22ième dimanche ordinaire A

Frères et Sœurs,
Jésus venait de demander à ses disciples :
« POUR VOUS, QUI SUIS-JE ? »
o Prenant la parole, Simon- Pierre déclara :
« TU ES LE MESSIE, LE FILS DU DIEU VIVANT ! »
Jésus avait répondu :
« HEUREUX ES-TU, SIMON, FILS DE JONAS,
CE N’EST PAS LA CHAIR ET LE SANG
QUI T’ON RÉVÉLÉ CELA,
MAIS MON PÈRE QUI ES AUX CIEUX. »


Pierre devait, nécessairement, être du côté du Père
pour dire une parole aussi inouïe
d’autant plus que cette expression :
« TU ES LE MESSIE… »
était absolument inattendue dans la bouche d’un juif.
Pas étonnant que Jésus y apporte toute la précision nécessaire :
« C’EST MON PÈRE QUI T’A RÉVÉLÉ CELA.. »
Depuis des millénaires avant l’ère chrétienne,
les juifs attendaient le Messie
mais, s’ils restent sur leur position,
les juifs attendront longtemps, longtemps encore la venue du Messie…puisque, en Jésus, le Messie est venu.

 

On comprend que Jésus demande à ses disciples
de ne parler de cela à personne.
Pourquoi ?
Parce qu’il peut y avoir Messie et Messie.

D’une part,
le Messie selon l’attente juive traditionnelle
ne pouvait être qu’un Messie temporel.
celui qui rétablirait la royauté en Israël
et ferait d’Israël la lumière du monde.

D’autre part,
le Messie dont Jésus va révéler en sa personne l’existence est descendant de la lignée de David….
pour fonder, selon le plan divin, son Royaume.
Ce Royaume qui n’est pas de ce monde
tout en étant déjà dans le monde.
C’est CE ROYAUME que veut inaugurer Jésus….le Messie…
ou Christ, ce qui veut dire la même chose.

On comprend alors combien Jésus ordonne à ses disciples de ne dire à personne qu’il est le Messie.
Le moment viendra à son heure ….
mais cette heure n’est pas encore venue…
bien que cette heure est proche :
nous pouvons le deviner dans ces paroles de Pierre
mais ces paroles ne sont pas de Pierre :
« C’EST MON PÈRE QUI T’A RÉVÉLÉ CELA. »
C’est le Père qui donne l’Esprit
pour mener à bien les jalons de cette œuvre de salut de l’humanité qui est l’œuvre du Fils.

On comprend alors pourquoi Jésus se retire volontiers
dans la solitude pour être en symbiose avec son Père
afin d’accomplir la volonté du Père.

Aussi Jésus croit bon – dès ce moment-
de montrer à ses disciples qu’
« IL LUI FAUT PARTIR POUR JÉRUSALEM,
SOUFFRIR BEAUCOUP DE LA PART DES ANCIENS,
DES CHEFS DES PRÊTRES ET DES SCRIBES,
ÊTRE LIVRÉ…ET LE TROISIÈME JOUR RESSUSCITER. »

Dès que Pierre entend Jésus parler de souffrir et de mourir
Pierre n’entend même pas le troisième élément de la phrase :
RESSUSCITER.
Juste après le passage d’évangile de ce dimanche
où Jésus parle de la première annonce de sa Passion,
nous trouvons l’épisode de la transfiguration qui est rapportée par les trois évangélistes, Matthieu, Marc et Luc
C’est S. Marc qui donne cette précision :
« JÉSUS LEUR RECOMMANDA DE NE RACONTER À
PERSONNE CE QU’ILS AVAIENT VU..
S. Marc ajoute :
« LES DISCIPLES OBSERVÈRENT CET ORDRE,
TOUT EN SE DEMANDANT ENTRE EUX CE QUE JÉSUS
ENTENDAIT PAR « RESSUSCITER D’ENTRE LES MORTS ».
Or,
cette transfiguration arrive au bon moment
pour fortifier la foi du petit noyau (Pierre, Jacques et Jean). Petit noyau sur lequel jésus compte tout particulièrement pour conforter les douze lorsque l’heure
– l’heure de la Passion - sera venue.
Nous savons combien les disciples sont et seront fragiles encore à cette heure-là ;
c’est pourquoi lors de la transfiguration,
il y a un élément capital,
c’est la voix du Père, encore elle,
qui se fait entendre :
« CELUI-CI EST MON FILS BIEN - AIMÉ, ECOUTEZ-LE . »
Quoi qu’il vous dise : « ÉCOUTEZ-LE ! »

