5ième ordinaire C

Frères et Sœurs,
« AU BORD DU LAC DE GÉNÉSARETH
LA FOULE SE FAIT DENSE
POUR ÉCOUTER LA PAROLE DE DIEU. »
Pour écouter Dieu qui parle.

Parole qui interpelle profondément
car elle est PAROLE QUI SCRUTE LES REINS ET LES CŒURS.
Et comme si cela était inscrit au cœur de l’homme, à savoir :
« QUE L’HOMME NE VIT PAS SEULEMENT DE PAIN
MAIS DE TOUTE PAROLE QUI SORT DE LA BOUCHE DE
DIEU. »

Aussi, sur le rivage, ce jour-là,
La foule se fit envahissante à un point tel que
« JÉSUS APPERCEVANT DEUX BARQUES
QUI SE TROUVAIENT AU BORD DU LAC ;
LES PÊCHEURS EN ÉTAIENT DESCENDUS
ET LAVAIENT LEURS FILETS.
JÉSUS MONTA DANS L’UNE DES BARQUES. »

Selon l’évangéliste Luc,
Simon, Jacques et Jean ne sont pas encore disciples de Jésus…..ils le seront à la fin de ce passage
que nous venons d’entendre.
Jésus a déjà rencontré Simon qui deviendra Pierre.
Sur le rivage, Jésus le reconnait et monte dans la barque de Simon…en train de laver ses filets.

« JÉSUS DEMANDA DE S’ÉLOIGNER UN PEU DU RIVAGE…
PUIS, IL S’ASSIT ET, DE LA BARQUE,
IL ENSEIGNAIT LA FOULE.

QUAND JÉSUS EUT FINI DE PARLER, … »
C’est ici et maintenant
que l’inattendu va se produire.

En effet, « JÉSUS DIT À SIMON :
« AVANCE AU LARGE
ET JETEZ VOS FILETS POUR PRENDRE DU POISSON. »

Simon a d’emblée reconnu en Jésus
un «je ne sais quoi »
qui échappe au commun des mortels ;

Une reconnaissance de l’autorité de Jésus sur la vie ?...
Sur le sens de la vie.
Là oui ! Simon reconnaît en Jésus une supériorité…
et appelle même Jésus : « MAITRE ».

Mais,
dans le domaine de la pêche,
Simon, ce vieux loup de mer…
n’a de leçon à prendre de personne…
et, entre-nous,
certainement pas de leçon à prendre de quelqu’un
qui est connu pour être un charpentier…
qui par profession ne connaît rien à la pêche…

« MAÎTRE » répond Simon
« NOUS AVONS PEINÉ TOUTE LA NUIT SANS RIEN
PRENDRE… »
Sans compter que lorsqu’on revient bredouille
il ne faut pas grand-chose pour faire monter la moutarde au nez…

De tous temps,
les pêcheurs savent que dans la barque
le pêcheur est « seul maître après Dieu. »
Et pourtant…l’impétueux Simon se ravise :
« SUR TON ORDRE JE VAIS JETER LE FILET… »
Simon avait bien conscience qu’en matière de pêche,
le pêcheur est, à bord, seul maître après Dieu.
Ce que Pierre ne savait pas
c’est que dans la barque, en Jésus, il y avait Dieu,
le MAÎTRE par excellence !

Bref, ils prennent le large,
et avancent en eaux profondes.
les marins savent
que les eaux profondes sont le repaire des puissances maléfiques dans l’imaginaire des anciens…
Soit !
Simon pour ne pas contrarier celui qu’il appelle « maître »
sans réaliser vraiment ce qu’implique, en l’occurrence,
cette affirmation.
« PIERRE JETTE LES FILETS… »
En suite de quoi…
on ne peut dire mieux : « LA PÊCHE EST MIRACULEUSE. »

Alors, en présence de Jésus,
Simon descend…en lui-même…
comme il ne l’a probablement jamais fait…
descend dans les eaux profondes
et plus ou moins troubles de son être…
Après quoi, en remontant du plus profond de lui-même,
Simon vient de faire cette expérience bouleversante
qu’ en Jésus,
Pierre fait l’expérience de la présence de Dieu.

Pierre avait bien dit à Jésus : « MAÎTRE »
Il n’avait pas réalisé que dans la barque
« LE SEUL VRAI MAÎTRE C’ÉTAIT DIEU ! »

Simon tombe alors aux pieds de Jésus en disant :
« SEIGNEUR, ÉLOIGNE-TOI DE MOI,
CAR JE SUIS UN HOMME PÉCHEUR. »
C’est le sentiment profond que l’on ressent
lorsque l’on est en présence de Dieu.

C’est exactement ce que nous entendions dans la première lecture où le prophète Isaïe
faisait l’expérience du monde divin où des séraphins se criaient l’un à l’autre :
« SAINT ! SAINT ! SAINT ! LE SEIGNEUR DE L’UNIVERS.
TOUTE LA TERRE EST REMPLIE DE SA GLOIRE !»
« MALHEUR À MOI – s’écrie Isaïe- JE SUIS PERDU
CAR JE SUIS UN HOMME AUX LÈVRES IMPURES
ET MES YEUX ONT VU LE ROI,
LE SEIGNEUR DE L’UNIVERS. »

Revenons à Simon-Pierre.
« L’EFFROI, EN EFFET L’AVAIT SAISIT LUI
ET CEUX QUI ÉTAIENT AVEC LUI… » nous dit l’évangéliste.
Pour Simon,
le saint et le pécheur ne peuvent faire bon ménage….
mais Jésus ne confond pas le pécheur avec son péché.

