19ième Année A
Frères et Sœurs:
« AUSSITÔT APRÈS AVOIR NOURRI LA FOULE
DANS LE DÉSERT,
JÉSUS OBLIGEA SES DISCIPLES À MONTER DANS LA
BARQUE… »
pour éviter sans doute d’être submergés par la foule :
« ENVIRON CINQ MILLE HOMMES
SANS COMPTER LES FEMMES ET LES ENFANTS »
nous était- il rapporté à la fin de l’évangile,
dimanche dernier,
qui nous relatait la multiplication des pains.
« JÉSUS OBLIGEA DONC SES DISCIPLES À MONTER DANS
LA BARQUE ET À LE PRÉCÉDER SUR L’AUTRE RIVE,
PENDANT QU’IL RENVERRAIT LES FOULES. /
« QUAND IL LES EUT RENVOYÉES,
IL SE RENDIT DANS LA MONTAGNE,À L’ÉCART,
POUR PRIER.
« VERS LA FIN DE NUIT, nous dit s. Matthieu,
JÉSUS VINT VERS SES DISCIPLES EN MARCHANT SUR LA MER. »
« LA BARQUE ÉTAIT DÉJÀ À UNE BONNE DISTANCE DE LA TERRE,
ELLE ÉTAIT – barque fragile -BATTUE PAR LES VAGUES,
CAR LE VENT ÉTAIT CONTRAIRE.
EN VOYANT JÉSUS SANS LE RECONNAÎTRE,
LES DISCIPLES FURENT BOULEVERSÉS :
« C’EST UN FANTÔME. »
Nous savons qu’à cette époque,
la haute mer avec ses vagues menaçantes était -
dans la mentalité des gens - un repaire infernal :
la mer profonde dangereusement agitée ;
c’est l’empire des forces du mal.
D’autant plus qu’à cette époque,
la barque des pêcheurs était souvent rudimentaire.
Peut-être que l’évangéliste voit dans cette barque fragile
sur la mer houleuse…l’image de l’Eglise
décrite comme la barque de Pierre à la surface du monde,
d’un monde profondément bouleversé…
Il est manifeste de la part des liturgistes
d’avoir choisi comme première lecture
celle tirée du premier livre des Rois ,
un livre qui concorde bien avec le passage d’ évangile
en s. Matthieu qui nous intéresse aujourd’hui.
En effet, la première lecture de cette liturgie relate que:
« LORSQUE LE PROPHÈTE ÉLIE ARRIVA À L’HOBEB,
LA MONTAGNE DE DIEU,
LA PAROLE DU SEIGNEUR LUI FUT ADRESSÉE :
« SORS DANS LA MONTAGNE ET TIENS-TOI DEVANT LE
SEIGNEUR, CAR IL VA PASSER…
IL Y EUT UN OURAGAN..
IL Y EUT UN TREMBLEMENT DE TERRE,…
IL Y EUT UN FEU…
MAIS LE SEIGNEUR N’ÉTAIT PAS DANS
CES BOULEVERSEMENTS.
VIENT ENSUITE LE MURMURE D’UNE BRISE LÉGÈRE... ET LE SEIGNEUR Y ÉTAIT ! »
Or, dans l’évangile de ce dimanche, il est aussi question D’UN VENT VIOLENT,
D’UNE MER QUI DEVIENT HOULEUSE…
et pour les disciples pensant voir
un fantôme venant à leur rencontre,
c’est l’effroi.
L’évangéliste ajoute pour terminer
« DÈS QUE JÉSUS FUT MONTÉ DANS LA BARQUE
LE VENT TOMBA. »
Exactement comme dans la première lecture,
lorsque le Seigneur s’approche d’Elie,
il se fit un grand calme comme le souffle d’une brise légère.
Pour Jésus, nous l’avons entendu dans l’évangile,
il profite de l’occasion pour éduquer ses disciples en vue d’en faire des apôtres.
Tout de go,
il leur dit :« CONFIANCE ! C’EST MOI, N’AYEZ PAS PEUR. »
Sur cette parole pleine de tendresse,
l’effet sur Pierre est spontané :
« SEIGNEUR, SI C’EST TOI,
ORDONNE-MOI DE VENIR VERS TOI SUR L’EAU. »
Jésus prenant la balle au bond lui dit :
« VIENS ! »
Pierre, sans l’ombre d’une hésitation,
descendit de la barque…
et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus.
Et ça marche...pour Pierre…
pour autant que de son cœur jaillit la foi en son Maître.
Pierre, cet homme de la mer…
il a le pied marin, autrement dit : il garde son équilibre sur un bateau, malgré le roulis, le tangage…
quant à avoir le pied marin directement au contact avec la mer…houleuse, c’est une autre histoire.
« VOYANT QU’IL Y AVAIT DU VENT…
et comme si sa raison seule prenait le dessus, il eut peur.
c’est LA PEUR qui perturbe… jusqu’au plus intime de l’être
et laisse l’homme à la merci des éléments de la nature quand ces éléments se déchaînent .
Par contre, LA FOI rend fort d’une force divine.
C’est la foi qui permet à l’apôtre Paul de dire :
«C’EST QUAND JE SUIS FAIBLE – HUMAINEMENT FAIBLE-
QUE JE SUIS FORT- DIVINEMENT FORT.
Ou cette autre expression de s. Paul qui a tout son poids de
fidélité :
« JE PEUX TOUT EN CELUI QUI ME FORTIFIE. »
Si la peur n’aboutit à rien de constructif,
la foi, par contre, permet tout en vue du Royaume.
