B 3ième ord.
Frères et Sœurs,
Dans ce passage d’évangile,
« JÉSUS –nous rapporte l’évangéliste S. Marc–
PARTIT POUR LA GALILÉE PROCLAMER L’ÉVANGILE DE DIEU.
N’oublions pas que la Galilée est , comme on l’a dit,
le carrefour des nations.
Aller en Galilée proclamer l’Évangile,
revient à dire
que l’évangile est destiné à toutes les nations.
« JÉSUS DISAIT : « LES TEMPS SONT ACCOMPLIS… »
En effet, il s’agit bien d’un accomplissement.
Ne disons-nous pas dans le christianisme
que le Nouveau Testament est
L’ACCOMPLISSEMENT DE L’ANCIEN TESTAMENT.
En effet,
le Nouveau testament est l’aboutissement
de tout ce qui l’a précédé dans la Loi et les prophètes.
Et Jésus ajoute :
« LE RÈGNE DE DIEU EST TOUT PROCHE. »
Dire que le royaume de Dieu tout proche
ne signifie pas
que CE ROYAUME VA,
comme il en va dans l’histoire profane
SUCCÉDER À D’AUTRES ROYAUMES.
« MON ROYAUME N’EST PAS DE CE MONDE. » dira Jésus.
Mais, nous pouvons ajouter sans risquer de nous égarer que
« LE ROYAUME DE DIEU QUI N’EST PAS DE CE MONDE
EST AU CŒUR DE CE MONDE. »
On pourrait se demander :
« COMMENT ENTRER DANS LE ROYAUME DES CIEUX
QUI N’EST PAS DE CE MONDE
D’AUTANT PLUS QU’IL EN EST TOUT PROCHE ? »
À vrai dire,
ce n’est pas à nous d’entrer dans le Royaume..
C’est LE ROYAUME QUI DOIT ENTRER EN NOUS.
Car,
Si le Royaume est le trésor par excellence :
« LA OÙ EST TON TRÉSOR- dira Jésus-
LA AUSSI SERA TON CŒUR. »
C’est bien pour cela que le cœur humain,
au sens où nous le comprenons dans la Bible,
le cœur humain n’est pas non plus de ce monde.
Notre cœur humain
c’est LA PART CÉLESTE de notre condition terrestre.
Si Jésus peut dire :
« MON ROYAUME N’EST PAS DE CE MONDE.. »
Nous sommes en droit d’ajouter :
« NOTRE CŒUR NON PLUS N’EST PAS DU MONDE. »
« SI QUELQU’UN M’AIME- dira Jésus,
MON PÈRE L’AIMERA, NOUS VIENDRONS À LUI
ET NOUS FERONS EN LUI – DANS SON CŒUR,
NOTRE DEMEURE. »
C’est donc bien dans le cœur humain
que Dieu veut faire son ciel.
Ou de façon plus sensible encore
que C’EST L’AMOUR DE DIEU QUI VEUT BATTRE
DANS LE CŒUR DE LA PERSONNE HUMAINE.
Ce Royaume de Dieu,
cet amour de Dieu,
vient en nous à la manière
D’UNE HUILE QUI IMPRÈGNE LE TISSUS QU’ELLE TOUCHE
et ce tissus c’est le cœur humain imprégné de l’amour de Dieu
pour ne faire qu’un avec Dieu.
« CONVERTISSEZ-VOUS ET CROYEZ À LA L’ÉVANGILE. »
Pour le dire avec plus de précision encore:
« CONVERTISSEZ-VOUS C’EST–À-DIRE CROYEZ À L’ÉVANGILE. »
Ce n’est pas par hasard si Jésus parle de la foi.
La foi c’st le dialogue profond entre la personne humaine
qui cherche LE SENS PROFOND DE SA VIE HUMAINE
Et Dieu qui est LE SENS PROFOND DE LA VIE HUMAINE
puisqu’il a fait
l’être humain à son image pour lui ressembler
Pour ne faire qu’un dans le Christ qui est le chemin unique
De l’homme avec Dieu :
« PERSONNE NE VA AU PÈRE SANS PASSER PAR MOI »
dira Jésus.
Avoir un cœur qui s’ouvre, qui s’épanouit
dans une intimité divine et humaine…
c’est là le rôle incontournable de la prière.
La prière est le moyen ou pour le dire de façon plus forte encore, la prière est l’outil qui travaille le cœur
afin que ce cœur se dispose, s’affermisse dans la foi.
Le père Voillaume disait aux petits frères de Jésus
qui avait pour vocation d’être une présence dans le milieu de travail ;
le père Voillaume leur disait :
« ALLEZ À LA PRIÈRE
COMME À L’ACTIVITÉ LA PLUS IMPORTANTE DE VOS JOURNÉES.
Et Jésus dira :
« PRIEZ SANS CESSE » autrement dit,
ayez un cœur en éveil .
« JE DORS MAIS MON CŒUR VEILLE »
dit le Cantique des Cantiques.
Il s’agit donc d’avoir le cœur ouvert….à la foi.
Écoutons Blaise Pascal :
« le cœur a ses raisons que la raison ne connait pas… »
Et ensuite :
« C’EST LE CŒUR QUI SENT DIEU ET NON LA RAISON.
VOILÀ CE QU’EST LA FOI :
DIEU SENSIBLE AU CŒUR, NON À LA RAISON ; »
précise Pascal.
