5ième de carême B

Frères et Sœurs,
le passage de l’évangile selon S. Jean
que nous venons d’entendre se situe juste après le récit
qui relate l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem ;
ce sera le thème de dimanche prochain :
le dimanche des Rameaux.

 

Dans ce que nous venons d’entendre aujourd’hui
y est question de « L’HEURE ». L’heure de Jésus.

Plusieurs fois dans l’évangile de Jean,
Jésus fait allusion à cette heure.

Chaque fois Jésus répondra :
« MON HEURE N’EST PAS N’EST PAS ENCORE VENUE. »

En S. Jean
la relation de Jésus à son Père des Cieux
est telle que Jésus dira un jour :
« MA NOURRITURE – CE QUI ME FAIT VIVRE-
EST DE FAIRE LA VOLONTÉ DE MON PÈRE. »
Et la volonté du Père c’est- quel qu’en soit le prix –
se réconcilier l’humanité avec lui.

Le Créateur veut établir
ou plutôt rétablir avec le fleuron de sa création à savoir l’humanité
Il veut rétablir une relation d’une telle qualité
que c’est l’image de la famille qui prévôt.

Nous en avons une splendide illustration dans la parabole du fils prodigue.
Parabole qu’on ne finira jamais de contempler
jusqu’à entrer dans la contemplation de Dieu
qui est essentiellement
PÈRE DONT LE CŒUR DÉBORDE DE MISÉRICORDE.

La volonté, disons l’élan du cœur de Dieu
c’est d’appeler tous les humains à vivre….
mais à vivre de la vie même de Dieu.

Pour les humains, Vivre de la vie même de Dieu
c’est en cela que Dieu trouve sa gloire.
Voilà le projet de Dieu !

Cet amour-là est amour fou de Dieu
et S. Paul dira très justement aux (1)Corinthiens1,25:
« CE QUI EST FOLIE DE DIEU
EST PLUS SAGE QUE LES HOMMES »
L’ACCOMPLISSEMENT de ce projet du Père
de nous aimer de cet amour là c’est pour Jésus son heure.

Et c’est au moment où des grecs représentant
tout ce monde hors des frontières de l’Israël biblique,

que quelques- uns parmi eux,
vraisemblablement des sympathisants,
peut-être des craignant Dieu qui participaient
au pèlerinage pascal à Jérusalem…
quelques-uns abordèrent Philippe et lui firent cette demande :
« NOUS VOUDRIONS VOIR JÉSUS. »
Cette phrase est lourde de sens.
Si ces gens, ces craignant Dieu venus à Jérusalem
pour adorer Dieu demandent à voir Jésus
c’est, pour le dire autrement,
que le chemin pour aller à Dieu c’est Jésus,
l’Envoyé du Père.

La plénitude de la contemplation de Dieu c’est de voir Jésus,
aussi, ces grecs sont vraisemblablement inspirés lorsqu’ils demandent à Philippe : « NOUS VOUDRIONS VOIR JÉSUS »
« L’ESPRIT SOUFFLE OÙ IL VEUT. »

« PHILIPPE qui a reçu cette demande des grecs
VA LE DIRE À ANDRÉ ET TOUS DEUX VONT LE DIRE À JÉSUS.
TOUS DEUX
car il faut être deux pour un témoignage authentique.
Le message de ces deux témoins
-à savoir que des grecs qui demandent à voir Jésus-
est pour Jésus
LA PORTE DU ROYAUME
QUI S’OUVRE À TOUTE L’HUMANITÉ.
Alors pour Jésus , manifestement :
« L’HEURE EST VENUE
POUR LE FILS DE L’HOMME D’ÊTRE GLORIFIÉ. »

Ce sera pour Jésus la fin.
Oui ! L’HEURE EST VENUE.
Mais cette heure bénie entre toutes a quelque chose de redoutable.
Ecoutons Jésus :
« L’HEURE EST VENUE POUR LE FILS DE L’HOMME D’ÊTRE GLORIFIÉ. »
Il ajoute : « AMEN, AMEN, JE VOUS LE DIS :
SI LE GRAIN DE BLÉ TOMBÉ EN TERRE NE MEURT PAS,
IL RESTE SEUL ;
MAIS
S’IL MEURT, IL DONNE BEAUCOUP DE FRUIT. »

Si le Père et le Fils trouvent leur gloire
dans cette vie divine communiquée aux hommes,
le Père et le Fils vont consentir à en payer le prix…
un prix à la hauteur de cet enjeu :
« MAINTENANT JE SUIS BOULEVERSÉ » dit Jésus.
« QUE PUIS-JE DIRE ? DIRAI-JE : »PÈRE DÉLIVRE-MOI DE CETTE HEURE ?
– MAIS NON ! C’EST POUR CELA QUE JE SUIS PARVENU
À CETTE HEURE – CI ! PÈRE, GLORIFIE TON NOM ! »
que ton nom de Père
se vérifie dans cette filiation universelle
qui ne peut venir que de toi…
et qui nous vient par le Fils.

« C’est alors qu’une voix qui vient de l’Au-delà proclame :
« JE L’AI GLORIFIÉ ET LE GLORIFIERAI ENCORE. »
CE N’EST PAS POUR MOI QUE CETTE VOIX S’EST FAIT ENTENDRE,
dit Jésus, C’EST POUR VOUS. »
Car celui par qui s’accomplit cette œuvre
est bien plus qu’un maître à penser ;
c’est un maître à vivre..
Un maître à vivre qui donne de vivre en sacrifiant la sienne.

Frères et Sœurs ,

nous trouvons aussi dans cet évangile ce passage
« CELUI QUI AIME SA VIE LA PERD ;
CELUI QUI S’EN DÉTACHE EN CE MONDE
LA GARDE POUR LA VIE ÉTERNELLE.
Et Jésus ajoute : « SI QUELQU’UN ME SERT, MON PÈRE L’HONORERA.. »

C’est comme si Jésus voulait nous unir à cette rédemption dont nous sommes l’objet.

Durant cette quinzaine qui s’ouvre,
puissions-nous réaliser le prix que nous avons aux yeux de Dieu.
C’est ce prix que Jésus a consenti à payer
par fidélité à la volonté du Père dont la volonté est de sauver l’humanité.
D’où les derniers mots de Jésus en croix :
« PÈRE, TOUT EST ACCOMPLI. »

Vivons cette liturgie pascale dans sa totalité
car la résurrection du Christ
est aussi la nôtre.
En l’occurrence méditons cette parole de S. Thomas d’Aquin :
« EN TOUTES CHOSES IL FAUT CONSIDÉRER LA FIN. »