Noël messe du jour A
Frères et Sœurs
Si l’évangile de la messe de minuit nous racontait les circonstances de la naissance de l’Enfant- Dieu
avec toute la poésie qui enveloppe la naissance parmi les hommes du Fils de Dieu ;
c’est déjà là une grande leçon d’humilité
qui nous est donnée
par cette naissance dans des conditions
on ne saurait guère plus pauvre.

 

L’HUMILITÉ est la vertu incontournable
pour qui veut progresser dans l’optique de autres vertus.
L’HUMILITÉ vient de la même racine que L’HUMUS
qui doit être une bonne terre
afin que les semailles puissent germer et se développer.

Jésus dira un jour :
« APPRENEZ DE MOI QUE JE SUIS DOUX ET HUMBLE DE CŒUR. »

L’évangile de la messe de minuit en S. Luc
et l’évangile de la messe du jour
qui commence par le prologue de S. Jean,
ces deux passages d’évangile se complètent admirablement.
L’évangile que nous venons d’entendre
nous révèle ce qui restait humblement discret dans la naissance l’Enfant de la crèche.
Notons toutefois et ce n’est pas un hasard
si les premiers avertis de la naissance ce sont les pauvres bergers ; ces marginalisés justes bons pour garder les troupeaux.

Le prologue de l’évangile selon S. Jean
que nous venons d’entendre n’est pas simplement une entrée en matière pour l’évangile qui suit ;
il est beaucoup plus comme la synthèse
de ce que l’évangéliste va développer tout au long de son évangile.

Il est tout d’abord remarquable que les premiers mots de ce PROLOGUE débute ainsi :
« AU COMMENCEMENT.. »
Exactement comme les premiers mots de la bible
qui débute comme vous le savez
par le livre de la Genèse avec ces mots que nous venons d’entendre dans l’évangile de S. Jean :
« AU COMMENCEMENT… »
Le livre de la Genèse nous raconte
que tout au début de l’Histoire sainte :
« AU COMMENCEMENT, DIEU CRÉA LE CIEL ET LA TERRE »
pour développer par la suite l’œuvre de la création en une admirable poésie en sept jours.

Dans le prologue de S. jean nous l’avons entendu :
« AU COMMENCEMENT ÉTAIT LE VERBE OU LE PAROLE » avec un P majuscule.
La Parole de Dieu c’est, par définition, ce qui sort de Dieu.
Dieu s’exprime par son Verbe, par sa Parole
et la formule revient comme un leitmotiv :

« DIEU DIT » et les choses viennent à l’existence.

Dans le prologue que nous venons d’entendre,
l’évangéliste, profondément inspiré
nous révèle ce qu’est ou plutôt. QUI EST CETTE PAROLE.

En effet :
« AU COMMENCEMENT ÉTAIT LE VERBE(LA PAROLE) ET LE VERBE ÉTAIT AUPRÈS DE DIEU ET LE VERBE ÉTAIT DIEU.
L’évangéliste insiste en répétant:
«Il était au commencement auprès de Dieu.
Auprès de Dieu c’est-à-dire tourné vers Dieu.
C’est l’attitude par excellence pour être en DIALOGUE.
LA PAROLE DE DIEU ne fait qu’un avec DIEU.

Pour reprendre les mots très forts de l’évangile en S. Jean au ch.14:
« CROYEZ-MOI, JE SUIS DANS LE PÈRE ET LE PÈRE EST EN MOI. »

C’EST DIEU PÈRE FILS DANS L’UNITÉ DE L’ESPRIT QUI EST ENGAGÉ DANS L’INCARNATION DU VERBE.

Puisque le Verbe est Dieu
LE VERBE EST AVANT QUE LA CRÉATION NE VIENNE À L’EXISTENCE.

L’évangéliste explicite encore en disant :
« CEST PAR LUI, LE VERBE, QUE TOUT EST VENU À L’EXISTENCE,
ET RIEN DE CE QUI S’EST FAIT NE S’EST FAIT SANS LUI »
et ce,
de la matière dans l’ordre minéral
qui évolue
vers la matière vivante avec son couronnement…
COURONNEMENT
QUI EST CRÉÉ LUI À L’IMAGE DE DIEU POUR LUI DEVENIR SEMBLABLE.
Et donc les capacités
qui caractérisent la nature humaine
sont remarquables dans l’œuvre de la création.
Il y a la maîtrise
avec le développement des sciences et des techniques,
la maîtrise de l’infiniment grand dans l’espace
comme dans l’infiniment petit étudié dans les laboratoires.

