5ième dimanche de Pâques B
Frères et Sœurs,
Dans l’évangile de ce dimanche,
après une entrée qui marque la circonstance de l’entretien,
Jésus disait à ses disciples :
« MOI,
JE SUIS LA VRAIE VIGNE
ET MON PÈRE EST LE VIGNERON. »
N’oublions pas que Jésus s’adresse à ses disciples
qui sont membres à part entière du peuple juif.
Aussi loin que l’on remonte dans le cours de son histoire,
le peuple juif, l’Israël biblique,
nous est présenté non seulement comme une vigne
mais bien comme « LA VIGNE DU SEIGNEUR.»
Or,
ce qui est remarquable dans la bouche de Jésus
et cela ne peut laisser aucun juif indifférent, Jésus dit :
« MOI, JE SUIS LA VRAIE VIGNE. »
Les disciples de Jésus
doivent probablement se dire :
« MAIS NOUS SOMMES LA VIGNE…DU SEIGNEUR. »
Et les disciples de penser en eux-mêmes :
« Il suffit de consulter les Écritures
pour voir combien le thème de la vigne est manifeste
pour désigner Israël.
Jésus n’est pas moins juif que ses contemporains
et pourtant il dit et chaque mot vaut son pesant d’or.
« MOI, JE SUIS LA VRAIE VIGNE…
ET MON PÈRE EST LE VIGNERON. »
Jésus vient accomplir les Écritures
il vient mener à son terme toute la Loi et les prophètes.
Grâce à lui, pour nous chrétiens,
toute l’espérance d’Israël trouve son accomplissement.
Il est le terme de cette espérance.
Aussi,
Jésus peut prononcer cette simple phrase qui est tout simplement révolutionnaire :
« JE SUIS LA VRAIE VIGNE ET MON PÈRE EST LE VIGNERON. »
Ses disciples seraient en droit de se dire :
« ET NOUS ALORS, QUE SOMMES-NOUS ? »
En référence à la vigne, les disciples ont une place de choix.
Ils sont les sarments, autrement dit les branches qui ont pour raison dernière de donner du fruit.
L’image de LA VIGNE ELLE PRÉCIEUSE
car c’est le Christ qui s’agrège,
qui s’adjoint,
ou pour le dire mieux encore
la vigne c’est le Christ tête
qui s’incorpore tous les membres
que sont ses disciples.
Lorsque Jésus dit : « JE SUIS LA VRAIE VIGNE »
Jésus s’identifie avec ses disciples ;
il ne fait qu’un avec eux.
Et comme pour taire
les murmures qui pourraient surgir parmi ses disciples
qui ont bien conscience d’être la vigne du Seigneur
Jésus ajoute :
« ET MON PÈRE EST LE VIGNERON. »
C’est le Père qui VEILLE sur sa vigne
qui L’ENTRETIENT
qui l’ÉMONDE afin que chaque sarment porte du fruit en abondance.
Aux disciples ravis de cette image de la vigne
dont ils sont les sarments,
Jésus apporte cette précision
qui relève de la conscience,
de la responsabilité de chacun…en ajoutant :
« TOUT SARMENT QUI EST EN MOI MAIS QUI NE PORTE PAS DE FRUIT, MON PÈRE L’ENLÈVE ».…
parce que ce sarment n’intéresse pas le vigneron.
Un sarment qui ne porte pas fruit est un sarment inutile.
par contre, TOUT SARMENT QUI DONNE DU FRUIT,
LE VIGNERON, en l’occurrence le Père, LE NETTOIE
POUR QU’IL EN DONNE DAVANTAGE.
Bref,
L’INTÉRÊT DE L’IMAGE DE LA VIGNE
c’est qu’elle porte du fruit en abondance
et cette moisson est confiée aux sarments que sont les disciples.
Jésus en est bien conscient
aussi encourage-t-il ses disciples :
« MAIS VOUS DÉJÀ VOUS VOICI NETS ET PURIFIÉS
GRÂCE À LA PAROLE QUE JE VOUS AI DITE. »
Il forme ses disciples en leur révélant les secrets du Père ;
il leur donne d’avoir accès aux vérités éternelles.
Pour rester sur cette image de la vigne…
on pourrait dire que les disciples sont déjà émondés,
– si l’on se risque à une étymologie qui semble aller de soi-
Les disciples sont déjà émondés
c.à.d. dégagés, séparés du monde.
JÉSUS LANCE ALORS CETTE CONSIGNE
QUI SERA INCONTOURNABLE JUSQU’À LA FIN DES TEMPS:
« DEMEUREZ EN MOI,
COMME MOI JE DEMEURE EN VOUS. »
En effet,
si le sarment ne reste pas incorporé au cep
il ne peut pas porter du fruit.
