Frères et Sœurs,
Le premier jour de la semaine, le dimanche,
Marie-Madeleine arrive de grand matin au tombeau
où on avait déposé Jésus.
De grand matin, nous dit l’évangéliste,
c’est encore les ténèbres car on ne pouvait se déplacer le jour du sabbat :
Marie-Madeleine – ne la jugeons pas. Un pauvre fille.
C’est elle dont Jésus, pour marquer l’emprise du mal chassa sept démons
Nous savons que le chiffre sept, ce chiffre désigne une plénitude ?
Mais, il y a une chose que l’on oublie peut-être
en parlant de Marie-Madeleine ;
elle avait du cœur…
du cœur peut-être mal canalisé dans les limites raisonnable.
L
Marie-Madeleine sera du groupe de femmes
qui accompagnent Jésus sans défaillance.
Elle sera là, avec Marie mère de Jésus au pied de la croix
Et une fois enseveli, n’écoutant que son cœur, elle ira dès que possible pleurer et peut-être porter des aromates près du tombeau où on vient d’ensevelir Celui qui a fait d’elle,
une femme dans toute sa dignité.
Jésus est celui qui lui a rendu sa dignité de femme
Mieux, il est celui qui est le sens de sa vie
Tout normalement
« le premier jour de la semaine,
Marie-Madeleine se rend au tombeau de grand matin
Hélas ! qu’elle ne fut pas sa stupéfaction.
À Marie-Madeleine pourrait s’appliquer ces mots du Cantique du Cantique :
« JE CHERCHE CELUI QUE MON CŒUR AIME… »
Mais à l’approche du tombeau,
Elle s’aperçoit que la pierre est enlevée. »
« ELLE COURT TROUVER SIMON-PIERRE ET L’AUTRE DISCIPLE
qui se présente toujours comme celui que Jésus aimait
et elle leur dit
parce qu’elle ne peut rien dire d’autre :
« ON A ENLEVÉ LE SEIGNEUR DE SON TOMBEAU,
ET NOUS NE SAVONS PAS- car elle étaient plusieurs -
NOUS NE SAVONS PAS OÙ ON L’A DÉPOSÉ. »
Il n’est pas question pour elle pas plus que pour les apôtres
de penser à la Résurrection.
Pensons à Lazare mort
ses sœurs Marthe et Marie avaient déjà cherché Jésus pour lui dire :
« SEIGNEUR TON AMI LAZARE EST MALADE ; VIENT POUR LE GUÉRIR
JÉSUS NE SE PRESSE PAS ET DIT À SES DISCIPLES :
« LAZARE S’EST ENDORMI. En fait Jésus sous des mots un peu voilés, Jésus voulu leur dire : « LAZARE EST MORT. »
Jésus arrive au tombeau de Lazare et Marthe tout en pleurs dit à Jésus :
« SEIGNEUR, SI TU AVAIS ÉTÉ ICI MON FRÈRE NE SERAIT PAS MORT. »
« TON FRÈRE RESSUSCITERA » dit Jésus.
« JE SAIS QU’IL RESSUSCITERA AU DERNIER JOUR. »
C’était la foi commune à l’époque.
Mais on est loin d’une simple réanimation comme c’est sera le cas pour Lazare.
Lazare va retrouver sa vie d’avant et il mourra un jour comme tout le monde.
Quant à Jésus, l’envoyé du père,
il vient pour une nouvelle création :
Non seulement pour retrouver l’innocence originelle
mais avoir par la grâce des grâces, avoir gracieusement,
en partage la divinisation….
ce que Jésus est par nature.
C’est la seule différence mais elle est de taille. Ce que Jésus est par nature, nous le seront par grâce.
Tout le mystère chrétien est là
Tout le sens des écritures qui, à la lumière de la résurrection.
Les disciples ne pouvaient pas comprendre le sens que Jésus donne à la résurrection.
Rappelons-nous,
lorsque Jésus de son vivant terrestre après la première annonce de sa passion :
En redescendant de la montagne de la transfiguration
il recommanda à Pierre, jacques et Jean de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu, jusqu’à ce que le fils de l’homme ressuscite d’entre les mort.
LES DISCIPLES- nous dit l’évangile-
OBERVÈRENT CET ORDRE, TOUT EN SE DEMANDANT ENTRE-EUX CE QUE JÉSUS ENTENDAIT PAR RESSUSCITER D’ENTRE LES MORTS. »
Un autre exemple très marquant.
Deux disciples se dirigent vers Emmaüs.
Jésus ressuscité fait route aussi vers Emmaüs
il rejoint ces deux hommes et il leur dit :
« COMME VOUS AVEZ L’AIR TRISTE.
DE QUOI DISCUTIEZ-VOUS EN CHEMIN ? »
Les disciples ne reconnaissant pas Jésus lui disent :
« TU ES BIEN LE SEUL À NE PAS SAVOIR CE QUI S’EST PASSÉ CES DERNIERS JOURS À JÉRUSALEM »
« QUOI DONC ? » leur demande Jésus.
Ils répondent :
« CE QUI CONCERNENT JÉSUS DE NAZARETH,
QUI FUT UN PROPHÈTE PUISSANT EN ACTION ET EN PAROLE DEVANT DIEU ET DEVANT TOUT LE PEUPLE.
