20ième dimanche du Temps ordinaire C
Frères et Sœurs,
alors que demain 15 août
nous allons fêter,
dans le sillage de la résurrection du Christ,
la glorieuse et joyeuse assomption de Marie
et qui reste
la RADICALE CAUSE DE NOTRE JOIE à nous aussi
qui sommes voués à avoir part à la résurrection.
Ne l’oublions jamais !
Mais voilà….
La liturgie de la Parole de ce dimanche
ne nous parle que de violence :
violence contre le prophète Jérémie (première lecture) ;
et dans la 2ième lecture :
l’ épreuve qui n’épargne pas les disciples de Jésus.
Violence enfin dont parle l’Évangile de ce dimanche.
Mais gardons-nous bien
de ne pas mélanger les torchons et les serviettes.
En effet, lorsque Jésus dit :
« JE SUIS VENU APPORTER UN FEU SUR LA TERRE,
ET COMME JE VOUDRAIS QU’IL SOIT DEJA ALLUME! »
Quel est donc ce feu ?
Certainement pas
le soi-disant feu du jugement à la fin des temps,
pris comme image chez les prophètes
et dans les récits d’apocalypse.
Par contre,
S.Luc, dans son récit de la Pentecôte évoque
l’ ESPRIT SOUS l’apparence du FEU .
Le FEU DE L’ ESPRIT…..
Le feu qui purifie
comme le feu qui purifie l’or au creuset.
Le feu de l’Esprit qui embrase le coeur
comme accomplissement
de ce qui devait se réaliser au terme de la mission
de Jésus.
A la fin du temps pascal
l’Alléluia de la messe de la Pentecôte dit bien:
« VIENS, ESPRIT SAINT !
PENETRE LE CŒUR DE TES FIDELES !
QU’ILS SOIENT EMBRASÉS DU FEU DE TON AMOUR ! »
Lorsque Jésus dit à ses disciples :
« JE SUIS VENU APPORTER UN FEU SUR LA TERRE
ET COMME JE VOUDRAIS QU’IL SOIT DEJÀ ALLUME. »
Le don de l’Esprit
c’est l’ultime accomplissement
de la mission du Christ.
Mais ce don de l’Esprit ou - si vous voulez –
cet EMBRASEMENT DU CŒUR HUMAIN
est lié à ce que Jésus ajoute dans cet évangile :
« JE DOIS RECEVOIR UN BAPTÊME,
ET COMME IL M’EN COÛTE D’ATTENDRE
QU’IL SOIT ACCOMPLI ! »
CE BAPTÊME – pour Jésus – c’est SA MORT
qu’il annonce par trois fois à ses disciples.
Sa mort dans laquelle
et par laquelle
le Christ entraîne dans la mort le péché du monde.
Le péché du monde
Le seul vrai péché du monde
c’est refuser de se laisser aimer par Dieu..
qui nous entraîne dans une spirale de l’amour.
Un amour qui prend les couleurs de la miséricorde :
N’oublions pas de demander à l’Esprit Saint
qu’il nous éclaire sur le sens profond de cette miséricorde.
De son côté,
le pape François a placé cette année jubilaire du cinquantième anniversaire du Concile Vatican II
sous le signe de LA MISÉRICORDE.
La miséricorde
qui était aussi le fil rouge des récentes JMJ à Cracovie.
Cette miséricorde à ses véritables lettres de noblesse
Dans la bouche même de Jésus lorsqu’il dit en S. Luc 6 /36 :
« SOYEZ MISÉRICORDIEUX
COMME VOTRE PÈRE EST MISÉRICORDIEUX ! »
Le Christ Jésus qui n’a jamais connu le péché
s’est rendu solidaire de l’humanité pécheresse
en prenant sur lui le péché du monde…jusqu’à en mourir.
N’a-t-il- pas dit un jour :
« IL N’Y A PAS DE PLUS GRAND AMOUR
QUE DE DONNER SA VIE POUR CEUX QU’ON AIME. »
Voilà le BAPTÊME du Christ : sa mort sur la Croix.
Quant à notre baptême,
il est fondé sur la mort du Christ qui est la mort du péché
pour revivre de la vie nouvelle
que Jésus nous mérite
dans la mouvance du don de l’Esprit Saint à la Pentecôte.
Ecoutons S. Paul dans sa lettre aux Romains, 6.3 :
« NOUS TOUS QUI AVONS ETE BAPTISES EN J.C.,
C’EST DANS SA MORT QUE NOUS AVONS ETE BAPTISES »
Dans sa mort ? Oui !
Car ce qui doit MOURIR en nous c’est le VIEIL HOMME.
Celui pour qui il n’y a pas d’Au-delà.
C’est la part de nous même QUI NE PEUT QUE MOURIR.
