Pentecôte C
Frères et Sœurs,
Lors de la transfiguration de Jésus sur la montagne,
une voix venant du ciel se fait entendre :
« CELUI-CI EST MON FILS BIEN-AIMÉ , ÉCOUTEZ-LE ! »
Écouter Jésus c’est se tourner vers lui,
et non seulement se disposer à le suivre,
mais faire route avec lui ,
La condition ? Elle est simple ;


comme le dit le début de l’évangile
que nous venons d’entendre –et c’est Jésus qui parle :
« SI VOUS M’AIMEZ,
VOUS GARDEREZ MES COMMANDEMENTS. »
Or,
nous l’avons entendu il y quelques dimanches :
« JE VOUS DONNE UN COMMANDEMENT NOUVEAU :
« AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES
COMME JE VOUS AI AIMÉ. »

Et lorsque Jésus répond à la question d’un homme de la Loi qui l’interroge sur le premier commandement :
« LE PREMIER COMMANDEMENT ? » , dit Jésus,
« TU AIMERAS LE SEIGNEUR TON DIEU
DE TOUT VOTRE COEUR,
DE TOUTE TON ÂME ET DE TOUTES TES FORCES.
Mais Jésus enchaine aussitôt :
« ET LE SECOND COMMANDEMENT LUI EST SEMBLABLE :
TU AIMERAS TON PROCHAIN COMME TOI-MÊME. »

Or, au ch. 15 de l’évangile de Jean,
Jésus dit à ses disciples :
« COMME LE PÈRE M’A AIMÉ ,
MOI AUSSI JE VOUS AI AIMÉS. »
Quand Jésus parle d’aimer,
il y a un mot incontournable,
c’est le mot « COMME »
« COMME LE PÈRE M’A AIMÉ,
MOI AUSSI JE VOUS AI AIMÉ »
Jésus dira aussi :
« AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES
COMME JE VOUS AI AIMÉ. »
Selon certains exégètes,
le mot : « comme »
semble trop faible pour exprimer la pensée de Jésus.
Il semblerait que ce serait mieux, plutôt que de dire :
« comme le père m’a aimé.. ; »
ce serait plus correct de dire :
« DE L’AMOUR QUE LE PÈRE M’A AIMÉ,
DE CET AMOUR-LÀ QUI VIENT DU PÈRE…
MOI AUSSI JE VOUS AI AIMÉ.

Jusque-là on peut comprendre :
Tout vient du Père :
il est LA SOURCE de tout ce qui nous arrive par le Fils ;
il s’agit donc bien
de l’amour du Père dont le Fils est comblé
et amour qui déborde, si l’on peut dire, jusqu’à nous.
quand on comprend cela,
on ne peut qu’avoir le cœur en fête
Et rendre grâce pour une telle grâce, pour un tel don.

Mais ce n’est pas tout.
Jésus ne s’arrête pas en si bon chemin.
Après avoir dit
« DE L’AMOUR QUE LE PÈRE M’A AIMÉ,
MOI AUSSI JE VOUS AI AIMÉ, »
Jésus continue :
« DE CET AMOUR DONT LE PÈRE M’A AIMÉ-
de cet amour qui vient du Père :
« AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES
DE CET AMOUR
QUI VIENT DU PÈRE ET DONT JE VOUS AI AIMÉ. »

Quand on réalise un peu à quoi cela nous engage,
nous aimer les uns les autres
Non pas de notre amour avec nos capacités
mais aussi
avec nos fragilités depuis la faute des origines…
Oui ! nos fragilités, nous ne le savons que trop.
Mais de nous aimer de cet amour
qui nous vient du Père par le Fils
et qui déborde jusqu’à nous
afin que nous puissions en vivre.

Bref, c’est notre aptitude à aimer humainement
qui est revitalisée divinement.

C’est donc,
l’amour du Père qui bat au rythme du cœur humain.
Restons sérieux !
C’est tout simplement impossible.

Rappelons-nous cette rencontre de Jésus
avec le jeune homme riche qui vient demander à Jésus :
« MAÎTRE, QUE DOIS-JE FAIRE DE BON POUR AVOIR LA VIE ÉTERNELLE ? »
Et nous savons la suite de cette rencontre :
Ce jeune homme a une vie remarquable.
Il observe les préceptes de la Loi de façon édifiante.
Lorsque ce jeune a fini de dire ce qu’il observe,
Jésus lui répond :
« si tu veux être parfait…
Être parfait !
C’est bien ce que nous envisagerions volontiers
dans l’orientation qui fait l’option de notre vie.
Être parfait..
Oh oui ! mais nous baissons vite pavillon.
Et pourtant,
c’est bien dans la logique de l’Evangile
qui est « BONNE NOUVELLE »

À la suite du sermon sur la montagne en S. Matthieu,
Jésus en arrive à parler de l‘amour des ennemis.

