30ième dimanche du temps ordinaire C
 Frères et Sœurs,
deux hommes : l’un est PHARISIEN 
cet homme pratique la Loi de Moïse 
de façon remarquable et remarquée.
 Un homme dont la rigueur 
 de sa discipline morale était telle
 qu’elle le mettait à part du reste de la population.
Ce que Jésus va pourfendre…
c’est sa propension à l’ hypocrisie
et surtout son mépris des autres.
L’autre est PUBLICAIN.
 C’est dans leur milieu que l’on recrute
 ceux qui sont chargés de percevoir les impôts
 en Israël pour l’occupant romain.
 Le plus grave dommage vient 
 de ce qu’il percevait les impôts de façon arbitraire.
Bref, le publicain :un personnage mal aimé en Israël. Passons !
Mais…., ne passons pas trop vite,
parce que Jésus nous dit :
« DEUX HOMMES MONTÈRENT AU TEMPLE 
 POUR PRIER. »
Et, dans les deux, il y a un publicain.
Ce n’est pas banal car, pour le publicain, 
le temple n’est pas tellement le milieu qu’il fréquente.
Pour l’autre, le pharisien…..cela va de soi.
Au temple, le pharisien se sent vraiment chez lui.
Celui-ci commence sa prière 
comme une eucharistie…. avant la lettre :
« MON DIEU, dit-il, JE TE RENDS GRÂCE… »
 prière admirable…..admirable jusque là 
 car la suite de sa prière est une impasse !
 une impasse dont le pharisien n’en sortira pas.
Ecoutons-le plutôt :
« JE TE RENDS GRÂCE PARCE QUE JE NE SUIS PAS COMME LES AUTRES HOMMES….» 
Il précise :
« VOLEURS, INJUSTES, ADULTÈRES,
 OU ENCORE, COMME CE PUBLICAIN. »
Il n’ajoute pas, mais peut-être, pense-t-il :
« QU’EST-CE QUE CE PÉCHEUR
 VIENT FAIRE DANS CE LIEU SAINT ?
 SA PRÉSENCE AU TEMPLE EST UNE PROFANATION. »
« Moi, ajoute le pharisien,
 JE JEÛNE DEUX FOIS PAR SEMAINE
 ET JE VERSE LE 10IÈME DE TOUT CE QUE JE GAGNE. »
L’erreur du Pharisien, elle est de taille,
c’est de se comparer aux autres
en ne voyant, chez ceux-ci, que le négatif…..
mais…. c’est pour ne voir que le positif en lui.
Ce qui l’amène à se complaire dans la perfection….
qu’il se fabrique ;
celle en laquelle, il se voit comme derrière un masque.
Sa prière, elle consiste à se parler à lui-même
Comme s’il était son propre interlocuteur.
Il se complait en lui-même. 
Aussi, Dieu ne peut rien pour quelqu’un qui se suffit.
Or « JÉSUS ….
– c’est ainsi que commençait l’Evangile de ce dimanche-
JÉSUS DIT UNE PARABOLE POUR CERTAINS HOMMES 
QUI ÉTAIENT CONVAINCUS D’ÊTRE JUSTES ET QUI MÉPRISAIENT TOUS LES AUTRES.»
Nous savons à qui Jésus s’adresse.
Par contre, toujours dans cette parabole,
Le publicain,
Ce mal aimé en Israël….
Parce qu’il est un homme d’argent…
 (ce que l’on pardonne le plus difficilement à 
 quelqu’un, c’est d’être sous l’emprise de l’argent.)
« IL FAUT CHOISIR, dira Jésus, DIEU OU L’ARGENT. »
Avec Dieu, on s’engage sur le chemin de la liberté.
Par contre,
quiconque se met sous la coupe de l’argent
s’enlise dans l’inquiétude permanente….
et devient facilement, 
au sens le plus déshumanisant du terme : un esclave.
Quant à Dieu laissons-le être libre d’apprécier…
et surtout, laissons-le être ce qu’il est :MISÉRICORDIEUX.
Dieu ne confond pas le pécheur avec son péché.
Ce publicain en fait l’expérience.
Aussi, s’il s’est laissé empêtrer sous la férule de l’argent…
de ce pétrin, ce publicain veut en sortir !
Prenant son courage à deux mains,
car il lui en a fallu du courage pour venir au temple…
non pour voir – par déformation professionnelle –
si les gens mettaient beaucoup d’argent, comme offrande,
dans le tronc du culte…
Non !
