Homélies de Dom Armand Veilleux

13 avril 2022 - mercredi de la Semaine Sainte

Isaïe 50, 4-9a ; Mt 26, 14-25          

Homélie 

Nous avions, hier, comme première lecture, le deuxième des quatre chants du Serviteur qu’on trouve dans le Livre de la Consolation d’Israël du prophète Isaïe. Aujourd’hui nous avons le troisième de ces chants, Nous l’avons d’ailleurs déjà lu à la messe du jour des Rameaux. L’Église a toujours vu dans ce Serviteur une préfiguration du Messie souffrant.

12 avril 2022 - mardi de la Semaine Sainte

Isaïe 49, 1-6 ; Jean 13, 21…38

          

Homélie

 

En ces derniers jours de Carême avant le Triduum Pascal, les lectures de la messe nous font entrer définitivement dans les aspects du mystère pascal que nous célébrerons au cours des prochains jours.

10 avril 2022 – Dimanche des Rameaux "C"

Is 50, 4-7; Ph 2, 6-11; Lc 22, 14-23,56

 H O M É L I E

           En cette année nous lisons, en ce dimanche des Rameaux, le récit de la Passion selon l’Évangéliste Luc. Comme nous le savons, Luc est l’Évangéliste de la miséricorde. La tradition de l’Église primitive qu’il nous transmet dans son Évangile, est celle de l’amour infini de Dieu manifesté en Jésus-Christ. Aucun des Évangéliste n’a mieux perçu et exprimé la sensibilité de l’amour du Père, qui s’est manifesté en Jésus, surtout à l’égard des pauvres, de ceux qui souffrent, de ceux qui sont marginalisés par la société. Tout au long de l’Évangile, Luc souligne l’attention de Jésus à l’égard des faibles, des orphelins et des veuves, et aussi des pécheurs. Dans ce contexte il est bon d’entendre le pape François exprimer sans cesse à nouveau son rêve d’une Église pauvre pour les pauvres et son appel à introduire de la tendresse dans toutes les relations humaines.

11 avril 2022 -- lundi de la Semaine Sainte

Isaïe, 42, 1-7 ; Jean 12, 1-11

Homélie

           Ce récit de l’Évangile de saint Jean est très semblable à un récit que Matthieu et Marc placent tout de suite avant celui de la Passion. L’Évangile de Jean a certainement été écrit longtemps après celui des Synoptiques, mais il doit rapporter avec justesse un événement qu’on racontait dans les Églises qui étaient sous l’influence de Jean. Les amis intimes de Jésus, en particulier Marthe, Marie et Lazare, sont si importants dans l’Évangile de Jean, que celui-ci n’aurait pas pu inventer ce récit ni même l’arranger pour mettre Marthe, Marie et Lazare au cœur du récit. 

5 avril 2022 - Mardi de la 5ème semaine de Carême

Nb 21, 4-9 ; Jn 8, 21-30

 

H o m é l i e

 

          Tout au long de ce temps de carême les lectures bibliques, en nous invitant à la conversion, nous ont parlé de l’expérience du désert, au cours de laquelle, durant quarante ans Dieu a formé et transformé son peuple.

          Il y a une expérience du désert au début de tout grand cheminement spirituel.  Après son baptême Jésus lui-même a débuté cette nouvelle période de sa vie par un chemin de solitude au désert.  Avant Lui, cela avait été aussi l’expérience d’Élie, passant à travers le désert de sa propre pauvreté, de sa peur, de sa faiblesse avant d’atteindre le sommet de sa rencontre avec Dieu dans la brise légère sur le mont Horeb.  Ce fut l’expérience de Paul, qui passa quelques années mystérieuses, dont nous ne savons à peu près rien, dans le désert d’Arabie après sa rencontre avec le Christ sur le chemin de Damas. Et des milliers de femmes et d’hommes, depuis les débuts de la vie monastique en Syrie et en Égypte jusqu’à aujourd’hui – sans oublier, bien sûr, les grands ascètes du Jura (d’hier et d’aujourd’hui !) sont allés au désert pour y vivre cette expérience.

          Le désert est un lieu bien spécial. Dans une terre riche et humide tout peut croître. Dans le sol aride et desséché du désert seuls quelques plantes solides et résistantes (ou coriaces !) peuvent croître.