Lui-même, en Jésus « LE SEIGNEUR » et « LE MAÎTRE »,
il va se mettre au rang des pécheurs
mais non pas au rang de leurs péchés.
Il dira un jour :
« QUI DE VOUS ME CONVAINCRA DE PÉCHÉ. »
Pour la misère de l’homme pécheur,
Dieu de fait miséricorde.
Et l’envoyé du Père est venu sauver non pas ceux
qui se prétendent justes
mais ceux qui se reconnaissent pécheurs.
Ce qui fera dire un jour au dominicain Congar :
« SAINTE ÉGLISE DE PÉCHEURS. »

Vient l’épilogue :
Comme pour le prophète Isaïe,
Dieu ne confond jamais l’homme avec son péché.
Ainsi dans la première lecture,
« L’UN DES SÉRAPHINS VOLA VERS ISAÏE
TENANT UN CHARBON BRÛLANT,
IL L’APPROCHA DES LÈVRES DU PROPHÈTE…
ET LUI DIT TON PÉCHÉ EST PARDONNÉ.
J’ENTENDAIS ALORS –dit Isaïe- LA VOIX DU SEIGNEUR QUI DISAIT : « QUI SERA MON MESSAGER ? »
« MOI, JE SERAI TON MESSAGER ; ENVOIE-MOI. »
Tandis qu’en ce qui concerne Simon-Pierre,
-et c’est là que Jésus veut en venir :
« JÉSUS DIT À SIMON :
« SOIS SANS CRAINTE,
DÉSORMAIS CE NE SERA PLUS DU
POISSON, CE SONT DES HOMMES QUE TU PRENDRAS.

Avez-vous remarquez
Que les trois pêcheurs
dont il est question dans cet évangile sont :
SIMON-PIERRE, JACQUES ET JEAN ;
Ceux dont
Jésus voudra faire le noyau dur dans l’équipe des Douze.
Ces trois, Jésus les prendra avec lui
comme témoins
de la réanimation de la petite fille de Jaïre.

C’est toujours CES TROIS TÉMOINS
que Jésus prendra LA VEILLE DE SA MORT
AU JARDIN DES OLIVIERS,

Et juste avant la première annonce
que Jésus fait de sa passion à ses disciples,
c’est encore LES TROIS MÊMES que Jésus prendra avec lui sur LA MONTAGNE DE LA TRANSFIGURATION
où, de la nuée, la voix du Père a retenti :
« CELUI-CI EST MON FILS BIEN-AIMÉ. ECOUTEZ-LE !
C’est ce que Pierre vient de faire lors de cette pêche
miraculeuse tellement symbolique.

 

Oui ! mais avec des résistances cependant…
comme si Pierre savait mieux que Dieu
ce qu’il faut faire quand il est question de pêche …
Mais à vrai dire,
ici, il s’agit d’être pêcheur d’homme –
C’est pourquoi cette pêche miraculeuse était symbolique quant à LA MISSION DE L’EGLISE.
Mais ça,
Simon qui deviendra PIERRE ET PASTEUR DE L’ÉGLISE ne le savait pas.
Dorénavant, il le sait.

Frères et sœurs,

L’Eglise symbolisée par la barque de Pierre
est toujours envoyée en eaux profondes…

Aujourd’hui l’Église ,autrement dit : la barque de Pierre,
elle est là où elle doit être….en eaux profondes
où la mer du monde
est ni plus moins houleuses qu’il y a deux mille ans.

Ce jour-là,
sur le lac de Génésareth dans la barque de Simon-Pierre
il n’y avait pas de spectateurs…
seulement des acteurs.
Ainsi dans l’Eglise,
chacun a sa place comme acteur
Chacun, chacune selon son charisme,
selon son talent.

Bref, selon ce qu’il est,
nous avons tous à être
quelque soit notre âge,
nos possibilités mais toujours avec un cœur largement ouvert
nous avons à être témoins de J.C: sauveur des hommes.
Alors,
comme les disciples sur LA MONTAGNE DE LA TRANSFIGURATION,
puissions-nous entendre la voix du Père qui retentit :

« CELUI-CI –en désignant le Christ –
CELUI-CI EST MON FILS BIEN AIMÉ. ECOUTEZ-LE ! »
Alors, oui ! écoutons-le ! ce Fils bien-aimé du Père….
notamment quand il nous dit :

« LORSQUE QUELQUES-UNS SONT RÉUNIS EN MON NOM
-c’est bien le cas pour nous maintenant –
« LORSQUE QUELQUES UNS SONT RÉUNIS EN MON NOM,
JE SUIS LÀ AU MILIEU D’EUX. »

Profitons-en pour nous mettre à son écoute !