18ième dimanche du Temps ordinaire A
Frères et Sœurs,
dès le ch. 14 dans l’évangile selon S. Matthieu
dont nous venons d’entendre, pour une part, la lecture,
Jésus quitte la foule pour laquelle
il annonçait le ROYAUME à l’aide de PARABOLES.
Ainsi commence ce récit :
« JÉSUS PARTIT EN BARQUE POUR UN ENDROIT
DÉSERT, À L’ÉCART.»


Jésus sent le besoin de prendre
ne serait-ce qu’un peu de distance
avec cette foule avide de l’entendre.

N’oublions pas que nous sommes chez un peuple sémite
qui aime les histoires imagées
comme le sont les paraboles.
Jésus à peine parti
« LES FOULES L’APPRIRENT – nous dit l’évangéliste –
ET,QUITTANT LEURS VILLES,ELLES LE SUIVENT À PIED.
EN DÉBARQUANT,
JÉSUS VIT UNE GRANDE FOULE DE GENS ;
IL FUT SAISI DE PITIÉ ENVERS EUX ET GUÉRIT LES INFIRMES. »
LES DISCIPLES S’APPROCHENT DE JÉSUS ET LUI
DIRENT :« L’ENDROIT EST DÉSERT ET IL SE FAIT TARD
RENVOIE DONC LA FOULE :
AFIN QU’ELLE SE PROCURE DE QUOI MANGER. »
Vient alors ce récit étonnant de
la multiplication des pains.
Non seulement rapporté dans les quatre évangiles
mais Matthieu et Marc le signale par deux fois.
C’est dire l’importance de ce signe
pour la première génération chrétienne.

En tant que telle, LA MULTIPLICATION DES PAINS
n’a probablement pas été perçue par cette foule
d’ environ cinq mille hommes…
sans compter les femmes et les enfants -
ajoute notre évangile.

Si la multiplication des pains a quelque chose de bouleversant, ce sont les disciples qui sont bouleversés.
À la réponse de Jésus aux disciples :
« DONNEZ-LEUR VOUS-MÊMES À MANGER. »
Les disciples lui disent : « NOUS N’AVONS LÀ
QUE CINQ PAINS ET DEUX POISSONS. »
Jésus dit : « APPORTEZ-LES MOI ICI. »
« ICI » et donc très probablement
à quelques distances de cette foule immense
à qui Jésus ordonne de s’asseoir sur l’herbe.
Avec le brouhaha qui s’en suivi,
la foule n’a vraisemblablement pas perçu
le miracle de la MULTIPLICATION des pains.
Un indice :
l ’évangéliste ne dit pas que la foule a rendu grâce pour un tel prodige.
Il donne juste à la fin… cette précision :
« TOUS MANGÈRENT À LEUR FAIM. »
C’est tout pour cette foule
dont il n’est pas question de leur degré de foi.
Or, c’est une constante dans l’évangile :
le MIRACLE ne peut s’accomplir
que dans un contexte de FOI.
S’il faut parler de FOI,
ce ne peut être que du côté des disciples
dont le cœur s’éveille aux mystères du Royaume.

Précédant le ch.14 sur la multiplication des pains c’est tout le ch.13 qui est entièrement consacré aux paraboles concernant le « ROYAUME ».

Le 15ième dimanche - c’était le début du ch. 13 :
« CE JOUR-LÀ, JÉSUS ÉTAIT SORTI DE LA MAISON,
ET IL ÉTAIT ASSIS AU BORD DU LAC.
UNE FOULE IMMENSE SE RASSEMBLA AUPRÈS DE LUI,
SI BIEN QU’IL MONTA DANS UNE BARQUE OÙ IL
S’ASSIT ;
TOUTE LA FOULE SE TENANT SUR LE RIVAGE.
IL LEUR DIT BEAUCOUP DE CHOSES EN PARABOLES :
« VOICI QUE LE SEMEUR EST SORTI POUR SEMER… »
Après quoi, les disciples s’approchèrent de Jésus et lui
dirent :«POURQUOI LEUR PARLES-TU EN PARABOLES ?»
IL LEUR RÉPONDIT :
« À VOUS, IL EST DONNÉ DE CONNAÎTRE
LES MYSTÈRES DU ROYAUME DES CIEUX,
MAIS À EUX CE N’EST PAS DONNÉ. »
mais pourquoi pas à eux ?
Jésus lui-même en donne la raison :
« LE CŒUR DE CE PEUPLE S’EST ALOURDI :
ILS SONT DEVENUS DURS D’OREILLE..etc…
MAIS VOUS, -dit Jésus à ses disciples–
HEUREUX VOS YEUX PARCE QU’ILS VOIENT
ET VOS OREILLES PARCE QU’ELLES ENTENDENT !...
VOUS DONC, écoutez ce que veut dire
La parabole du semeur. »

Ensuite, le 16ième dimanche,
Jésus continue : « LE ROYAUME DES CIEUX EST COMPARABLE… »
et c’est la parabole du BON GRAIN et de L’IVRAIE.
Il leur propose une autre parabole :
« LE ROYAUME DES CIEUX EST COMPARABLE
À UNE GRAINE DE MOUTARDE… »

Il leur dit encore une autre parabole (toujours le 16ième)
c’est la parabole du LEVAIN DANS LA PÂTE.

