4ième de Pâques A

Frères et Sœurs,

Il y a quelques dimanches Jésus se trouvait confronté avec quelques pharisiens à propos de la guérison de l’aveugle de naissance.

Les pharisiens furieux rejettent de la synagogue ce malheureux parce que, entre-autres, il a été guéri le jour du Sabbat.

Par contre,

Jésus l’avait accueilli et le traitait comme une personne humaine à part entière.

 

Le péché que Jésus reproche aux pharisiens c’est l’aveuglement qui leur est propre et qui n’est pas celui de l’aveugle-né.

Aux pharisiens, Jésus leur dit : 

« si vous étiez des aveugles…

comme l’aveugle,                                        

vous n’auriez pas de péché.             

Mais à présent vous DITES :         

« nous voyons. »                       

« votre péché demeure. »

Les pharisiens rejettent ce pauvre de la synagogue,

alors que Jésus se tourne vers l’aveugle      

il le comble et le guérit.

L’évangile de ce jour est d’une importance capitale pour bien comprendre la personne et la mission de Jésus.

Jésus parlait ainsi aux pharisiens :

« Amen, amen, je vous le dis :

-ou ce qui revient au même -                

« En vérité, en vérité                         

je vous le dis : »

Cette insistance montre l’importance de ce que Jésus va dire.

Dans la première parabole                              

car il y en aura une seconde,

Jésus parle du berger, du bon berger.

Il faut imaginer le paysage en ce temps-là au Moyen-Orient.

Le troupeau est groupé                           

pour la nuit dans un enclos bien gardé.

Rappelons-nous la nuit de Bethléem          

où les bergers ayant soigneusement

regroupé les brebis dans l’enclos,              

les bergers sont les premiers à recevoir

l’annonce de la naissance Jésus,                

 le Fils de Dieu.

À propos de berger,

L’évangile de ce jour nous dit que

« les brebis écoutent la voix du berger et elles le suivent. »                                    

elles ne précèdent jamais le berger,          

elles le suivent.

Ça me rappelle :

Il y a une cinquantaine d’année,            

étant prêtre en paroisse,                            

je voulais, avec un confrère,                                            

passer notre temps de vacances              

chez un berger en haute montagne.

Nous cherchons et nous trouvons.

Dans un petit hameau                          

haut perché dans le village de Saint Julien en Beauchesne dans les hautes Alpes.

Ce petit hameau de 7 maisons dont trois occupées à I600m d’altitude.

Arrivé à la bergerie                               

nous faisons connaissance avec l’épouse du berger. Elle nous dit :

« mon mari va rentrer d’un moment à l’autre.                                                     

Il est parti dans telle direction,                

allez à sa rencontre ;                             

vous le verrez facilement de loin. »

Si les pâturages sont immenses,               

le troupeau est reconnaissable,           

environ  500 brebis.

Ayant aperçu le berger et sa troupe, d’emblée ce qui nous a étonné,                

mon ami et moi,                                    

c’est l’attention du berger pour ses brebis.

Après une brève connaissance,                  

ce berger,                                              

un intellectuel diplômé en philosophie de Louvain qui est devenu berger nous dit :

« Vous permettez,                                     

Il y  a une brebis qui souffre ;                    

je dois m’en occuper. »

Une fois entré dans la bergerie,

Le berger se faufile dans ce nuage laineux et, à notre étonnement                                 

le berger, sans hésiter,                              

retrouve la brebis en souffrance.

J’ai compris alors la sensibilité du vrai berger                               

qui connaît ses brebis                          

et ses brebis le connaissent.

Je me demande encore comment dans cette marée moutonneuse, il a pu trouver aussi vite la brebis en souffrance.

Cet homme profondément humain connaît ses brebis et ses brebis le connaissent.

Elles le connaissent tellement              

qu’elles ne se sont pas intéressées à nous, deux étrangers ;                                            

elles n’avaient d’attention que pour le berger.

J’ai compris un peu mieux ce jour-là         

Le passage d’évangile du bon berger        

que nous venons d’entendre.

Le berger,                                           

c’est ce qui caractérise la personne de Jésus, l’Envoyé du Père.

Dans les représentations d’icônes,             

le Christ en majesté est toujours représenté la main droite ayant l’index et le majeur levés,                                                     ce qui signifie                                             

que le Christ a les deux natures :

divine et humaine.

Quant au pouce, l’annulaire et l’auriculaire qui se rejoignent,

ils expriment ainsi la trinité en un seul Dieu.

Dans la seconde parabole de cet évangile,
nous avons dans la bouche de Jésus cette expression :                                     

« Amen, amen, je vous le dis :

« je suis la porte des brebis ; »

Il ne dit pas :                                       

« je suis la porte de la bergerie » Mais bien :                                          

« je suis la porte des brebis. »

Voilà sa mission.

Jésus ne va pas aider ceux qui se tournent vers lui à réussir                                   

dans la vie,

Mais il va les aider à réussir                                             

leur vie dans toute sa plénitude.

Dans la première parabole Jésus se situait au niveau de sa personne.

Ici, dans la seconde parabole,                    

il est question de son savoir-faire.      

Comment il va se situer                        

quant à sa mission d’envoyé du Père.                      

Jésus s’adresse toujours aux pharisiens      

qui ne comprennent pas l’expression du berger

Jésus va leur parler de SA mission.

Il leur dit en insistant plusieurs fois sur l’expression:

« Je suis… »                                              

s’appliquant par-là, à lui-même,                

les paroles qui viennent de Dieu                                         

sur la montagne de l’Horeb,                     

en réponse à la question que Moïse lui pose:

« quel est ton nom ? »

La réponse que Moïse reçoit :

« Je suis ! » 

Dans notre passage d’évangile,                

par trois fois, l’expression revient :

« JE SUIS. »         

Jésus dira aux pharisiens:                                                 

« je SUIS LA porte des brebis. » …                                                             

Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera SAUVÉ. »

Il faut passer par lui.                                 

Il est la porte pour entrer dans la bergerie        

ou pour le dire autrement :                              

« pour entrer dans le royaume. »

Je ne pourrais mieux faire que de laisser    

la parole à l’icône de la Transfiguration     

dans le bas-côté sud de notre église.

Il s’agit, ici, de la mission, proprement dite, de Jésus.                                       

Sur l’icône, nous voyons Jésus               

devant ce grand soleil                              

sur lequel figure la Jérusalem céleste :       

le Royaume avec ses douze portes.

Les douze portes de la Jérusalem céleste,                            

le Royaume des Cieux.

Mais, en fin de compte,                       

semble dire Jésus avec humilité en  se désignant avec l’index gauche :

« La Porte                                        

pour entrer dans le Royaume,       

c’est moi. »

FRÈRES ET sœurs ,

si nous passons par lui, en lui,               

nous avons la possibilité d’aller là où il fait bon vivre éternellement.                      

Enfin,

si nous ne retenions                                 

que quelques mots dans l’esprit de cet évangile                                                 

ce pourrait bien être cette parole de Jésus     

en Jean 14,6                   

« personne ne va au Père                 

sans passer par moi. »