Si la raison peut intervenir
c’est,tout au plus,
pour chercher nos raisons de croire.
La foi ne s’impose pas au cœur,
elle reste à la porte de notre cœur
–passez-moi un exemple tiré du monde animal : nos frères inférieur-
comme un chien fidèle attend son maître à la porte
aussi longtemps qu’il le faudra.
Un chien fidèle, c’est un chien qui a foi en son maître.
POUR S’OUVRIR À LA FOI,
NOUS SOMMES CONVIÉS À LA PRIÈRE
POUR DEMANDER LE DON DE L’ESPRIT SAINT.
Il y a une chose que nous pouvons demander à Dieu
avec la certitude d’être exaucé ;
C’est dans l’évangile de S. Luc au ch11, verset 12 :
Écoutons ce que Jésus dit à ses disciples :
« QUEL PÈRE PARMI VOUS,
SI SON FILS LUI DEMANDE UN POISSON,
LUI DONNERA-T-IL UN SERPENT AU LIEU DE POISSON ?
OU ENCORE S’IL LUI DEMANDE UN ŒUF,
LUI DONNERA-T-IL UN SCORPION ?
SI DONC VOUS, QUI ÊTES SI MAUVAIS,
SAVEZ DONNER DE BONNES CHOSES À VOS ENFANTS, COMBIEN PLUS LE PÈRE CÉLESTE DONNERA-T-IL L’ESPRIT SAINT À CEUX QUI LE LUI DEMANDENT. »
Nous pouvons demander au Père le don de l’Esprit Saint,
c’est lui, L’ESPRIT SAINT,
qui affranchit le cœur du péché
et façonne le cœur humain pour accueillir le Père et le Fils.
C’est là, dans le cœur humain que Dieu veut faire son ciel.
S. Paul écrit aux Galates :
« DIEU A ENVOYÉ DANS NOS CŒURS L’ESPRIT DE SON FILS, QUI CRIE : « ABBA – PÈRE. »
C’est toujours Dieu qui nous aime le premier
et quand on aime,
comme Dieu nous aime,
on respecte la liberté de l’être aimé.
Tout comme « le Père de l’enfant prodigue »
respecte la liberté de son fils cadet.
Le respect c’est l’impératif de l’amour.
Nous devinons aisément que dans la parabole,
le père de l’enfant prodigue,
est une évocation de notre Père des Cieux.
Et c’est bien ainsi que DIEU
se comporte avec tout être humain.
Un Père dont le cœur se confond avec LA MISÉRICORDE.
Mais alors, il n’y aura pas de punition pour le méchant
Au sens profond du terme ?
Si !
Mais ce n’est pas Dieu qui punit.
Celui qui fait le mal
est la première victime de ses méfaits.
Il se punit lui-même.
Mais comme pour le fils prodigue
il y a toujours la possibilité du RETOUR vers le Père.
« SI QUELQU’UN M’AIME,
MON PÈRE L’AIMERA, NOUS VIENDRONS À LUI
POUR Y FAIRE EN LUI NOTRE DEMEURE. »
Là est tout le sens de la parole de Jésus :
« CONVERTISSEZ-VOUS C’EST-À-DIRE :
AYEZ FOI EN LA BONNE NOUVELLE. »
FRÈRES ET SŒURS,
Cet évangile que nous venons d’entendre comporte un complément qui vaut son pesant d’ord :
« PASSANT AU BORD DU LAC DE GALILÉE
-nous dit S. Marc que nous venons d’entendre –
« JÉSUS VIT SIMON ET SON FRÈRE ANDRÉ
EN TRAIN DE JETER LEURS FILETS D ANS LA MER,
CAR C’ÉTAIENT DES PÊCHEURS.
IL LEUR DIT : « VENEZ À MA SUITE.
JE VOUS FERAI DEVENIR PÊCHEURS D’HOMMES. »
Après avoir entendu la parole de Jésus :
« Convertissez-vous c.à.d. croyez à la Bonne Nouvelle. »
C’est bien là la condition du disciple.
Vient ensuite
l’appel de Jésus
qui va faire de ces disciples…des apôtres.
Car, n’est –il pas vrai
qu’à la suite de Jésus,
on ne possède bien que ce que l’on partage.
Puissions-nous entendre cet appel
à une vie plénière avec le Christ
pour devenir…
ne serait-ce que LE VOISIN AIMABLE dans notre voisinage.
Ce n’est pas compliqué mais c’est parfois difficile.
C’est peut-être là que commence la condition du pêcheur d’homme.
Cela suppose un profond respect POUR L’AUTRE,
POUR TOUT AUTRE.
Mais cela va de soi lorsqu’on a le cœur habité par Dieu.
Avoir, dans son cœur, DIEU POUR LOCATAIRE,
cela ne peut passer inaperçu.
Cela ne peut rester sans effet ;
Comme l’effet d’une goute d’huile qui fait tâchesur ce qu’elle touche.
C’est ce que S. Jean de la Croix dit à sa façon :
« L’À OÙ IL N’Y A PAS L’AMOUR,
RÉPANDEZ L’AMOUR
ET VOUS RÉCOLTEREZ L’AMOUR. »
C’est ainsi que Jésus peut faire de nous
« DES PÊCHEURS D’HOMMES ».