          Le chemin de la solitude peut sans doute conduire à des expériences mystiques foudroyantes comme celle d’Élie ou de Jésus après son baptême ou encore sur le mont Thabor.  Mais, en général, le chemin de conversion qu’offre le désert est quelque chose de beaucoup plus prosaïque, comme celui du peuple d’Israël dont nous parle la première lecture de ce matin.  Les Hébreux en ont marre de cette nourriture fade du désert, qui leur sort par le nez.  Ils se révoltent contre leurs guides, Moïse et Aaron, qui n’ont rien trouvé d’autre à leur donner et qui ne semblent vraiment pas savoir vers où ils les guident.  Et il y a tous ces serpents, qui les mordent.

          C’est là une description assez juste du désert monastique, où les monts Horeb et Thabor ne sont pas nécessairement fréquents. Le désert monastique, cette vie monastique dont Benoît dit qu’elle est un carême continuel, consiste dans tous les événements de notre vie quotidienne.  Cette expérience du désert nous la faisons dans le choses bien ordinaires de la vie, comme par exemple à travers nos échecs -- échecs dans notre travail, dans nos relations fraternelles, dans notre vie ascétique.   Ou encore lorsque l’âge avançant, nous nous rendons compte que nous n’avons plus les forces que nous avions autrefois.

          Quand nous acceptons toutes ces limites, elles nous mettent en présence de nos limites plus profondes, de notre péché, de toutes les idoles que nous vénérons en secret.  Et c’est là le premier pas vers la conversion du cœur – une conversion que nous ne pouvons pas opérer nous-mêmes, mais qu’on ne peut que recevoir comme un pur don. (« J’enlèverai de votre poitrine le cœur de pierre et j’y mettrai un cœur de chair...)

          Quand les Pères du désert, dans leurs écrits, parlent de leurs luttes contre les bêtes, les serpents et les diables, ce sont là simplement des images par lesquelles ils décrivent ces aspects de leurs cœurs que Jung appelait notre « ombre » (shadow).

          Quand Jésus décrit la réalité de la conversion il n’utilise pas des images suaves et faciles : il se réfère aux deux moments traumatiques de la vie, la naissance et la mort. À Nicodème, il dit qu’il faut naître à nouveau et aux disciples il parle du grain tombé en terre qui ne porte du fruit que s’il meurt. 

Armand Veilleux

10 avril 2022 – Dimanche des Rameaux "C"

Is 50, 4-7; Ph 2, 6-11; Lc 22, 14-23,56

 H O M É L I E

           En cette année nous lisons, en ce dimanche des Rameaux, le récit de la Passion selon l’Évangéliste Luc. Comme nous le savons, Luc est l’Évangéliste de la miséricorde. La tradition de l’Église primitive qu’il nous transmet dans son Évangile, est celle de l’amour infini de Dieu manifesté en Jésus-Christ. Aucun des Évangéliste n’a mieux perçu et exprimé la sensibilité de l’amour du Père, qui s’est manifesté en Jésus, surtout à l’égard des pauvres, de ceux qui souffrent, de ceux qui sont marginalisés par la société. Tout au long de l’Évangile, Luc souligne l’attention de Jésus à l’égard des faibles, des orphelins et des veuves, et aussi des pécheurs. Dans ce contexte il est bon d’entendre le pape François exprimer sans cesse à nouveau son rêve d’une Église pauvre pour les pauvres et son appel à introduire de la tendresse dans toutes les relations humaines.

02 avril 2022 : Samedi de la 4ème semaine de Carême

Jer 11, 18-20 ; Jean. 7, 40-53

Homélie

Saint-Jean a le don de terminer un récit par une très courte phrase qui semble sans importance mais qui est chargée d'une profonde signification symbolique.  Voici quelques exemples.  Au début de l'Évangile, lorsqu'il raconte la première rencontre des disciples avec Jésus, il conclut en disant : "Il était quatre heures de l'après-midi".  De la même manière, dans le récit de la Cène, après le départ de Juda, Jean conclut par : "Il faisait nuit".  De même, dans le texte que nous venons de lire, après la description de la discussion de la foule et des Pharisiens sur Jésus, il dit : "Chacun alla chez lui".