27ième dimanche B
Frères et Sœurs,
Une fois de plus des pharisiens viennent trouver Jésus
pour le mettre à l’épreuve.
ils lui demandent :
« EST-IL PERMIS À UN MARI DE RENVOYER
SA FEMME ? »
Jésus ne répond ni oui ni non.
Ou plutôt il répond plutôt en leur posant une question.
Cette question risque de mettre Jésus en difficulté.
Voici la question qu’il pose aux pharisiens :
« QUE VOUS A PRESCRIT MOÏSE ? »
Les pharisiens ont beau jeu :
« MOÏSE, répondent-ils, A PERMIS DE RENVOYER SA FEMME A CONDITION D’ÉTABLIR UN ACTE DE RÉPUDIATION. »
La balle est dans le camp de Jésus.
Il n’hésite pas à répondre
car c’est là que Jésus voulait en venir :
« C’EST EN RAISON DE LA DURETÉ DE VOTRE CŒUR,
dit Jésus,
QUE MOÏSE A FORMULÉ CETTE LOI. »
Ouvrons, si vous le voulez bien, une parenthèse
Qui va nous apporter un éclairage divin.
Cela se passe à Nazareth :
« MARIE ÉTAIT ACCORDÉE EN MARIAGE À JOSEPH ;
OR, AVANT QU’ILS AIENT HABITÉ ENSEMBLE,
MARIE SE TROUVE ENCEINTE PAR LE FAIT DE L’ESPRIT SAINT. »
Ici,
avec tout le respect que l’on doit à notre chère RAISON,
celle-ci doit, céder le pas à une autre approche
pour des réalités qui ne sont plus comme telle
du ressort de la raison,
même s’il convient de recourir, bien entendu, à la raison
ne serait-ce que pour vérifier nos raisons de croire.
Cette autre approche est celle
qui concerne les réalités de LA FOI.
Avec l’évangile concernant la conception virginale du Verbe de Dieu,
s’impose le même aveu
comme pour le sacrement de l’autel à savoir:
« IL EST GRAND LE MYSTÈRE DE LA FOI ! »
Reprenons, si vous le voulez,
le texte l’évangile de S. Matthieu
concernant la conception virginale de Jésus :
« JOSEPH, SON ÉPOUX -dit l’évangéliste-
car avant même de mener la vie commune,
LES JEUNES GENS QUI SE SONT PROMIS EN MARIAGE SONT CONSIDÉRÉS COMME DES ÉPOUX.
Seule la répudiation légale pouvait les dégager de leurs liens.
« JOSEPH SON ÉPOUX, dit l’Evangile,
QUI ÉTAIT UN HOMME JUSTE
ET NE VOULAIT PAS LA DIFFAMER PUBLIQUEMENT, RÉSOLU DE LA RÉPUDIER SECRÈTEMENT. »
Voilà Joseph, un homme juste…qui n’obéit pas à la loi ?
Ecoutez bien !
Cette loi que Moïse a concédée aux juifs,
c’est parce qu’ils avaient le cœur dur..
Cette loi ne concerne pas Joseph :
LUI, IL EST JUSTE DEVANT DIEU
il n’a pas le cœur dur ;
Joseph n’est donc pas tenu par cette loi
qui ne le concerne pas.
JOSEPH à l’écoute de Dieu réalise vraisemblablement
que Marie, d’une certaine façon, déjà son épouse,
ne lui est plus réservée;
Joseph ne comprend pas
mais il réalise que Marie est la part d’un autre.
Elle est la part du Tout Autre ;
Aussi, en ne voulant pas diffamer publiquement Marie,
Joseph, le cœur brisé,
veut s’effacer devant ce qu’il perçoit comme un mystère.
Oui ! Joseph a le cœur brisé !
« DES CŒURS BRISÉS, dit le psaume 34,
LE SEIGNEUR EST PROCHE,
IL SAUVE LES ESPRITS ABATTUS. »
C’est bien le cas de Joseph.
«À PEINE AVAIT-IL FORMÉ LE PROJET DE RÉPUDIER MARIE
QUE L’ANGE DU SEIGNEUR
LUI APPARUT EN SONGE ET LUI DIT :
«JOSEPH, FILS DE DAVID,
NE CRAINT PAS DE PRENDRE CHEZ TOI MARIE,
TON ÉPOUSE: CE QUI EST ENGENDRÉ VIENT DE L’ESPRIT SAINT ET ELLE ENFANTERA UN FILS
AUQUEL TU DONNERAS LE NOM DE JÉSUS,
CAR C’EST LUI QUI SAUVERA SON PEUPLE DE SES PÉCHÉS.