Là aussi
c’est bien quelque chose qui nous dépasse.
Et pourtant,
« SI VOUS AIMEZ CEUX QUI VOUS AIMENT
MAIS LES PAÏENS N’EN FONT-ILS PAS AUTANT ? »
VOUS DONC, dit Jésus, à ses disciples :
AIMEZ VOS ENNEMIS,
PRIEZ POUR CEUX QUI PERSÉCUTENT.. ;
bref,
«SOYEZ PARFAITS COMME VOTRE CÉLESTE EST PARFAIT »
Vous direz peut-être,
car c’est ce que l’on dit couramment :
« LA PERFECTION N’EST PAS DE CE MONDE. »
Et pourtant,
ne peut-on pas trouver quelle chose de cette perfection
presque à l’état pur lorsqu’une maman
se penche sur le berceau de son petit qui a quelques mois.

N’est-ce pas l’innocence de ce petit
qui s’émerveille face au sourire de sa maman.
Et tant mieux si la perfection chez ce petit
dure le plus longtemps possible… pour ne pas dire toujours
mais ,
il arrive que le caractère de l’enfant,
ou le milieu ambiant, ou
« le Malin comme un lion rugissant cherchant qui dévorer »
comme l’écrit S. Pierre dans sa première lettre.
Le Malin, le Mal, s’acharne par scléroser cette innocence originelle.
L’esprit du Mal, c’est lui qui divise.
Jésus termine dans la prière du Notre Père
qu’il nous, propose :
« DÉLIVRE-NOUS DU MAL. » C’est lui le Malin.
dont la référence c’est le mensonge.

Tandis que l’Esprit qui sanctifie est celui qui unit.
Sa référence, c’est juste le contraire, c’est la Vérité.
« LA VÉRITÉ VOUS RENDRA LIBRE » dit Jésus.
Et Jésus dira un jour : « JE SUIS LA VÉRITÉ ! »

Être dans la Vérité, dans le Christ Jésus, et en vivre,
c’est le travail de l’Esprit qui sanctifie
et nous permet de retrouver L’INNOCENCE ORIGINELLE
comme nous le rapporte les récits imagés de la création dans la bible.

Être parfait !
C’est très beau mais avouez
que c’est plus facile à dire… qu’à vivre.

Jésus le sais, c’est pourquoi il dira un jour :
« CE QUI EST IMPOSSIBLE AUX HOMMES
EST POSSIBLE À DIEU »
Mais il y a une condition incontournable
et clairement affirmée
dans le passage d’évangile selon S. Jean
que nous venons d’entendre :
«SI VOUS M’AIMEZ,
VOUS GARDEREZ MES COMMANDEMENTS.
MOI JE PRIERAI LE PÈRE,
ET IL VOUS DONNERA
UN DÉFENSEUR QUI SERA POUR TOUJOURS AVEC VOUS. »
Ce défenseur c’est L’ESPRIT QUI SANCTIFIE ;

Après avoir été le défenseur de ses disciples
Jésus leur dit avant de retourner au Père
« SI VOUS M’AIMEZ,
SI VOUS RESTEZ FIDÈLES À MA PAROLE,
JE PRIERAI LE PÈRE,
ET IL VOUS DONNERA UN AUTRE DÉFENSEUR
QUI SERA POUR TOUJOURS AVEC VOUS. »
Ce défenseur c’est l’Esprit Saint, l’Esprit qui sanctifie.
FRÈRES ET SŒURS,
ce don de l’Esprit dont c’est la fête aujourd’hui,
dimanche de la Pentecôte.

Ce don de l’Esprit qui sanctifie vient du Père par le Fils ;
il est donné aux disciples craintifs
réunis au cénacle à Jérusalem,
et il fait de ses disciples des apôtres que rien n’arrêtent.
Il en est ainsi depuis près de deux mille ans.
C’est ce même Esprit qui nous sanctifie aujourd’hui
et qui nous envoie là où le destin nous conduit
car comme le dit le concile Vatican II :
« la sainteté est la vocation universelle du genre humain. »

Il y a une cinquantaine d’années
Le maire de Florence, Giorgio Lapira
un homme rayonnant de l’Esprit qui sanctifie,
Il disait un jour : « ÊTRE SAINT MOI ? ET POURQUOI PAS ! »
Depuis plusieurs mois,
la cause de la béatification de Giorgio Lapira
est introduite au Vatican.
Tout le monde n’est pas appelé à la reconnaissance exemplaire et exceptionnelle par la canonisation ,
ou par la béatification,
mais tous sont appelés à la sainteté.
Frères et sœurs,
Être saints ! Nous ?
Et pourquoi pas !