Quatrième dim. de l’année A
FRÈRES ET SŒURS,
Les Béatitudes sont la véritable charte chrétienne
pour tous ceux qui recherchent le bonheur;
c’est pourquoi chacune de ces béatitudes
commence nécessairement par le mot : « HEUREUX »
Un jour quelqu’un demandait à Gandhi,
ce grand homme de religion indoue :
« QUEL LECTURE ME CONSEILLEZ-VOUS DE MÉDITER ? »
Sans hésiter, ce sage de l’indouisme répond :
« MÉDITEZ LES BÉATITUDES DANS L’ÉVANGILE ! »
Les béatitudes, parlons-en !
elles ont, de prime abord, quelque chose de déroutant.
« HEUREUX LES PAUVRES,
HEUREUX CEUX QUI PLEURENT,
HEUREUX CEUX QUI SONT PERSÉCUTÉS,
HEUREUX LES DOUX… »
Allez savoir si Gandhi n’a pas été fortement impressionné par ces béatitudes.
Prenons une de ces béatitudes parmi d’autres:
« HEUREUX LES DOUX…
ILS OBTIENDRONT LE TERRE PROMISE. »
« LES DOUX… » rien à voir avec quelqu’un
qui serait mielleux, doucereux…non !
Les doux, au sens évangélique du terme,
ce sont ceux dont le comportement est exactement à l’opposé de la violence….
Et Gandhi a obtenu l’indépendance de l’Inde
sans recourir à la violence.
Or, le non recours à la violence
c’est exactement la douceur… évangélique.
C’est ainsi que Jésus a pu dire :
« METTEZ-VOUS À MON ÉCOLE,
APPRENEZ DE MOI QUE JE DOUX ET HUMBLE DE
CŒUR. »
Or, cette douceur et cette humilité
ont une racine commune : LA PAUVRETÉ...
elle aussi est un terme piégé,
il faut voir ce que cette pauvreté recouvre vraiment
et donc quand on parle de pauvreté
il faut ici la prendre au sens évangélique du terme.
Cette « PAUVRETÉ DU CŒUR » comme le dit S. Matthieu est, à n’en pas douter,
celle de cet avocat non violent que fut Gandhi
dont il était question plus haut.
Or, LA PAUVRETÉ…
cette pauvreté-là c’est la première béatitude,
elle est le passage obligé pour entrer dans les autres béatitudes.
« HEUREUX LES PAUVRES DE CŒUR »
Ce fut le cas de Jésus qui, par excellence,
fut UN PAUVRE.
Rien à voir avec la misère,
cette plaie indigne de toute personne humaine.
« LE PAUVRE DE CŒUR »
c’est celui dont le cœur est disponible à se laisser façonner par celui qui est orfèvre en la matière : L’ESPRIT SAINT.
Mais l’Esprit Saint ne peut agir dans le cœur humain
si celui-ci est encombré,
riche des biens qui passent ;
bref, il faut être PAUVRE DE CŒUR.
« HEUREUX LES PAUVRES DE CŒUR »
Chez ces pauvres-là,
le cœur est apte à se laisser combler par la richesse
dont Jésus nous apprend
qu’il ne s’agit pas de la richesse matérielle
mais bien de LA RICHESSE SPIRITUELLE…
la seule qui comble… à un point tel que Jésus dira :
« AMASSEZ-VOUS DES TRÉSORS DANS LE CIEL,
LÀ OÙ LES MITES,
NI LES VERS NE FONT DES RAVAGES,
OÙ LES VOLEURS NE PERCENT NI NE DÉROBENT,
CAR LÀ OÙ EST TON TRÉSOR - dit Jésus-
LÀ AUSSI SERA TON CŒUR. »
Quant à la DOUCEUR et L’HUMILITÉ
qui caractérise le cœur du Christ
elles sont pratiquement des synonymes de la PAUVRETÉ
dont Jésus dit que
« LE ROYAUME DES CIEUX EST À CEUX
QUI ONT LE CŒUR PAUVRE. »
Mais aussi « HEUREUX LES DOUX,
ILS POSSÈDERONT LA TERRE PROMISE . »
Pour nous chrétiens,
la TERRE PROMISE et le ROYAUME DES CIEUX
sont la même réalité.
La Terre promise…c’est le Royaume des cieux
qui commence ici-bas.
« HEUREUX DONC LES PAUVRES… »
Déjà dans la première lecture tirée du livre de Sophonie.
Dieu dit par ce prophète inspiré :
« ISRAËL,
JE NE LAISSERAI SUBSISTER AU MILIEU DE TOI
QU’UN PEUPLE PETIT ET PAUVRE,
QUI AURA POUR REFUGE LE NOM DU SEIGNEUR. »
En ce temps-là,
les pauvres dont il est question dans l’évangile
sont appelés les « ANAWIM »
ceux dont le psaume 101 dit qu’
« ILS NON PAS LE CŒUR FIER NI LE REGARD HAUTAIN. »
Ces pauvres, sont pauvres…mais pauvres de Dieu.
Le cœur de ces pauvres ne peut être comblé
que par les biens qui ne passent pas.
Frères et Sœurs,
dans la première béatitude selon S. Matthieu
il est question,
comme nous l’avons vu,
de ceux qui ont un cœur de pauvre…
pauvre d’une pauvreté que Dieu seul peut combler
car il s’agit de cette pauvreté des biens qui ne passeront pas.
Quand il est question de ces biens-là,
de quoi s’agit exactement ?
Il s’agit ni plus ni moins de DIEU LUI-MÊME.
C’est le sens profond de ce qu’en ce temps –là
on désignait les pauvres de Dieu ;
ce qui leur manque…c’est Dieu
Lorsqu’on a ce cœur de pauvre peu importe
que l’on soit plus ou moins riche des biens d’ici-bas,
pourvu que l’on ait suffisamment le nécessaire.
Le reste… c’est du superflu….
ce qui ne veut pas dire que ce superflu on peut le galvau- der,
car ce superflu, pour des gens dont le cœur est inspiré,
ce superflu serait bien le nécessaire des pauvres :
ceux qui n’ont pas le nécessaire vital
Ceux-là, ne l’oublions pas, sont l’objet d’un amour préférentiel de la part de Jésus, l’Envoyé du Père.
Bien entendu nous devons user de nos biens comme nous l’entendons et avec discernement,
sans oublier, toutefois, c’est Jésus qui le dit :
qu’« IL Y A PLUS DE JOIE À DONNER QU’À RECEVOIR. »
Bien entendu il faut agir avec discernement
en oubliant jamais - c’est Jésus qui le dit - :
« IL Y A PLUS DE JOIE À DONNER QU’À RECEVOIR »
Faisons du bien avec nos biens,
nous serons des gens de bien
et qui plus est,
nous serons déjà de plein pied dans le Royaume des cieux.
Oui ! Le disciple du Christ n’est pas esclave des biens de ce monde.
Restons ces pauvres dont le cœur ne peut être comblé que par Dieu.
«HEUREUX LES PAUVRES DE CŒUR
déjà LE ROYAUME DES CIEUX EST À EUX. »