Nous l’avons entendu dans l’évangile de ce dimanche :
« LORSQUE PIERRE PRENANT JÉSUS À PART,
SE MIT À LUI FAIRE DES REPROCHES:
«DIEU T’EN GARDE, SEIGNEUR,CELA NE T’ARRIVERA PAS.»
A ce moment-là,
ce n’est plus le Père qui inspire Pierre.. ;
mais bien l’esprit mondain,
l’esprit du monde, l’esprit malin ;
appelons-le par son nom : Satan : l’Adversaire,
celui qui fait obstacle.
Jésus sachant que ses disciples devront être les témoins oculaires de l’œuvre du salut,
Jésus ne peut pas rater l’occasion de remettre Pierre à sa place en lui disant :
« PASSE DERRIÈRE MOI, SATAN,
TU ES UN OBSTACLE SUR MA ROUTE,
TES PENSÉES NE SONT PAS CELLES DE DIEU,
MAIS CELLES DES HOMMES. »
Le disciple doit suivre le Maître et non le précéder en lui montrant la route.
Et Pierre,
le pauvre Pierre qui croyait bien faire
en prenant la défense de son Maître
tout en voulant le protéger de la souffrance et de la mort.

Mais à la Pentecôte Pierre fera sa propre révolution intérieure :
il sera inconditionnellement l’homme de son Maître et Seigneur,
il le suivra même jusqu’à mourir, lui aussi, sur une croix
mais indigne d’être crucifié comme son maître,
il demandera d’être crucifié la tête en bas.

Après cette première annonce de sa passion et de la transfiguration qui s’en suivi,
il y aura encore deux annonces de la passion.
Les disciples sont donc bien avertis
et pourtant,
au calvaire les disciples ne seront pas au rendez-vous.
Ils se sont cachés par peur des juifs.
Il y a bien Pierre qui se hasarde au moment du procès
mais il le reniera par trois fois.
Quelqu’un sauve l’honneur de l’équipe des disciples : S. Jean le plus jeune,
c’est lui qui entendra Jésus dire ces derniers mots sur LA CROIX :
« TOUT EST ACCCOMPLI. »
autrement dit : « PÈRE, MISSION ACCOMPLIE. »
La croix :
objet de supplice réservé au moins que rien.
Crucifié sur un dépotoir…hors de la ville.

La croix de Jésus,
il n’y a peut-être pas de mort plus atroce.

Jésus savait ce qui l’attendait en montant à Jérusalem.

Durant sa vie publique
les paroles de Jésus ont éclairé ses actes
et ses actes ont confirmé ses paroles.

« IL N’Y A PAS DE PLUS GRAND AMOUR
QUE DE DONNER SA VIE POUR CEUX QU’ON AIME. »

Sur la croix,
Jésus a ratifié dans les faits ce qu’il avait dit en paroles.

Et la croix est devenue pour nous tous
l’emblème du chrétien.

Cette croix elle est magnifiée dans notre église.
Certes le Christ est représenté
payant le prix de notre salut :

« IL N’Y A PAS DE PLUS GRAND AMOUR
QUE DE DONNER SA VIE POUR CEUX QU’ON AIME. »

Mais LA CROIX sur laquelle il est fixé est déjà TRIOMPHALE ;
recouverte de feuilles d’or, elle est GLORIEUSE.
Regardons souvent la croix
et soyons fiers d’avoir un tel Rédempteur.

FRÈRES ET SŒURS,
pour terminer ce passage d’Evangile
Jésus dit à ses disciples :
« SI QUELQU’UN VEUT VENIR À MA SUITE,
QU’IL RENONCE À LUI-MÊME,
QU’IL PRENNE SA CROIX ET QU’IL ME SUIVE. »
Marcher à la suite de Jésus
c’est vouloir faire de sa vie une œuvre d’amour.
Être un homme de cœur, une femme de cœur,
c’est ne pas séparer le cœur de la croix.

L’amour et la souffrance
sont les deux faces d’une même réalité :
cette réalité, c’est la vie chrétienne.

Sur notre échelle de valeurs,
il n’y a rien de plus grand que l’AMOUR.
Notre cœur est fait pour aimer.
« LÀ OÙ EST TON TRÉSOR, dit Jésus,
LÀ AUSSI SERA TON CŒUR. »

Pour le trouver, CE TRÉSOR, il faut y mettre le prix.
Tôt ou tard, il nous en coûte d’aimer.
Et pourtant en suivant Jésus,
le chemin de croix peut se doubler d’ un chemin de joie.
Car, à sa suite,
Jésus, se fera Nicodème pour porter notre croix.

Alors, à quiconque
« NE PRÉFÈRE RIEN À L’AMOUR DU CHRIST, »
Jésus dit de son cœur à notre cœur :
« MON JOUG EST SUAVE ET MON FARDEAU LÉGER. »