14 avril 2020 – Mardi dans l’Octave de Pâques
Ac 2, 36-41 ; Jean 20, 11-18
H o m é l i e
Marie Madeleine, celle qui avait oint les pieds de Jésus et les avait baisés avec tendresse, celle dont Jésus a dit que partout où serait proclamé l’Évangile, on raconterait ce qu’elle avait fait en mémoire d’elle – cette même Marie fut la première à venir au sépulcre le matin du troisième jour. Nous avons vu, dans le passage d’Évangile lu à la messe du Jour de Pâques, comment elle avait trouvé le tombeau vide et comment elle avait couru en informer Simon-Pierre et Jean. Elle fut donc, parmi les disciples de Jésus, la première à annoncer la Résurrection.
Dans le passage de l’Évangile de Jean que nous venons de lire, et qui fait suite à celui lu le jour de Pâques, nous la retrouvons près du tombeau, tout en pleurs, parce qu’on lui a enlevé son Jésus. C’est alors que Jésus se manifeste à elle. Elle est donc la toute première à qui Jésus se manifeste après sa Résurrection. Il se fait reconnaître en l’appelant simplement par son nom. « Marie », comme il l’avait sans doute fait de nombreuses fois lors de leurs rencontres à Béthanie, dans la maison de Marthe. Elle lui répond avec la même note d’intimité : « Rabbou-ni » ; ce qui ne signifie pas simplement « Maître », mais bien « Mon maître ». Et de nouveau il l’envoie vers ses disciples, qu’il n’appelle plus simplement ses disciples, ou ses amis, mais bien ses frères. Et le choix du mot « frères » est important, car le message n’est plus qu’il les retrouvera en Galilée. Le message est qu’il monte vers « son Père » et « leur Père ».
L’expérience de la Résurrection changera radicalement les disciples. Durant tout le temps pascal, la première lecture de la messe de chaque jour, nous transmettra l’expérience de la première communauté chrétienne. La lecture d’hier, et celle d’aujourd’hui qui en est la continuation, nous rapportent le discours de Pierre à la foule le jour de la Pentecôte. Ce Pierre, craintif pour sa propre vie, qui avait renié Jésus le jour de son arrestation, parle maintenant à la foule avec courage et audace : « Ce Jésus que vous avez mis à mort, leur dit-il, le Père l’a ressuscité ». Toute la prédication chrétienne est résumée en ces mots. Tout le reste consistera simplement à déduire les conclusions pratiques de ce fait fondamental.
La liturgie du Temps Pascal nous permettra de voir comment cela a été vécu par les premiers chrétiens.
Armand Veilleux