Voilà la loi divine par laquelle Joseph est un juste.
Car, pour Joseph,
IL FAUT, comme le dit si bien l’évangile de ce dimanche,
IL FAUT REMONTER AU COMMENCEMENT DE LA CRÉATION,
OÙ DIEU LES FIT HOMME ET FEMME.
Et l’évangile continue :
« À CAUSE DE CELA,
L’HOMME QUITTERA SON PÈRE ET SA MÈRE,
IL S’ATTACHERA À SA FEMME, ET TOUT DEUX NE FERONT PLUS QU’ UN.
DONC, CE QUE DIEU A UNI, QUE L’HOMME NE LE SÉPARE PAS ! »
Dans le plan de Dieu,
il y a L’UNITÉ DE L’HOMME ET DE LA FEMME CRÉÉS
À L’IMAGE DE DIEU PARCE QUE DIEU EST UN ;
Pour trouver, au mieux, l’image de Dieu
il faut donc en revenir à l’unité de l’homme et de la femme.
Un individu en tant qu’individu n’est pas à proprement parler image de Dieu.
SI CET INDIVIDU ENTRE EN RELATION AVEC AUTRUI
il devient une personne , un être de relation
et réalise alors vraiment l’image de Dieu.
Si nous entrons plus avant dans LE MYSTÈRE DE DIEU
nous percevons,
non pas grâce à la RAISON,
mais
par l’ouverture à la révélation que nous procure la foi,
nous percevons combien
« LE PÈRE EST DANS LE FILS ET LE FILS DANS LE PÈRE »
tout deux indissociables sans pour autant se confondre.
« QUI M’A VU A VU LE PÈRE » dira Jésus .
Ou encore
« LE PÈRE ET MOI NOUS SOMMES UN. »
On ne peut trouver plus grande unité entre deux êtres
dont le lien entre les deux est l’amour.
C’est bien le cas en Dieu Père et Fils
Cet amour est d’une telle puissance
Qu’on l’appelle Esprit d’Amour ou Esprit Saint.
« QUAND ON A QUE L’AMOUR » chante Jacques Brel
Quand on a que l’amour DIVIN
non seulement, on a tout mais on EST tout.
Lorsque dans un couple,
l’un s’ouvre à l’autre dans le respect, la tendresse et l’émerveillement de l’autre
alors jaillit, en quelque sorte, ce qui nous dépasse,
c’est le don de l’amour qui, à l’occasion,
donne sa plus belle expression du don divin
qu’est LA MISE AU MONDE D’ UN ENFANT
confié à l’homme et à la femme qui se voient APPELÉS
- c’est une vocation-
à exercer avec l’aide de l’Esprit Saint
la paternité divine en tant que père et mère de l’enfant.
C’est ni plus ni moins le royaume de Dieu qui leur est confié
mais pour y entrer dans ce Royaume il faut garder ou retrouver un cœur d’enfant.
Et là, les tout-petits sont nos maîtres.
C’est ce que nous dit le dernier paragraphe de l’évangile de ce dimanche :
« LAISSEZ LES ENFANTS VENIR À MOI.
NE LES EMPÊCHEZ PAS,
CAR LE ROYAUME DE DIEU EST À CEUX QUI LEUR
RESSEMBLENT. »
C’est la voie royale
mais il est d’autres voies qui ne sont pas moins nobles
pourvu que l’individu,
tout individu devienne une personne
et donc UN ÊTRE DE RELATION
en s’ouvrant par les mille et une façon d’accueillir l’autre
sous quelque forme de service que ce soit :
l’éducation,
l’entre aide, le temps que l’on passe auprès des personnes seules ou malades,
et que sais-je ?
Accueillir l’autre, tout autre,
C’est la vocation universelle pour tout un chacun,
avec toutefois une préférence :
pour les plus pauvres,
pour les plus petits dans la société,
pour les laissés pour compte.
Parce que ceux-là
dit Jésus dans la première béatitude :
« LE ROYAUME DES CIEUX EST À EUX.»
Voilà le projet pour tout être humain, homme ou femme, qui
s’aventure sur le chemin de la vraie vie.