Nos responsables l’ont condamné mort et l’ont crucifié…
et nous nous espérions qu’il était celui qui délivrerait Israël. »
Mais tout cela ,c’est du passé.
Voilà trois jours qui se sont passé…
Quelques- uns sont allés au tombeau et l’ont trouvé vide… ;mais lui, il ne l’ont pas vu.
Et Jésus leur dit :
« COMME VOTRE CŒUR EST LENT À CROIRE TOUT CE QU’ONT DÉCLARÉ LES PROPHÈTES.
« NE FALLAIT-IL PAS QUE LE CHRIST SOUFFRIT TOUT CELA POUR ENTRER DANS SA GLOIRE ? »
S ’approchant d’Emmaüs, il se faisait tard et ces deux disciples ne reconnaissant toujours pas Jésus, l’invite à se restaurer.
Ils entrent dans l’auberge et c’est là
lorsque Jésus bénit et rompit le pain
qu’ils le reconnurent et aussitôt Jésus
disparaît à leur yeux.
Dans l’évangile de ce jour
Pierre le premier entre dans le tombeau et constate que les linges sont pliés à leur place…. et il ne comprend pas.
C’est alors que l’autre disciple, l’évangéliste S. Jean qui se désigne toujours comme celui que Jésus aimait.
Peut-être était –il plus proche du cœur de Jésus ;
Bref,
Jean aussi entre dans le tombeau et constate, lui aussi,
avec ses yeux du corps,
le même état des lieux que l’apôtre Pierre.
Mais il y a une vision plus profonde,
plus intérieure, bien au-delà de la vision corporelle.
Une vision d’une telle profondeur
c’est ce qu’on appelle couramment la vision du cœur.
Dès que Jean entre dans le tombeau,
« IL VIT ET IL CRUT »
N’avait-il pas raison le petit prince lorsqu’il disait :
« ON NE VOIT BIEN QU’AVEC LE CŒUR. »
On pourrait dire la même chose
pour ceux qui bien ayant des oreilles comme tout entendant,
qu’ils écoutent avec l’oreille du cœur.
Et nous connaissons bien cette expression :
« être un homme, être une femme de cœur. »
Il s’agit de ceux et celles
qui écoutent ou qui voient bien au-delà de ce qui apparaît superficiellement
Pour Pierre tout responsable qu’il soit
pour les disciples il est ne voit qu’avec les yeux du corps ;
il constata qu’on a enlevé le corps défunt de Jésus.
Tout autre est l’attitude de Jean ;
bien sûr, il voit aussi avec les yeux corporels
mais, plus profondément, il voit avec les yeux du cœur :
c’est là qu’est le siège humain de la foi .
En un clin d’œil – c’est le cas de le dire,
S. Jean voit plus profondément avec les yeux du cœur.
Jean perçoit bien ce que Jésus disait lors du sermon sur la montagne :
« HEUREUX LES CŒURS PURS ILS VERRONT DIEU. »
Saint Jean, en quelque sorte, prédestiné,
pour percevoir avec le cœur :
il sera partout où Jésus laisse percevoir quelque chose de sa lumière divine.
Pensons à de l’enterrement du fils de la veuve de Naîm,
Jean sera témoin oculaire de la résurrection du fils de cette veuve.
c’est encore S. Jean qui sera l’un des trois
qui accompagne Jésus lors de la transfiguration sur la montagne où il verra Jésus tel qu’il sera ressuscité.
Il sera là aussi au jardin des oliviers.
et enfin il sera le seul apôtre au pied de la croix
avec la mère de Jésus et Marie-Madeleine.
Ici se vérifie le dicton : « C’EST DANS L’ÉPREUVE QUE L’ON
COMPTE SES VRAIS AMIS. »
FRÈRES ET SŒURS,
Ecoutons ce que Jean écrit tout au début du prologue de l’Evangile de Jean :
« EN LUI, LE VERBE, LE FILS DE DIEU ETAIT LA VIE ET LA VIE ÉTAIT LA LUMIÈRE DES HOMMES. »
Le Verbe est la source de tout ce qui peut amener les hommes à vivre pleinement leur existence,
la vie physique et la vie qui s’accomplit
dans la rencontre divine avec Dieu.
Le Christ, le Verbe par qui tout fut créé
vient se revêtir de la condition des hommes dans leurs conditions les plus humbles qui soit.
Le récit de la naissance du Christ nous le redit en suffisance
afin que personne ne puisse se dire exclu
s’il marche à la suite du Christ vers le gloire du Père.
« MARCHEZ TANDIS QUE VOUS AVEZ LA LUMIÈRE »,
dit Jésus,
POUR QUE LES TÉNÈBRES NE S’EMPARENT PAS DE VOUS CAR CELUI QUI MARCHE DANS LES TÉNÈBRES
NE SAIT OÙ IL VA.
PENDANT QUE VOUS AVEZ LA LUMIÈRE,
CROYEZ EN LA LUMIÈRE POUR DEVENIR DES FIS ET DES FILLES DE LUMIÈRE. »
c’est tout le sens de la fête de la résurrection
celle du christ
dont notre propre résurrection en sera l’ accomplissement.