12 mai 2020 – Mardi de la 5ème semaine de Pâques
Actes 14:19-28; Jean 14:27-31a
Homélie
La première lecture nous raconte une période particulièrement mouvementée du ministère apostolique de Paul et Barnabé. Rien ne les décourage, même lorsqu'ils sont l'objet de violence et que Paul est lapidé et laissé pour mort. Si une telle violence s'acharne contre eux, c'est précisément que, non seulement ils refusent d'utiliser eux-mêmes la violence, mais qu'ils prêchent la Bonne Nouvelle à tous, sans exception, reconnaissant ainsi à toute personne la même dignité et la même vocation d'enfant de Dieu, au delà de toutes les différences.
Comme nous le savons, toutes les guerres, tous les conflits et toutes les tensions entre personnes viennent du refus d'accepter l'autre dans sa différence, et de la volonté de lui nier ses droits, y compris le droit à la vie, parce qu'il est différent.
Jésus dit à ses disciples, au cours du dernier repas qu'il prend avec eux, qu'il veut leur laisser la paix, mais pas une paix quelconque. "Je vous laisse la paix; c’est ma paix que je vous donne; je ne vous la donne pas comme le monde la donne." Nous savons tous comment les efforts politiques pour rétablir la paix entre des factions rivales n'aboutissent presque jamais, car ce n'est pas la paix que l'on cherche la plupart du temps dans ces négociations, mais une simple absence de combat – et une absence de combat que chacun désire qu'elle lui soit favorable.
La paix que nous a promise Jésus c'est celle qui s'enracine dans le respect mutuel et l'amour : "Aimez-vous les uns les autres, afin que le monde croie que je vous ai envoyés". Plusieurs des communautés monastiques de notre Ordre vivent dans des régions marquées par les conflits engendrés par l'exploitation des uns par les autres, Ces communautés monastiques chrétiennes donnent, de par leur mode même de vie, et la qualité de leurs relations fraternelles, un exemple et un modèle de paix – non pas une simple absence de conflits, mais une paix comme le monde ne peut donner. Cette paix requiert beaucoup d'efforts et de bonne volonté de chacun et chacune, mais ne peut finalement être qu'un don gratuit de Dieu, qu'il nous faut tous constamment demander au Prince de la Paix. Prions pour ces communautés.
Armand Veilleux