bon,
s’il est profondément chrétien de rester sensible
à l’HOSPITALITÉ,
il y faut, cependant, du discernement
à l’égard des personnes que l’on ne connaît pas
mais garder toujours ce souci de l’accueil.
L’avantage, dans le passage d’évangile
que nous venons d’entendre les acteurs se connaissent.

« JESUS EST REÇU CHEZ MARTHE ET MARIE,
DEUX SŒURS QUI L’ACCUEILLENT…
CHACUNE A SA FAÇON. »

Nous sommes bien d’accord et disons-le d’emblée,
UN GRAND COUP DE CHAPEAU À MARTHE
qui se démène pour recevoir le Fils de Dieu en personne.

Mais COMMENT accueillir…
comme il convient: LE FILS DE DIEU EN PERSONNE ?

Etant donné la circonstance exceptionnelle,
il s’agit donc d’aller à l’essentiel !!!
L’ESSENTIEL pour MARTHE c’est évident…

JESUS, après avoir marché…. et encore marché
sous le soleil de la Palestine….
L’ESSENTIEL POUR MARTHE
C’EST DE RAVIGOTER L’AMI QUI VIENT !

Mais Celui qui vient,
« IL VIENT, comme il l’a dit,
NON POUR ÊTRE SERVI MAIS POUR SERVIR.
Manifestement, Jésus est le chargé de MISSION DIVINE !
Chargé d’ annoncer LA BONNE NOUVELLE DU ROYAUME !
ou mieux,
d’être reconnu comme étant lui-même la Bonne Nouvelle !

Profitant alors de l’occasion qui lui est donnée
par le comportement très différent des deux sœurs….
mais aussi, pour quiconque veut l’entendre,
et ce, jusqu’à la fin des temps,
Jésus va donner une leçon magistrale.
Une leçon de ce maître
à l’égard de qui nous avons plus à recevoir qu’à pourvoir.
Pour ce maître,
la part qui l’intéresse
ce n’est pas d’être repu des biens qui passent
-ce à quoi s’affaire Marthe-
la part qui intéresse ce MAÎTRE DE VIE…..
c’est, pour lui, de nous combler des biens qui ne passent pas.

C’ est là que Marie, par son écoute,
permet au Seigneur d’être reconnu
pour ce qu’’il est vraiment :LA BONNE NOUVELLE.

Si l’on veut être au diapason de la Bonne Nouvelle,
il faut se mettre à l’écoute du Maître…..
non seulement…un maître à penser
mais bien un Maître
DONT LES PAROLES SONT SOURCE DE VIE ÉTERNELLE…
comme le soulignera un jour, l’apôtre Pierre.

C’est la part, le choix de Marie, la sœur de Marthe
Marie a fait le bon choix :
en se mettant à l’écoute du Seigneur.

Là se situe pour Marie… le chemin de la pacification du cœur,
ce qui permet à Marie
de goûter la paix intérieure
et cette paix s’accomplit extérieurement par un comportement paisible…sans agitation inutile.
Oui ! à ce moment-là, Marie a choisi la meilleure part…
c’est la bonne part.

De son côté, Marthe,
toute affairée qu’elle est… pour une si bonne cause,
il semble bien que
Marthe n’est pas à l’écoute du Seigneur……
au contraire,
loin d’écouter son Seigneur et Maître,
c’ est elle qui demande à Jésus de l’écouter….
et ce, par un reproche à peine déguisé :
« SEIGNEUR, CELA NE TE FAIT RIEN ?
MA SŒUR ME LAISSE SEULE À FAIRE LE SERVICE,
DIS-LUI DONC DE M’AIDER ! »
Et Jésus de répondre :
« MARTHE, MARTHE,…
Lorsque Jésus interpelle quelqu’un
en répétant son prénom…
c’est comme s’il voulait aller au plus intime de son cœur :
« MARTHE, MARTHE,
TU T’INQUIÈTES ET TU T’AGITES POUR BIEN DES CHOSE. »
il aurait suffit de si peu pour me sustenter.

Mais gardons-nous, toutefois, d’opposer ces deux femmes….
comme si l’une était dans L’ILLUSION
et l’autre dans LA VÉRITÉ.

Marthe,
c’est nous quand nous travaillons
dans l’agitation……
à la limite quand nous nous laissons prendre
par la boulimie du travail ;
même si, raisonnablement, pour vivre ici-bas,
nous devons bien assumer les occupations
qui sont celles de Marthe…

Mais ce serait mieux encore
d’accomplir ces occupations nécessaires, bien entendu !
mais de les accomplir
tout en sauvegardant la disponibilité toute intérieure
qui caractérise l’attitude de Marie dans ce récit.

C’est la devise bénédictine,
notre devise monastique : ora et labora
PRIE ET TRAVAILLE.
Faire l’un sans négliger l’autre.

C’est un peu ce que disait le père Voillaume aux petits frères de Foucauld : « ALLEZ À LA PRIÈRE COMME À L’ACTION LA PLUS IMPORTANTE DE VOS JOURNÉES »
Notre travail même le plus manuel
peut alors s’égrener… telle une prière.
C’est une question de CŒUR.
Faire son ouvrage en y mettant tout son cœur
avec des conditions de travail qui soient vraiment humaines.

A propos des conditions de travail qui peuvent parfois être inhumaines,
dont ces derniers mois nous ont montré les conséquences tragiques dans certaines entreprises,
il n’est peut-être pas inutile de rappeler
ce que le pape Pie XI disait, en 1931,
dans l’encyclique « QUADRAGESIMO ANNO » :
« LA MATIÈRE SORT ANOBLIE DE L’ATELIER
TANDIS QUE LE TRAVAILLEUR S’Y CORROMPT
ET S’Y DÉGRADE. »

FRÈRES ET SŒURS,
En ce temps de vacances,
Temps privilégié pour redécouvrir…davantage encore
la beauté du travail vraiment humain.
c’est pour cela que le divin créateur a créé l’homme…
créateur pour achever la création.
aussi,
n’oublions jamais que la sœur de Marthe,
« MARIE AUX PIEDS DU SEIGNEUR
A CHOISI LA BONNE PART ;
ELLE NE LUI SERA PAS ENLEVÉE.
Que ce soit aussi, pour nous maintenant
notre bonne part,
notre part attentive au Seigneur qui nous reçoit à sa table,
pour nous donner part à son Eucharistie.
CETTE PART NE NOUS SERA PAS ENLEVÉE.