14ième dimanche du Temps ordinaire B
Frères et sœurs,
ce que nous venons d’entendre
ne tourne pas à l’avantage de Jésus…
pas plus qu’il n’est élogieux pour les habitants
de Nazareth,
et pourtant,
TOUT AVAIT BIEN COMMENCE POUR JESUS.
Il a fait merveille à Capharnaüm et dans toute la Galilée.
Le voici maintenant à Nazareth.
Comme il l’a fait ailleurs
le voici, à fortiori CHEZ LUI…
prenant la parole dans la synagogue de son enfance.
« LA, JESUS SE MET A ENSEIGNER.
LES GENS DU VILLAGE ETAIENT NOMBREUX…
nous dit S. Marc …qui ajoute :
« ILS ETAIENT FRAPPES D’ETONNEMENT
ET DISAIENT :
« D’ OU CELA LUI VIENT – IL ?
QUELLE EST CETTE SAGESSE QUI LUI A ETE
DONNEE ?
Certains en arrive peut – être à se dire :
« CE N’EST PLUS L’ ENFANT QUE NOUS AVONS CONNU ; ON NE RECONNAÎT PLUS L’ ADOLESCENT QU’IL ETAIT. »
«QUELLE EST CETTE SAGESSE QUI LUI A ETE DONNEE…
« N’EST- IL PAS LE CHARPENTIER, LE FILS DE MARIE,
ET TOUTE SA FAMILLE N’EST – ELLE PAS ICI,
CHEZ NOUS… »
CE QUI LEUR FAIT PROBLEME à ces concitoyens de Jésus
ce ne sont pas tellement la sagesse et les miracles en tant que tels
CE QUI LES CHOQUE profondément en Jésus,
c’est que cela se fasse par ses mains.
Ce que les gens de Nazareth… n’acceptent pas
c’est que Jésus leur apparaît différent d’eux…
alors que pour eux,
il est comme eux…du monde d’en bas,
le monde des petites gens.
Comme si Jésus n’avait pas droit d’être tout simplement lui-même…
quitte à être différent de ses proches.
N’oublions pas que la personne humaine,
toute personne humaine est créée à l’image de Dieu.
Or, Dieu est unique.
Donc la personne humaine doit avoir quelque chose d’unique…qui le différencie d’autrui.
Nous ne sommes pas
et ne devons pas être comme figé dans un même moule.
Ceci dit comme elle est bienfaisante cette parole de sagesse qui est tout un programme:
« ACCEPTONS-NOUS DIFFERENTS
POUR NOUS AIMER COMPLEMENTAIRES. »
A propos de Jésus, tous ses proches
- nous l’avons entendu-
étaient frappés d’étonnement…
ils avaient pourtant posé la bonne question, à savoir :
« D’ OU CELA LUI VIENT – IL ? »
Ah ! s’ils en étaient restés là
et se mettre à l’écoute ;
se rendre disponibles pour entendre
ce qui dépasse leur entendement…
Mais non !
Ils sont troublés dans leurs idées toutes faites,
dérangés dans leur petit monde bien clos…
Les voilà inaptes à de plus larges horizons,
incapables de hisser haut les voiles de leur entendement.
S. Marc nous dit :
« ILS ETAIENT PROFONDEMENT CHOQUES A CAUSE
DE LUI. »
Apparemment ce passage évangélique ne tourne à l’avantage de personne.
Essayons – autant que faire se peut -
de cerner l’intention de l’évangéliste
qui ne rate jamais une occasion de souligner
LE SOUCI QU’A JESUS DE FORMER SES DISCIPLES
EN VUE DE L’EVANGELISATION.
Or, l’évangile que venons d’entendre
se situe juste avant le premier envoi des disciples en mission.
« JESUS – nous dit l’évangéliste –
EST PARTI POUR SON PAYS,
CHEZ LES SIENS
AVEC SES DISCIPLES. »
« CHEZ LES SIENS ».
S. Jean dans le prologue de son évangile,
en parlant de Jésus, écrit :
« IL EST VENU CHEZ LES SIENS
ET LES SIENS NE L’ONT PAS REÇU ».
Jean – Baptiste reprendra le flambeau en disant :
« IL Y A PARMI VOUS QUELQU’ UN QUE VOUS NE
CONNAISSEZ PAS ».
Or, ce que nous avons entendu du prophète Ezéchiel,
dans la première lecture,
s’applique bien à JESUS LE PROPHETE PAR EXCELLENCE:
voici le texte du prophète Ezéchiel :
« FILS D’HOMME, JE T’ENVOIE VERS LES FILS D’ISRAËL,
VERS CE PEUPLE DE REBELLES QUI S’EST REVOLTE
CONTRE MOI.
C’EST VERS EUX QUE JE T’ENVOIE…
ALORS, QU’ILS ECOUTENT OU QU’ILS REFUSENT
- CAR C’EST UNE ENGEANCE DE REBELLES -
ILS SAURONT QU’IL Y A UN PROPHETE AU MILIEU
D’EUX. »
Et Jésus qui n’est pas né de la dernière pluie dira :
« UN PROPHETE
N’EST MEPRISE QUE DANS SON PAYS,
SA FAMILLE ET SA PROPRE MAISON. »
Mais, qu’est-ce qui faisait DEFAUT chez ces Nazaréens ?