« IL VIENT AU TEMPLE POUR PRIER », précise Jésus,
et sa prière commence aussi bien 
que celle du pharisien à savoir : « MON DIEU…. »
Si, de son côté, 
la prière du pharisien prend, elle,
une voie de garage…pour se complaire en lui-même,
le publicain, lui, 
à ces mots bouleversants :
« MON DIEU, PRENDS PITIÉ DU PÉCHEUR QUE JE SUIS. »
il faut un sens de Dieu bien purifié
pour se reconnaître pécheur devant Dieu.
C’est à croire que l’Esprit Saint qui purifie 
était déjà bien à l’œuvre dans ce cœur 
qui s’ouvre à la conversion.
La conversion, c’est bien l’intention de ce publicain 
enlisé dans les affaires de ce monde.
Or, la conversion c’est ni plus ni moins
pouvoir vérifier dans sa vie cette parole du Christ :
« VOUS, SOYEZ PARFAITS COMME VOTRE PÈRE CÉLESTE EST PARFAIT »( MT 5,48).
Il ne s’agit donc pas 
d’une sagesse acquise à la force des poignets.
Ce « SOYEZ PARFAITS » 
n’est pas à la portée de l’être humain.
Par ses seules forces, nul ne peut y atteindre ;
il suffit, oui ! Il suffit d’accueillir, dans un cœur ouvert,
 dans un cœur disponible,
cette PERFECTION qui ne peut venir…. que de Dieu.
Si d’aventure on se pose cette question :
« N’est-ce pas trop demander à Dieu ? »
C’est Jésus qui répond :
« SOYEZ PARFAITS COMME VOTRE PÈRE CÉLESTE EST PARFAIT ».
Où pour être plus précis puisque notre perfection ne peut venir que de Dieu :
« SOYEZ PARFAITS DE LA PERFECTION DE VOTRE PÈRE CÉLESTE QUI EST PARFAIT. »
Le concile dans la constitution « Lumen Gentium »
redit la même chose en proclamant :
« L’APPEL UNIVERSEL À LA SAINTETÉ ». 
Cette sainteté à laquelle tous sont appelés 
est l’œuvre de l’Esprit Saint envoyé par le Père 
pour la rémission des péchés.
En remettant les péchés
l’Esprit Saint façonne le cœur humain 
à la mesure même de l’amour de Dieu, 
car Dieu veut faire son ciel dans le cœur humain.
« CELUI QUI M’AIME, MON PÈRE L’AIMERA.
 NOUS VIENDRONS CHEZ LUI
 ET NOUS FERONS EN LUI NOTRE DEMEURE. »
Le publicain de la parabole bien que honni du peuple 
est toujours aimé de Dieu.
Il n’est jamais trop tard pour revenir à Dieu.
Et Jésus lui même dira :
«JE NE SUIS PAS VENU APPELER LES JUSTES 
 MAIS LES PÉCHEURS. »
Où sont les justes ?
Le pharisien…… qui se justifie lui-même ?
il se grandit…. en méprisant les autres.
Pas étonnant alors que ce pharisien s’en est retourné
gros Jean comme devant.
IL EST VRAI QU’IL N’A RIEN DEMANDÉ.
Le pauvre publicain, 
Lui qui est riche des biens qui passent,
mais PAUVRE…. DE DIEU,
il s’en est retourné chez lui comblé, justifié, 
rendu JUSTE À SA PLACE devant Dieu, 
comme FILS DE DIEU ;
JUSTE À SA PLACE parmi les hommes,
comme frère de tous les hommes non pas pour les juger 
mais pour les aimer.
FRÈRES ET SŒURS,
nous aussi nous cherchons à être comblé….
comme le publicain qui s’en est retourné chez lui
rendu juste aux yeux de Dieu.
Qu’est-ce qui pourrait nous combler…
si ce n’est L’AMOUR TEL QU’IL EST EN DIEU.
Pour être ainsi comblé, 
ce qui dépend de nous
c’est la mise en disponibilité de notre cœur.
Mais comment faire ?
Demandons conseil à ce publicain…
sa réponse pourrait bien être celle –ci :
«IL FAUT RENTRER EN SOI-MÊME 
ET DIRE DU FOND DE SON CŒUR…
DE TOUT SON CŒUR AU SEIGNEUR»:
« MON DIEU, PRENDS PITIÉ DU PÉCHEUR QUE JE SUIS.»
 
	 
	