APRÈS QUOI, LAISSANT LA FOULE,
IL VINT À LA MAISON.
SES DISCIPLES S’APPROCHÈRENT ET LUI DIRENT :
« EXPLIQUE- NOUS CLAIREMENT LA PARABOLE DE L’IVRAIE.. »
L’explication que donne Jésus se termine par ces mots :
« CELUI QUI A DES OREILLES, QU’IL ENTENDE ! »
Il ne s’agit pas de l’entendement qui concerne la raison
mais bien de tendre LES OREILLES DU CŒUR d’où peut jaillir la foi.

Le 17ième dimanche, c’était dimanche dernier,
Nous sommes toujours dans le ch.13 en S. Matthieu :
« LE ROYAUME DES CIEUX EST COMPARABLE À UN TRÉSOR CACHÉ DANS UN CHAMP…
ou encore :
« LE ROYAUME DES CIEUX EST COMPARABLE À UNE
PERLE FINE… »
Et enfin,
« LE ROYAUME DES CIEUX EST ENCORE COMPARABLE À UN FILET DE PÊCHE… »
C’est la dernière parabole dans l’évangile de Matthieu.
Aux disciples, Jésus leur demande :
« AVEZ-VOUS COMPRIS TOUT CELA ?
ILS LUI RÉPONDENT : « OUI »

Vient alors le passage d’évangile de ce dimanche
Où il n’est plus question de paraboles.
Si Jésus avait déjà réservé
L’EXPLICATION DES PARABOLES AUX SEULS DISCIPLES c’est parce qu’ils sont ouverts à LA FOI ;
ce qui n’était le cas de cette foule.
Le grand souci de Jésus, c’et bien sûr :
FORMER SES DISCIPLES
ET PLUS INTENSÉMENT ENCORE
L’ÉQUIPE DES DOUZE QU’IL S’EST CHOISI.
Pour former ses disciples le sens pédagogique de Jésus n’a d’égal que sa patience.
QUELLE PATIENCE AVEC SES DISCIPLES.
Ceux-ci avaient compris l’explication de Jésus
concernant les paraboles.
Ils percevaient quelque chose du ROYAUME,
QUELQUE CHOSE, oui…. sans plus !
Quant à concevoir que le Royaume des cieux
est ESSENTIELLEMENT SPIRITUEL…
Et qu’il s’établit AU CŒUR DE LA PERSONNE HUMAINE et nulle part ailleurs… Ça, c’est autre chose !...
Quand on pense qu’après SA RÉSURRECTION,
juste avant l’Ascension,
la première CHOSE que les disciples demandent à Jésus
-c’est écrit tout au début des Actes des Apôtres-
« SEIGNEUR, EST-CE MAINTENANT LE TEMPS
OÙ TU VAS RÉTABLIR LE ROYAUME POUR ISRAËL ? »
Entendons…un royaume temporel.
Il faudra aux disciples
L’EFFUSION DE L’ESPRIT À LA PENTECÔTE…
qui leur ouvre l’intelligence du cœur.
Après le temps de la Parole en forme de paraboles
mais expliquées aux disciples…
comment vivre ce Royaume des cieux qui est le CHRIST.
Comment vivre cette indentification au Christ.
S. Paul dira : « POUR MOI VIVRE, C’EST LE CHRIST. »
Comment être PRÉSENCE DU CHRIST AU MONDE.
Présence du Christ qui n’est pas de ce monde
mais qui est dans le monde.
Pour cela, revenons à l’évangile de ce dimanche :
«AYANT PRIS LES CINQ PAINS ET LES DEUX POISSONS,
ET,LEVANT LES YEUX AU CIEL,
IL PRONONÇA LA BÉNÉDICTION ;
IL ROMPIT LES PAINS, IL LES DONNA AUX DISCIPLES,
ET LES DISCIPLES LES DONNÈRENT À LA FOULE. »

Frères et Sœurs,
cette multiplication des pains préfigure,
vous l’aurez bien perçu..l’institution de L’EUCHARISTIE,
Pain de vie nouvelle…
Cette vie nouvelle est dans le Christ,
CETTE VIE NOUVELLE, C’EST LE CHRIST
Et Jésus nous redit, pour nous aujourd’hui
ce qu’il disait aux disciples après avoir pour la foule
PARLÉ DU ROYAUME EN PARABOLES
Il leur disait : « VOUS, HEUREUX VOS YEUX
– on ne voit bien qu’avec les yeux du coeur
car l’essentiel est invisible aux yeux du corps
mais pas aux yeux du coeur
« HEUREUX VOS YEUX PARCE CE QU’ILS VOIENT »
Et vos oreilles – bien au-delà des bruits de ce monde-
VOS OREILLES PARCE QU’ELLES ENTENDENT.
Tendons l’oreille de notre cœur.
On entend vraiment bien que ce que l’on entend le cœur ouvert.
Et si c’est le cœur ouvert que nous parlons,
Ce sera nécessairement cordial.
Après la liturgie de la parole,
nous allons entrer dans la célébration de l’Eucharistie.
Le Christ NE MET PAS dans la bouche des prêtres :
Prenez et mangez c’est COMME SI c’était mon corps
« PRENEZ ET MANGEZ CECI EST MON CORPS LIVRÉ
POUR VOUS.
ET AINSI DE MÊME POUR LA COUPE… »
Et n’oublions pas que lors de la multiplication des pains
« DES MORCEAUX DE PAINS QUI RESTAIENT,
ON RAMASSA DOUZE PANIERS PLEINS. »
Préfiguration du PAIN EUCHARISTIQUE
qui sera multiplié indéfiniment sous l’égide des apôtres
et il en restera toujours pour combler la faim la plus profonde au cœur de l’homme : LA FAIM DE DIEU.