Cette part de nous même,
le Christ nous en a définitivement libéré.
« COMPRENONS BIEN CECI – écrit S. Paul aux Romains –
NOTRE VIEIL HOMME A ETE CRUCIFIE AVEC LE CHRIST
ET QU’AINSI NOUS NE SOYONS PLUS ESCLAVES DU
PECHE.
……
MAIS SI NOUS SOMMES MORTS AVEC LE CHRIST
- c’est toujours S. Paul aux Romains –
NOUS CROYONS QUE NOUS VIVRONS AUSSI AVEC LUI. »
Pour l’apôtre,
il s’agit uniquement de recevoir la grâce du Christ
et d’être ainsi introduit dans la nouvelle création,
afin d’y vivre pour Dieu,
en union à son Fils ressuscité.
Et S. Paul d’écrire aux Galates cette phrase bouleversante:
« JE VIS, MAIS CE N’EST PLUS MOI,
C’EST LE CHRIST QUI VIT EN MOI. »
L’Evangile de ce dimanche n’est pas terminé.
Si « JÉSUS EST VENU APPORTER UN FEU…
S’IL DOIT RECEVOIR UN BAPTÊME….
IL VIENT AUSSI METTRE LA DIVISION. »
En effet,
« PENSEZ-VOUS
QUE JE SOIS VENU METTRE LA PAIX
DANS LE MONDE ?
NON, JE VOUS LE DIS, MAIS PLUTÔT LA DIVISION. »
Lorsque l’enfant Jésus fut présenté au temple
Siméon avait dit de lui
« IL SERA UN SIGNE DE DIVISION. »
« CINQ PERSONNES DE LA MEME FAMILLE, SERONT DIVISEES :
LE PÈRE CONTRE LE FILS ET LE FILS CONTRE LE PÈRE,
ETC. … »
La division dans les familles…
c’est comme un spectre aujourd’hui
car au delà des divisions conjugales et familiales
qui sont comme dans l’air du temps,
que de tensions, que de souffrances parfois
en raison de la foi de l’un confrontée à l’incroyance de l’autre.
Un petit fait qui en dit long :
un jeune marié pour lequel, autrefois,
j’avais baptisé leur premier enfant
viens me trouver
en me demandant de prier pour son petit enfant gravement malade.
En répondant affirmativement je lui dis :
« Je voudrais aussi te demander quelque chose. »
il me répond : « Demandez. »
Je lui dis :
« Je te demande de prier aussi pour ton enfant »
Comme il n’y avait personne d’autre dans la sacristie
il me dit sur le ton de la confidence :
« NOUS SOMMES ENTRE HOMMES….
JE PEUX VOUS DIRE QUE CHAQUE SOIR DANS MON LIT,
JE PRIE
ET MA FEMME NE LE SAIT PAS. »
Et que dire
des tensions,
des oppositions
lorsqu’un membre jeune de la maison entend l’appel
–autrement dit-
la vocation à suivre Celui qui a un projet de vie pour lui.
Sans compter les difficultés pour entendre cet appel….
dans un monde où le bruit abrutissant a vaincu LE SILENCE,
le silence est indispensable pour entendre un appel venu d’en Haut.
NOUS SOUFFRONS D’UNE INDIGENCE DE SILENCE.
C’est à croire que le silence fait peur.
FRÈRES ET SŒURS,
Le pape saint Jean-Paul II,
lors de son avènement,
en s’inspirant du Christ eut cette parole :
« N’AYEZ PAS PEUR.
N’AYEZ PAS PEUR D’OUVRIR LA PORTE À JÉSUS-CHRIST. »
Quant au feu,
CE FEU DE L’AMOUR : FRUIT DE L’ESPRIT.
CE FEU…C’EST L’ESPRIT QUI SANCTIFIE.
En semaine nous chantons avant la messe
L’hymne à l’Esprit Saint dont voici la première strophe :
« FLAMME JAILLIE D’AUPRÈ DE DIEU,
ESPRIT SAINT, EMBRASE-NOUS ;
COMME BRINDILLE AU MÊME FEU,
FAIS-NOUS BRÛLER DE TON AMOUR. »
C’est encore saint lors des J.M.J. à Rome en L’an 2000,
il terminait son homélie de la messe de clôture
aux deux millions de jeunes enthousiastes en leur disant :
« SI VOUS ÊTES CE QUE VOUS DEVEZ ÊTRE,
VOUS METTREZ LE FEU AU MONDE ENTIER.
Enfin, n’oublions pas cette réflexion de Georges Bernanos
Écrivain français du siècle passé :
« C’EST LA FIÈVRE DE LA JEUNESSE
QUI PERMET À L’HUMANITÉ
DE RESTER À LA TEMPÉRATURE NORMALE. »