S. Marc nous le dit on ne peut plus clairement :
« JESUS S’ETONNA DE LEUR MANQUE DE FOI ».
Jésus veut ouvrir le carcan
dans lequel l’être humain risque de s’enliser…
en ne voyant en Jésus
QUE la DIMENSION HUMAINE de sa personne
sans le dépassement nécessaire
pour se hisser à la condition humano-divine de sa personne.
Or, pour reconnaître en Jésus UN PROPHETE
et qui plus est, LE MESSIE,
et à fortiori LE FILS DE DIEU….
Il y a nécessairement un AU – DELA de la raison.
Si respectable que soit celle-ci,
Il faut dépasser la RAISON….
ou mieux, il faut mettre la RAISON en concomitance
avec la FOI tout en hiérarchisant ces valeurs éminentes que sont la FOI et la RAISON
car il y a un au – delà de l’entendement humain
qui est de l’ordre de la FOI….
La Foi est un DON DIVIN à recevoir,
et non un domaine à exploiter
comme l’est la faculté de raisonner.
Il semble bien que les habitants de Nazareth
étaient comme fermés
à ce qui ne pouvait pas être appréhendés exclusivement par leur RAISON.
Il y a une autre voie non pas EXCLUSIVE,
mais COMPLEMENTAIRE DE LA RAISON
pour saisir certaines vérités dans toute leur richesse.
Arrêtons–nous un instant près de Marie, la mère de Jésus
Bien que les évangiles en parlent peu ;
le témoignage marial est toujours très éclairant.
Lors de la VISITATION de Marie
à sa cousine Elisabeth,
celle - ci s’écrie à propos de Marie :
« HEUREUSE CELLE QUI A CRU
A L’ACCOMPLISSEMENT DES PAROLES
QUI LUI FURENT DITES DE LA PART DU SEIGNEUR»
De son côté, l’évangéliste Matthieu écrit
à propos de la naissance de Jésus :
« TOUS CEUX QUI LES ENTENDAIENT
FURENT ETONNES DE CE QUE LEUR DISAIENT
LES BERGERS.
Quant à MARIE – nous dit l’évangéliste –
ELLE RETENAIT TOUS CES EVENEMENTS
ET LES MEDITAIT DANS SON COEUR. »
Et lorsque Jésus,
à l’âge de douze ans est retrouvé dans le Temple,
JESUS DESCENDIT AVEC SES PARENTS
POUR ALLER A NAZARETH….
l’évangéliste s. Luc ajoute :
« IL DESCENDIT AVEC SES PARENTS ….
Et SA MERE GARDAIT TOUS CES EVENEMENTS
DANS SON CŒUR. »
La FOI c’est en quelque sorte le CONTENU
dans le CŒUR HUMAIN qui, lui, en est le CONTENANT.
Un jour Jésus dira aux disciples d’Emmaüs :
« COMME VOTRE CŒUR est lent à CROIRE… »
Le CŒUR ! C’est ce qu’il y a de plus profond,
de plus personnel dans l’être humain.
C’ est justement le CŒUR humain qui est façonné pour accueillir le don de la FOI.
LA FOI, c’est un PLUS ÊTRE.
Gardons en mémoire ce que nous avons chanté
au chant d’entrée :
« OUVRE NOS YEUX, JESUS,
EVEILLE LA FOI DANS NOS CŒURS ».
FRERES ET SŒURS,
Nous voici arrivé à cette période de l’année
qui nous ramène le temps béni des vacances !
Faisons – en un temps de RELAXATION pour le corps
mais aussi un temps de REPOS pour le coeur.
Ne dit – on pas :
AUX GRANDS MAUX, LES GRANDS REMEDES.
Si le cœur est alourdi, fatigué, brisé… ;
ce qui est un grand mal pour la personne humaine,
aussi le grand remède à ce grand mal,
c’est la prière.
Pour l’adolescent qui s’émancipe,
pour l’adulte accompli
ou pour toute personne avancée en âge…fortifiée par
l’expérience d’avoir vécu et comblée de sagesse,
oui, pour tous….
heureux ceux qui ont gardé UN CŒUR D’ENFANT….
«GARDE-MOI UN CŒUR D’ENFANT,
PUR ET TRANSPARENT COMME UNE SOURCE ;… »
demande dans sa prière à la Vierge Marie
le Père de Grandmaison.
car la plus belle et peut – être la seule vraie prière,
C’est la PRIERE DU CŒUR,
celle – là même qui fait dire à S. Augustin :
« NOTRE CŒUR EST SANS REPOS
JUSQU ’A CE QU’IL REPOSE EN TOI ».
Puissions – nous durant ces semaines de répit
REVISITER NOTRE CŒUR.
Nous ne tarderons pas à vérifier
combien c’est là, dans notre cœur
qu’on y trouve la meilleure part,
LA MEILLEURE PART DANS NOTRE CŒUR...
C’EST LA PART DE DIEU !