Homélies de Dom Armand Veilleux

16 juillet 2022 - samedi de la 15ème semaine

Mi 2, 1-5; Mt 12, 14-21

H O M É L I E

           En ces temps de "globalisation" et de "mondialisation" -- d'une certaine mondialisation toute dominée par l'économique -- le fossé entre les nations riches et les nations pauvres se creuse de plus en plus, tout comme celui entre les riches et les pauvres au sein de chaque pays.

           Périodiquement les décideurs -- mais sont-ils vraiment les décideurs ? -- des nations riches se réunissent et nous sommes maintenant habitués à voir ces réunions accompagnées de manifestations violentes, des anarchistes se mêlant toujours à ceux qui voudraient montrer pacifiquement leur désaccord. Le tout se termine souvent par des pertes de vie.

           Dans l'Évangile nous voyons que Jésus lui-même n'est pas exempt de telles confrontations.  Il ne refuse pas les confrontations verbales avec les Pharisiens et les Docteurs de la Loi.  Mais il ne répond jamais à la violence par la violence.  Il sait qu'il sera, à la fin, victime de la violence, mais il ne la désire pas et l'évite aussi longtemps que son heure n'est pas venue.  Dans l'Évangile d'aujourd'hui nous voyons que lorsque les Pharisiens préparent sa mort, alors qu'il opère un miracle dans la synagogue, il décide de se retirer dans un lieu désert, car son heure n'est pas venue, et la foule des petits le suit et il les délivre de leurs maux. 

           Cette scène donne à Matthieu l'occasion de citer le beau texte d'Isaïe sur le Serviteur de Dieu, le Messie, rempli de l'Esprit, qui ne conteste pas et ne fait pas entendre sa voix dans les rues, mais qui ne brise pas non plus le roseau déjà froissé ni n'éteint la mèche qui fume encore, et qui fait tomber toutes les frontières, puisqu'il est l'espoir même des nations païennes.  Ce texte devrait inspirer aussi bien les "décideurs" enfermés dans leurs bunkers que les manifestants dans les rues.  Il devrait aussi nous inspirer, chacun d'entre nous, dans les petits conflits dont est souvent faite notre vie quotidienne.

Armand VEILLEUX

15 juillet 2022 - Vendredi de la 15ème semaine PAIRE

Is 38, 1-6. 21-22. 7-8; Matthieu 12:1-8

H O M É L I E

           Dans l'Évangile d'hier Jésus établissait une comparaison entre ses commandements, qui sont un joug facile à porter et un fardeau léger, d'une part et, d'autre part, le poids sous lequel les Scribes et les Docteurs de la Loi écrasaient le peuple.  Et il invitait à venir à lui tous ceux qui peinaient sous le poids du fardeau.  L'Évangile d'aujourd'hui continue cette polémique, avec un exemple concret.

14 juillet 2022 – Jeudi de la 15ème semaine "B"

Isaïe 26:7-19; Matthieu 11:28-30

H O M É L I E

Nous poursuivons la lecture du Chapitre 11 de saint Matthieu, où celui-ci a regroupé diverses paroles brèves de Jésus.  Certaines de ces paroles ont été placées ailleurs par les autres Évangélistes; et d'autres, comme celle que nous venons de lire, sont propres à Matthieu.  Il serait futile d'essayer de retrouver la situation précise dans laquelle ces paroles ont été prononcées par Jésus.  Il s'agit de petits textes ou récits isolés qui circulaient dans l'Église primitive avant d'être regroupés dans nos Évangiles.  Ils ont une valeur et une force percutante en eux-mêmes, indépendamment de tout contexte.

13 juillet 2022 – Mercredi de la 15ème semaine paire

Is 10, 5-7. 13-16 ; Mt 11, 25-27

 

HOMÉLIE

L'Évangile que nous venons de lire (et qui forme un tout avec celui que nous lirons demain) comprend quelques points de contact avec le Magnificat de la Vierge Marie, qui sont très intéressants et extrêmement révélateurs.

12 juillet 2022, mardi de la 15ème semaine – année paire

Is 7, 1-9; Mt 11, 20-24

 

H o m é l i e

Les textes de cette Eucharistie nous parlent de faiblesse et de puissance – de la faiblesse des hommes et de la puissance de Dieu.  Dans la première lecture, tirée d'un des premiers chapitres du Livre d'Isaïe, nous avons la description d'une situation politique et militaire d'une très grande complexité avec l'affrontement de coalitions de part et d'autre.  Dans ces conditions le jeune roi Ahaz est rempli de crainte.  Son cœur, comme celui de tout le peuple tremble "comme tremblent les arbres de la forêt sous le vent".  Ahaz pense demander l'aide à l'Assyrie, compromettant l'autonomie de son royaume.  C'est alors qu'Isaïe lui est envoyé pour lui dire que Dieu sera leur support, mais à une condition : la foi.  " Si vous ne croyez pas, vous ne subsisterez pas"

Le 10 juillet 2022 – 15ème dimanche ordinaire "C"

Dt 30, 10-14; Col 1, 15-20; Lc 10, 25-37

 

H O M É L I E

          La première lecture que nous avons entendue était tirée du livre du Deutéronome, qui, de tous les livres de l'Ancien Testament, est le plus juridique.  Et pourtant le message que nous avons entendu était une merveilleuse introduction à l'enseignement de l'Évangile.  Ce texte nous disait que la Loi de Dieu ne peut pas être réduite à une série de règlements, mais est une loi d'amour, écrite sur nos coeurs.  Si nous écoutons cette loi d'amour que Dieu a écrite sur nos coeurs, tous les autres préceptes de l'Évangile ou de l'Église prendront leur vrai sens.  Si nous ne le faisons pas, ils demeureront un amoncellement de textes morts.

9 juillet 2022 – samedi de la 14ème semaine – année paire

Is 6, 1-8 ; Mat 10, 24-33 

Homélie

          Dans la dernière des béatitudes (Mt 5,10-12) Jésus avait déclaré bienheureux ceux qui sont persécutés pour la justice.  « Heureux êtes-vous, avait-il dit, lorsque l’on vous insulte, que l’on vous persécute et que l’on dit faussement contre vous toute sorte de mal à cause de moi. »  Et il ajoutait « C’est ainsi en effet qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés. »  Le passage d’Évangile que nous venons de lire commente en quelque sorte et explique cette béatitude