Jour de Noël C
Frères et Sœurs,
À la différence de la liturgie de la nuit
centrée sur le récit de la Nativité,
les lectures de la messe du jour
déploient aux yeux du croyant
le grandiose dessein de Dieu qui s’accomplit à Noël.
Le livre d’Isaïe donne libre cours à
« LA JOIE DÉBORDANTE
QUI S’EMPARE DES MESSAGERS,
DES GUETTEURS ET DU PEUPLE TOUT ENTIER
À L’ANNONCE DE LA PROCHAINE LIBÉRATION DES DÉPORTÉS,… »
après quarante ans d’exil.
Avec ces prisonniers rentrant au pays,
Nous sommes fondés à dire que
« NOUS VOYONS DE NOS YEUX LE SEIGNEUR QUI VIENT »
chaque fois que
« DES POPULATIONS OPPRIMÉES RETROUVENT LA LIBERTÉ,
QUE DES ADVERSAIRES SE RÉCONCILIENT
OU QUE DES PÉCHEURS SE CONVERTISSENT. »
Par les prophètes,
Dieu n’a cessé de parler aux hommes,
spécialement au peuple de l’Alliance…
Parole toujours vivante et féconde
pour ceux qui l’accueillent avec foi.
Pourtant, l’Enfant de Bethléem…
qui deviendra l’homme de Nazareth
en dit plus long sur Dieu et sur son projet de salut
que n’en dit toute l’Ecriture ancienne : l’Ancien testament.
La première Alliance n’est pas supprimée
mais elle n’est qu’une étape
dans le plan divin du salut de l’humanité.
Cette première alliance s’élargit à tous les hommes et au monde entier.
À tous les hommes:
car cette Alliance ne passe plus par une Loi et un peuple : ISRAËL.
C’EST L’ALLIANCE NOUVELLE ET ÉTERNELLE
comme le célébrant l’exprime au cours de la consécration.
L’ALLIANCE NOUVELLE ET ÉTERNELLE S’IDENTIFIE
À UNE PERSONNE EN QUI
DIEU ET L’HOMME
SE TROUVENT INDISSOCIABLEMENT UNIS.
Cette Nouvelle et Éternelle Alliance concerne tout l’univers :
car la création a retrouvé
sa pleine dignité dans et par l’incarnation du Fils de Dieu.
En effet,
C’est par son propre fils que Dieu nous parle désormais.
De ce fils,
l’épitre aux hébreux
que nous entendions comme seconde lecture aujourd’hui
affirme que
« DIEU, EN CES JOURS OÙ NOUS SOMMES,
A PARLÉ PAR SON FILS
QU’IL A ÉTABLI HÉRITIER DE TOUTES CHOSES
ET PAR QUI IL A CRÉÉ LES MONDES. »
Dès le début de l’Ancien Testament,
par les tous premiers mots du livre de la Genèse,
l’auteur sacré s’exprime ainsi :
« AU COMMENCEMENT DIEU DIT
QUE LA LUMIÈRE SOIT ET LA LUMIÈRE FUT.
Cette lumière est un élément dans le temps et dans l’espace.
Des spécialistes étudient à quelques années près
l’âge du soleil qui nous dispense cette lumière.
D’autres spécialistes étudient à quelques km près
la distance qui nous sépare du soleil.
Cette lumière créée à l’origine s’inscrit bien
dans l’espace et dans le temps :
Elle fait donc partie de la création.
Cette lumière à commencé et elle aura une fin.
Dans ce merveilleux début de l’évangile de Jean,
que nous venons de l’entendre et que l’on désigne
comme LE PROLOGUE
mais qui est bien plus qu’un prologue.
C’est un condensé admirable incontestablement inspiré
et qui commence, lui aussi, avec les mêmes termes que nous trouvions tout au début du livre de la genèse
à savoir, ici dans l’évangile de Jean :
« AU COMMENCEMENT ÉTAIT LE VERBE »
Ecoutons ce début du prologue :
« AU COMMENCEMENT ÉTAIT LE VERBE,
ET LE VERBE ÉTAIT DIEU.
IL ÉTAIT LA VIE- éternellement vivant-
ET LA VIE ÉTAIT LA LUMIÈRE DES HOMMES ;
non plus la lumière que nous dispense le soleil
qui est un élément de la création
dans le temps et dans l’espace.
CETTE LUMIÈRE ÉTERNELLE BRILLE DANS LES TÉNÈBRES.
Il ne s’agit pas seulement des ténèbres extérieures
mais les ténèbres qui sont aussi au cœur de l’homme
et dans lesquelles l’homme s’enlise.
Alors que l’homme est créé lui aussi,
mais créé à l ’image de Dieu pour lui ressembler
afin que Dieu puisse se reconnaître en lui.
S’il est créé à l’image de Dieu, l’homme est créé libre,
c’est cela l’image de Dieu.
Créé libre non pas pour faire n’importe quoi
mais aller librement vers son Dieu afin de lui ressembler.