Aussi, gardons-nous bien de classer les gens
en deux catégories :
d’une part, LES CROYANTS
et, d’autre part, LES INCROYANTS…
car la ligne de démarcation entre FOI et INCROYANCE
se situe non pas entre des individus,
cette ligne de démarcation se trouve dans le cœur de chacun.
On ne se trouve jamais une fois pour toute d’un côté
sans être, à l’occasion de l’autre côté.
La petite Thérèse de Lisieux, une grande dame dans la sainteté avoua, à la fin de sa vie,
être confrontée au mur de l’incroyance.
Plus proche de nous,
Mère Térèse de Calcuta n’a pas craint d’écrire que
durant des années et des années elle se trouvait
dans un désert spirituel sans aucune consolation
et dans de telles conditions
« COMME SI ELLE VOYAIT L’INVISIBLE ELLE TINT FERME. »
la FOI , c’est faire confiance
« CONFIANCE », c’est le premier mot que Jésus adresse à ses disciples en marchand sur la mer.
Confiance et foi ont la même racine.
LA FOI S’OUVRE À LA VIE car elle est elle-même
VIE NOUVELLE.
Rappelons-nous ce dialogue essentiel entre Jésus et Nicodème.
« A MOINS DE NAÎTRE À NOUVEAU,
NAÎTRE D’EN HAUT, DIT JÉSUS,
ON NE PEUT ENTRER DANS LE ROYAUME DES CIEUX.
Cette naissance c’est la foi ;
nous la recevons gracieusement lors de notre baptême.
Vivre son baptême c’est s’ouvrir à la vie divine.
Notre vocation : ce à quoi nous sommes appelés,
c’est la vie divine
que nous avons en partage avec le Fils de Dieu
qui s’est incarné afin qu’en ressuscitant,
il nous donne part à sa résurrection.
Jésus est le chemin de l’homme,
il est la vérité de l’homme
il est la vie de l’homme
Rappelons-nous ce passage essentiel, dans l’évangile de Jean et qui justifie notre présence ici à cette célébration ;
JÉSUS VENAIT DE DIRE, DANS LE DISCOURS DU PAIN DE VIE QU’IL FALLAIT SE NOURRIR DE LUI POUR AVOIR LA VIE.
PLUSIEURS DISCIPLES COMMENCÈRENT À DIRE :
« CETTE PAROLE EST RUDE !
QUI PEUT CONTINUER L’ÉCOUTER ? »
A PARTIR DE SE MOMENT – nous dit S. Jean-
BEAUCOUP DE SES DISCIPLES SE RETIRAIENT ET
CESSAIENT DE FAIRE ROUTE AVEC LUI.
Alors, Jésus dit aux Douze :
« ET VOUS, N’AVEZ-VOUS PAS L’INTENTION DE PARTIR ? »
MAIS SIMON- PIERRE LUI RÉPONDIT :
« SEIGNEUR, À QUI IRIONS-NOUS ?
TU AS DES PAROLES DE VIE ÉTERNELLE. »
Nous parlons de la foi des disciples..
mais qu’en est-il de la foi de Jésus en ses disciples
d’une foi doublée d’une patience inouïe:
A Pierre qui le reniera,
Jésus confie, ni plus ni moins, les clefs du Royaume.
A Paul, le persécuteur de l’Eglise,
il lui confie la Bonne Nouvelle pour toutes les nations.
Quelle foi Jésus doit avoir en ses disciples.
Tout au long de l’évangile,
nous voyons la foi de Jésus en ses disciples ;
tantôt il les éprouve pour voir où ils en sont dans leur foi en lui,
mais, toujours avec une infinie patience lorsque leur confiance est bien fragile.
Comme le dit le psaume 34 :
« DES CŒURS BRISÉS, LE SEIGNEUR EST PROCHE. »
OUI !« CONFIANCE, C’EST MOI, N’AYEZ PAS PEUR. »
Le pape Jean-paul II a repris cette parole du Christ
pour en faire le leitmotiv de son pontificat.
« N’AYEZ PAS PEUR. »
mais pour Pierre, sûr de lui, sa foi vacille :
lorsque l’angoisse le prend aux entrailles.
Lorsqu’il s’en remet à ses seules forces…
il ne peut tenir sur la mer :
« SEIGNEUR, SAUVE-MOI ! »
AUSSITÔT, JÉSUS ÉTENDIT LE MAIN, LE SAISIT ET DIT À PIERRE :
HOMME DE PEU DE FOI, POURQUOI AS-TU DOUTÉ ?
Oui ! Frères et Sœurs
l’homme qui doute ne peut être en l’occurrence un homme de foi ;
tandis que l’homme de foi est celui qui a surmonté le doute.
LORSQUE JÉSUS ET PIERRE ÉTAIENT MONTÉS DANS LA BARQUE, LE VENT TOMBA.
ALORS, CEUX QUI ÉTAIENT DANS LA BARQUE
SE PROSTERNÈRENT DEVANT LUI ET ILS LUI DIRENT :
« VRAIMENT, TU ES LE FILS DE DIEU ! »
Désormais,
la foi repose sur le témoignage de ceux qui ont vu;
ils sont les témoins oculaires .
C’est en prenant appui sur cette foi des premiers témoins
que les chrétiens de tous les temps et sous toutes les latitudes
entrent en communion profonde avec le Christ ressuscité.