30 avril 2020 -- jeudi de la 3ème semaine de Pâques
Actes 8,26-40; Jean 6, 44-51
H O M É L I E
Nous poursuivons notre lecture du Chapitre 6 de saint Jean. Dans les sections lues ces derniers jours, Jésus nous redisait qu'il était, Lui, le Pain de la Vie, et que quiconque viendrait à Lui avec foi aurait la vie éternelle. Aujourd'hui il établit le lien entre la foi et le sacrement de l'Eucharistie. Le pain qu'Il donnera à celui qui vient à lui, c'est sa chair, déjà livrée pour la vie du monde. Dans ces quelques mots, le lien est établi non seulement entre la foi et le geste sacramentel, mais aussi entre foi, sacrement et l'événement de la Croix.
Le même lien est établi dans la première lecture, qui continue de nous relater les progrès de l'Évangélisation au-delà du territoire d'Israël, à la suite de la première persécution. Le sang du premier martyr est déjà source de Chrétiens. Et cette fois il y a, en plus, le lien entre les deux éléments du sacrement: la parole et le geste.
Chaque année beaucoup de Juifs venaient de la diaspora pour célébrer à Jérusalem la Fête de la Pâque. Certains d'entre eux étaient des Juifs de naissance, qui vivaient en exil; d'autres étaient des païens qui s'étaient convertis au judaïsme. L'une des grandes diasporas était alors celle de la partie orientale de l'Afrique -- ce qui est actuellement l'Égypte et l'Éthiopie. C'est de là que provenait l'Éthiopien, fonctionnaire de Candace, reine d'Éthiopie, dont parle notre lecture. Il lisait un texte de l'Ancien Testament, tiré du prophète Isaïe. Le diacre Philippe lui fait la catéchèse et lui explique que ce texte annonce les souffrances de Jésus, le Messie. L'Éthiopien reçoit le don de la foi et croit à ce message. Il exprime sacramentellement sa foi en recevant le baptême. Nous avons là tous les aspects de la vie sacramentelle de l'Église.
Cet Éthiopien faisait partie de ceux qui sont venus à Jérusalem et sont retournés dans leur pays y rapportant le message évangélique, ce qui explique la présence de l’Église dans cette partie de l’Afrique dès la première génération chrétienne. La fin du récit nous montre l'aspect complémentaire de l'Évangélisation: le diacre Philippe continuant son chemin pour aller lui-même porter l'Évangile à Césarée, au-delà des frontières de la Judée, de la Galilée et de la Samarie.
Armand Veilleux