Sainte Marie, Mère de Dieu
(année C)
Scourmont, 1er janvier 2025 (ex-1999)
Nb 6, 22-27 - Ps 66
Gal 4, 4-7 - Luc 2, 16-21
Le Père nous aime
Le Père nous aime. Dieu, le Père, a envoyé son Fils pour sauver les hommes, pour en faire ses fils, car il les aime. Oui, le Père nous aime.
Préparation à la Nouvelle Alliance
Il a montré son amour tout au long de l’histoire. Avant même la création du monde, l’amour était au cœur de Dieu, car Dieu est amour. Le Père aimait son Fils et le Fils aimait son Père dans leur unique baiser d’amour qu’est l’Esprit Saint.
Le Père, qui est à l’origine de tout, a créé par amour. Il a aimé la lumière et les ténèbres ; il a aimé le soleil, la lune et les étoiles ; il a aimé l’eau et la terre, les plantes et les animaux. Il a aimé l’homme et la femme, qu’il a tirés de la terre.
Le Père a veillé par amour sur ses enfants tout au long de l’histoire. Par amour, il a appelé Abraham à quitter son pays, pour faire de lui l’ancêtre de son peuple ; par amour, il a choisi les patriarches, sauvé Moïse des eaux pour délivrer son peuple de la servitude. Il a aimé Moïse, à qui Dieu parlait, comme un homme parle à son ami (Ex 33, 11). Il a aimé David, homme au cœur généreux, mais en même temps grand pécheur. Car le Père aime les pécheurs, sinon quelle personne humaine pourrait être aimée de lui ? Par amour, il a parlé aux prophètes pour que son peuple ne s’égare pas loin de lui. Par amour, il a préparé l’humanité à accueillir l’unique objet de son amour, son Fils unique et bien-aimé, le Verbe, sa Parole. Tout au long des deux millénaires qui ont préparé plus directement cette venue, il a manifesté aux hommes son amour, sa tendresse, sa miséricorde. De nombreux textes bibliques nous parlent de cet amour. « De l’amour du Seigneur, la terre est pleine » (Ps 32, 5) ; « puissant est son amour pour qui le craint » (Ps 102, 11) ; et bien d’autres textes.
Le temps du Nouveau Testament
Oui, le Père a tellement aimé le monde qu’il a envoyé son Fils lorsque les temps furent accomplis, pour faire des hommes ses fils, pour que son amour prenne racine en chaque homme et devienne en lui amour éternel. Les bergers découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans une mangeoire. Voilà bien l’amour de Dieu incarné dans une famille humaine. Marie, c’est la femme qui est l’objet privilégié de la grâce divine. À l’ange qui lui transmettait l’appel du Père, elle a répondu « oui ». Joseph, lui aussi, a accepté d’apporter sa contribution spécifique à la réalisation de ce mystère. Et l’enfant, celui qui paraît le plus faible des trois, est en fait celui qui apporte le salut à l’humanité. Jésus, c’est Le Seigneur qui sauve. Il est la réalisation de l’amour du Père, l’aboutissement du oui de Marie, le terme de l’acceptation de Joseph. Dans cette famille humaine, l’amour du Père prend racine sur terre.
Le temps de l’Église : l’amour du Père nous fait vivre
Ce n’est pas nous qui avons pris l’initiative d’aimer Dieu, c’est lui qui nous a aimés le premier (1 Jn 4, 10). En ceci s’est manifesté l’amour de Dieu pour nous : le Père a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par lui (1 Jn 4, 9). Oui, c’est l’amour de Dieu qui nous fait vivre : Dieu, à cause du grand amour dont il nous a aimés nous a fait revivre avec le Christ (Ep 2, 4). L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit saint qui nous a été donné (Rm 5, 5). Par le baptême, nous sommes devenus fils de Dieu, nous avons reçu l’Esprit qui fait de nous des fils, et la preuve que nous sommes des fils, c’est que l’Esprit de son Fils a été envoyé dans nos cœurs et qu’il crie vers le Père en l’appelant « Abba » (Gal 4, 6). Par amour, le Père nous a créés ; par amour, il nous a sauvés dans son Fils ; par amour, il nous fait vivre dans son Esprit.
Les trois personnes divines ont établi leur demeure en nous
Si nous sommes ici en ce premier janvier 2025, c’est que nous avons reconnu l’amour que le Père a pour nous et que nous y avons cru (1 Jn 3, 16). Pas un amour lointain, pas un amour froid, mais un amour proche, intime : Dieu a établi sa demeure en chacun de nous. « Si quelqu’un m’aime, mon Père l’aimera, nous viendrons à lui et nous ferons chez lui notre demeure » (Jn 14, 23). Non seulement le Fils et l’Esprit viennent établir leur demeure en nous, mais le Père aussi. D’ailleurs comment le Fils et l’Esprit pourraient-ils être présents sans le Père ? Ainsi, le Père aime tellement les êtres humains créés à son image qu’il s’abaisse à venir habiter en eux pour les faire vivre.
L’amour du Père est intérieur à nous-mêmes
Nous avons cru à la vie, nous avons cru à l’amour ! Quel paradoxe dans un monde où la haine sévit, où la discorde règne, où la guerre n’est jamais éteinte ! Nous qui sommes rassemblés pour cette Eucharistie, nous croyons à l’amour de Dieu pour nous et nous croyons que cet amour habite en nous. Certes, il doit parfois y cohabiter avec la haine, avec la violence, mais il est là, ne demandant qu’à se développer jusqu’à étouffer tous les mauvais sentiments. Puisque le Père nous a aimés le premier, laissons son amour vivre en nous, et aimons à notre tour (1 Jn 3, 19). C’est ce qu’a vécu la Vierge Marie : tout entière livrée à l’amour du Père, elle s’est oubliée elle-même pour se mettre au service de la mission de son fils, le Fils du Père. Sa vie n’a été qu’un seul grand oui à l’amour qui était venu prendre chair en elle. Par la méditation, par la prière, le cœur de Marie a été conformé à l’amour du Père en elle.
Comme elle, nous serons parfois étonnés, surpris, de la façon dont Dieu vient nous rejoindre. Méditant alors tous les événements en les repassant dans notre cœur, nous nous laisserons conduire. La route pourra nous paraître longue et difficile ; pourtant, depuis que Père s’est amoureusement penché sur son humble servante, nous saurons que chaque homme, chaque femme peut trouver grâce aux yeux du Père plein de tendresse.
Le Père nous aime. Heureuse année, sainte année à tous et toutes ! Que le Seigneur tourne vers vous son visage, qu’il fasse briller sur vous son visage, qu’il vienne habiter en vous, qu’il vous apporte, et à toute l’humanité, la paix dans son amour.