Arrêtons-nous un instant sur ce verbe si cher à S. Jean :
le verbe DEMEURER.
DEMEURER exprime admirablement ce qu’est la FOI.
CROIRE,
C’EST DEMEURER EN CELUI EN QUI ON CROIT.
Quiconque donne sa foi au Christ DEMEURE INCORPORÉ AU CHRIST ;
il fait corps avec le Christ.
Il faut maintenant parler de la sève.
Il n’en a pas encore été question alors que c’est essentiel quand on parle de la vigne : la sève.
Si le sarment demeure sans faille sur le cep,
la sève peut monter et VIVIFIER LE SARMENT jusque dans ses dernières ramifications.
C’est elle, LA SÈVE qui permet porter du fruit :
PORTER DU FRUIT : la raison tant espérée du vigneron.
Frères et sœurs,
Jésus ajoute
– nous sommes toujours dans l’évangile de ce dimanche –
« SI VOUS DEMEUREZ EN MOI ET QUE MES PAROLES DEMEURENT EN VOUS,
DEMANDEZ TOUT CE QUE VOUS VOUDREZ ET VOUS L’OBTIENDREZ. »
Cette parole nous est presque lancée comme un défi.
Sauf le respect, bien entendu,
on aurait bien envie de répondre à Jésus : chiche.
Ah !
« DEMANDEZ TOUT CE QUE VOUS VOUDREZ ET VOUS
L’OBTIENDREZ. »
Seigneur, on vous prends au mot.
Mais que voulez-vous
- tout en restant dans le contexte de la vigne où nous sommes nous les sarments-
que voulez-vous
que les sarments demandent…
que voulez-vous que nous demandions
si ce n’est la sève
aussi abondante que possible.
LA SÈVE c’est LA VIE.
La sève qui circule entre le Christ et nous c’est l’Esprit Saint.
Nous n’avons rien d’autre à demander
car nous avons déjà tout reçu de Dieu.
Et dans son immense largesse,
Dieu nous crée créateur
afin de parachever son œuvre créatrice
en exploitant toute la création en vue d’un partage équitable entre tous les humains.
Tous ont droit au partage des richesses de la nature.
les richesses de la nature sont sans aucune exclusive le bien commun de tous les humains.
Si le Christ est la vigne, tous, absolument tous,
sont appelés à être les sarments de la vigne….sous le regard du père :le vigneron.
Nous n’avons donc qu’une chose à demander:
le don de l’Esprit Saint
puisqu’il est DANS L’IMAGE DE LA VIGNE
LA SÈVE QUI EST LA VIE.
Pouvons vraiment demander ce don de l’Esprit ?
« SI VOUS DEMEUREZ EN MOI ET QUE MES PAROLES DEMEURENT EN VOUS, DEMANDEZ TOUT CE QUE VOUS VOUDREZ ET VOUS L’OBTIENDREZ. »
Autrerment dit :
« SI VOUS AVEZ LA FOI, DEMANDEZ….. »
Quant à la disposition de Jésus à ses disciples nous la trouvons en s. Luc au ch. 11,13 :
«SI DONC VOUS QUI ÊTES CE QUE VOUS ÊTES SANS PLUS,
VOUS POUVEZ DONNER DE BONNES CHOSES À VOS ENFANTS..
COMBIEN PLUS » – vous entendez –
«COMBIEN PLUS LE PÈRE CÉLESTE DONNERA-T’ IL L’ESPRIT À CEUX QUI LE DEMANDENT. »
Et LE FRUIT DE L’ESPRIT
s.Paul, cet homme hors du commun,
le décrit dans sa lettre aux Galates 5,22 :
« LE FRUIT DE L’ESPRIT EST AMOUR, JOIE, PAIX, PATIENCE, BONTÉ, BIENVEILLANCE, FOI, DOUCEUR, MAÎTRISE DE SOI. »
Paul dit bien ; « LE FRUIT DE L’ESPRIT »
L’Amour , cité en premier,
est essentiellement l’Esprit lui-même
Et tout ce qui suit sous la plume de s. Paul
« la joie, la paix, la, patience etc…»
ce sont des facettes de cet UNIQUE AMOUR.
Autrement dit : « QUAND ON A L’AMOUR ON A TOUT ; »
Il y a quelques années, une chanson qui circulait avait pour titre: « QUAND ON, A QUE L’AMOUR…. »
SI CET AMOUR VIENT DE DIEU –C’EST L’ESPRIT SAINT-
« QUAND ON A QUE L’AMOUR….
-alors… mais alors seulement
ON A ENTRE LES MAINS… LE MONDE ENTIER. »