Oui ! nous le constatons chaque jour par les découvertes et la maîtrise de la matière.
Oh oui ! la nature humaine
« ELLE PEUT BEAUCOUP
-disait un jour le cardinal Liénart dans une conversation avec un moine-
OUI ! LA NATURE HUMAINE PEUT BEAUCOUP –dit le cardinal-
MAIS LA GRÂCE PEUT DAVANTAGE. »

En effet LA GRÂCE, disons LE DON DE DIEU, permet à la condition humaine ce que l’Enfant de Bethléem, le Fils de Dieu est par nature
Nous disons dans notre credo :
« JE CROIS EN UN SEUL SEIGNEUR JÉSUS CHRIST,
LE FILS UNIQUE DE DIEU,
NÉ DU PÈRE AVANT TOUS LES SIÈCLES ;
IL EST DIEU NÉ DE DIEU…
La personne humaine peut le devenir par la grâce
CE QUE LE FILS DE DIEU EST PAR NATURE DIVINE
LA PERSONNE HUMAINE CRÉE À L’IMAGE DE DIEU
PEUT LE DEVENIR PAR LA GRÂCE…DIVINE.
.
La grâce peut davantage que la nature.

Créée à l’image de Dieu…libre,
mais c’est pour la nature humaine
aller librement vers Dieu
et pas libre pour faire n’importe quoi.

Dès l’origine la nature humaine s’est détournée de Dieu ;
c’est ce qu’on appelle la faute des origines
Notre credo continue :
en parlant du fils unique de dieu :
« IL EST DIEU, NÉ DE DIEU, LUMIÈRE NÉE DE LA LUMIÈRE. »

Le prologue selon, S. Jean dit de son côté :

« EN LUI – dans le Verbe-
EN LUI ÉTAIT LA VIE ET LA VIE ÉTAIT LA LUMIÈRE DES HOMMES. »

St Jean inspiré nous parle de celui qui est la lumière des hommes ;
Et pas seulement lumière pour Israël ;
IL EST LA LUMIÈRE DES HOMMES.

S. Jean va même jusqu’à dire au ch. 8,12 de son évangile
« IL EST LA LUMIÈRE DU MONDE. »

« CELUI QUI VIENT À MA SUITE NE MARCHERA PAS DANS LES TÉNÈBRES ;
IL AURA LA LUMIÈRE QUI CONDUIT À LA VIE. »

Il faut s’affranchir de la ténèbres
qui se tapit dans le cœur de l’homme.
Mais les nuits qui sont longues en cette période de l’hiver ne sont pas à craindre ;
Jésus parle des ténèbres pernicieuses bien plus opaques ;
celles-là se dissimulent dans le cœur humain.

C’est dans cette nuit-là où l’être humain peut se fourvoyer ;
c’est dans cette la nuit-là qu’il est bon de croire à la lumière .
Or,
nous l’avons entendu dans la suite du prologue :
« EN LUI, L’ENVOYÉ DU PÈRE,
EN LUI ÉTAIT LA VIE ET LA VIE ÉTAIT LA LUMIÈRE DES HOMMES.
LA LUMIÈRE BRILLE DANS LES TÉNÈBRES ET LES TÉNÈBRES NE L’ONT PAS ARRÊTÉE. »
L’être humain a besoin de lumière pour vivre.
et Jésus dit ; c’est dans le prologue :
« LUI ÉTAIT LE VIE ET LA VIE ÉTAIT LA LUMIÈRE DES HOMMES. »

Bien plus que nos illuminations de Noël si gentilles
et trouvent peut-être là cette soif de lumière alors que la nuit de Noël est la plus longue.

Comment être sauvé si ce n’est en se tournant vers Dieu pour vivre en dialogue entre Dieu, d’un part et l’humain, d’autre part.
Alors on baigne dans la lumière qui donne tout son sens à la vie
car DIEU NE SE LAISSE JAMAIS VAINCRE EN GÉNÉROSITÉ.
C’est cela qui nous est révélé à Noël.

Pour nous révéler ce message inouï l’Envoyé du Père s’incarne, prend chair dans un nouveau-né :
l’innocence et la fragilité par excellence.

On serait plutôt porté, si on a le cœur bien accroché, à protéger
ce petit bambin.
oui ! en lui, en ce tout petit le Verbe s’est fait chair et il a demeuré parmi nous.

 

Frères et Sœurs ,
Nous l’avons entendu dans la première lecture du livre du prophète Isaïe :
« COMME ILS SONT BEAUX SUR LES MONTAGNES,
LES PAS DU MESSAGER,
CELUI QUI ANNONCE LA PAIX, QUI PORTE LA BONNE NOUVELLE »
C’est lui Jésus, ce qui veut dire Dieu sauve ;
Si Jésus est LA GRÂCE de l’homme pécheur
puisqu’il gracie l’homme pécheur,
Jésus est aussi LA VÉRITÉ de l’homme ;
« CETTE VÉRITÉ VOUS RENDRA LIBRE »
nous dit S. Paul
Libre pour aimer à la manière du Fils de Dieu.

Comme elle est vraie cette parole de l’artiste qui chantait ,
peut-être sur un autre registre :
« JE NE PEUX PAS VIVRE SANS AMOUR. »
Nous ne pouvons pas vivre sans l’amour de Dieu
et voici
le secret pour garder au cœur cet amour :
NOUS DEVONS NÉCESSAIREMENT LE PARTAGER.