Que chacun….différent,
acceptant leur différence pour s’aimer complémentaire.
car chacun a son charisme propre et non interchangeable.
Et c’est dans leur communion
qu’ils sont transfigurés pour devenir l’image de Dieu.
C’est ce qui est magnifiquement vrai dans le couple
qui est l’objet de l’évangile que nous venons d’entendre.
Ce l’est tout autant de TOUTE RENCONTRE
dans tous les domaines de la vie sociale.
.
C’est alors
que les humains sont vraiment à l’image de Dieu.
S. Paul a le mot juste quand il écrit aux Galates :
« IL N’Y A PLUS NI JUIF, NI GREC ;
IL N’Y A PLUS ESCLAVE, NI HOMME LIBRE ;
IL N’Y A PLUS L’HOMME ET LA FEMME ;
CAR TOUS VOUS N’ÊTES QU’UN EN JÉSUS-CHRIST. »
En parlant de l’homme et de la femme
savez-vous qu’aujourd’hui à Rome
probablement à cette heure précise
dans la basilique S. Pierre,
le pape Benoit XVI proclame deux docteurs de l’Eglise,
très éloignés dans le temps,
l’un en Espagne :
un homme JEAN D’AVILA, un prêtre remarqué
par sa maturité spirituelle et sa clairvoyance théologique.
Il joua un grand rôle dans l’Eglise de son temps.
Oui un homme docteur de l’Eglise.
L’autre en Allemagne
et qui plus est, mais oui, une femme
tout aussi remarquable si pas davantage :
HILDEGARDE DE BINGEN une mystique de haut vol.
Elle eut des visions bouleversantes sur
la vie divine dans l’être humain lorsqu’il est vraiment image de Dieu.
Elle fut conseillère des Papes et des grands de ce monde. Elle a laissé des traités spirituels d’une grande modernité. Ce qui ne l’empêcha pas d’écrire des ouvrages de médecine.
Bref, réjouissons-nous pour ces deux nouveaux docteurs de l’Eglise
et espérons que dans LA NOUVELLE ÉVANGÉLISATION
dont le synode des évêques qui va justement traiter de LA NOUVELLE ÉVANGÉLISATION s’ouvre aujourd’hui aussi à
Rome.
Que ce synode fasse une plus juste place aux femmes
car,
DANS LE CHRIST,
L’HOMME ET LA FEMME NE FONT QU’UN,
sans pour autant confondre unité avec uniformité.
FRÈRES ET SOEURS,
Et les moines dans ce contexte conjugal et social
quel est le sens de leur vocation ici-bas
s’ils ont entendu l’appel
qui doit se mûrir dans la prière et le discernement.
Pour les moines,
leur première activité de la journée elle commence la nuit par l’office des vigiles, l’office des veilleurs.
Quand la plupart de leurs contemporains sommeillent encore ils veillent- en priant- dans l’attente du soleil qui va se lever
non pas qu’ils doutent un seul instant
que le soleil pourrait ne pas se lever
même si c’est derrière les nuages.
Dans le livre du prophète Isaïe,
d’ une localité on crie :« VEILLEUR, OÙ EN EST LA NUIT ? »
et le psaume 13O lui emboîte le pas en disant :
« PLUS QU’UN VEILLEUR NE GUETTE L’AURORE,
ATTEND LE SEIGNEUR, ISRAËL. »
À vrai dire les moines attendent le Seigneur,
Ils attendent LE GRAND JOUR OÙ DOIT SE LEVER LE SOLEIL DE JUSTICE à savoir :
LE RETOUR GLORIEUX DU CHRIST.
Mais la vie des moines,
par leur célibat consacré est surtout d’être parmi les humains
un signe avant-coureur de la condition de l’humanité
dans le Royaume à venir.
Pourquoi PAR LEUR CÉLIBAT…..c’est fondamental.
C’est Jésus lui-même qui l’affirme :
« A LA RÉSURRECTION, EN EFFET,
ON NE PREND NI FEMME NI MARI;
MAIS ON EST COMME DES ANGES DANS LE CIEL.»MT.22,30
Les moines, sont, ici-bas,
comme les précurseurs de la condition humaine dans le temps à venir.
Mais attention, si dans l’Au-delà
Nous serons comme des anges…
ici-bas, selon le dicton : « QUI FAIT L’ANGE…. »