C’est S. Irénée qui écrit :
« DIEU S’EST FAIT HOMME
- c’est l’incarnation du Verbe de Dieu-
POUR QUE L’HOMME DEVIENNE DIEU
Dans l’incarnation du Verbe
Dieu s’humanise pour que l’homme soit divinisé
En Jésus, Dieu et l’homme ne font qu’un.
L’incarnation du Verbe dont il est question à Noël
NOUS CONCERNE DIRECTEMENT
car Jésus dira :
« PERSONNE NE VA AU PÈRE SANS PASSER PAR MOI ; »
L’incarnation du Verbe
qui est sous-jacent dans le prologue peut être mis en rapport
avec la finale de la prière de Jésus en S. Jean au ch.17,24 :
«PÈRE, CEUX QUE TU M’AS DONNÉS,
JE VEUX QUE LÀ OÙ JE SUIS,
EUX AUSSI SOIENT AVEC MOI,
AFIN Q U’ILS CONTEMPLENT LA GLOIRE QUE TU M’AS DONNÉE PARCE QUE
TU M’AS AIMÉ AVANT LA FONDATION DU MONDE. »
Notre destinée est là
mais l’homme abuse de sa liberté
en refusant de se laisser aimer par Dieu
et l’homme se fourvoie dans la dissemblance alors qu’il est créé pour la ressemblance divine.
La liturgie eucharistique commence
par implorer la miséricorde de Dieu à notre égard.
Et nous ne nous trompons pas
quand dans le « je vous salue marie » nous lui demandons de prier pour nous. pauvres pécheurs
Mais comme le disait un professeur de théologie :
« OUI ! NOUS SOMMES PÉCHEURS,
MAIS PÉCHEURS PARDONNÉS. »
Et ce pardon il nous est donné
par les mérites de l’Enfant-Dieu né à Bethléem.
Encore faut-il
que nous acceptions ce pardon, cette miséricorde divine
car, comme l’écrit S. Paul aux Ephésiens,2,4 :
« DIEU EST RICHE EN MISÉRICORDE »
autrement dit,
DIEU A UN CŒUR SENSIBLE À LA MISÈRE
quelle qu’elle soit.
Comme nous l’entendions dans le prologue :
« LA LUMIÈRE BRILLE DANS LES TÉNÈBRES
ET LES TÉNÈBRES NE L’ONT PAS ARRÊTÉE. »
Les ténèbres !
Quelqu’un a dit :
« CEST LA NUIT QU’IL EST BON DE CROIRE À LA LUMIÈRE. »
La nuit de Noël est au cœur
de la nuit la plus longue de l’année.
C’est au cœur de la nuit
Celle aussi dans laquelle peut se fourvoyer le cœur humain
que la lumière,
la vraie lumière est acquise pour les humains
en cette nuit de Noël.
« LA LUMIÈRE BRILLE DANS LES TÉNÈBRES
ET LES TÉNÈBRES NE L’ONT PAS ARRÊTÉE. »
Nous sommes fait pour la lumière et non pour la nuit.
La lumière !
Nous restons sensible à la féerie lumineuse de la fête de Noël,
Mais nous venons l’entendre
dans le prologue de l’évangile de jean :
« LE VERBE, LA PAROLE, LE FILS DE DIEU
EST LA VRAIE LUMIÈRE QUI ÉCLAIRE TOUT HOMME EN VENANT DANS LE MONDE. »
« À ceux qui l’ont reçue
Il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu,
eux qui croient en son nom ..
car ILS SONT NÉS DE DIEU. »
Nous retrouvons là
le fameux dialogue de Jésus avec Nicodème.
« EN VÉRITÉ, EN VÉRITÉ, JE TE LE DIS
-c’est Jésus qui parle à Nicodème-
À MOINS DE RENAÎTRE D’EN HAUT,
il s’agit bien d’une nouvelle naissance.
À MOINS DE RENAÎTRE D’EN HAUT,
NUL NE PEUT VOIR LE ROYAUME DE DIEU. »
Si bien que fêtant la naissance de Fils de Dieu
dans la condition humaine
c’est pour nous,
selon la foi en ce Fils de Dieu,
NOTRE DIVINISATION
qui est l’œuvre du l’Esprit Saint en nous.
FRÈRES ET SŒURS,
demandons les uns pour les autres de nous fortifier
dans la foi que nous mérite l’Enfant de Bethléem.
Il vient comme un pauvre.
c’est déjà toute une leçon de vie que Jésus nous donne
et que le pape François a bien compris.
car
c’est quand on a un cœur de pauvre
-n’est-ce pas la première béatitude-
Oui ! C’est quand on a un cœur de pauvre
que l’on peut apprécier chaque chose
à sa juste valeur.
C’est vrai pour nous,
C’EST VRAI
POUR DIEU QUI NOUS APPRÉCIE À NOTRE JUSTE VALEUR.
Et comme il le dit dans le prophète Isaïe, 43,4 :
« PARCE QUE TU AS DU PRIX À MES YEUX. »
C’est tout le sens de la fête de Noël.