Homélie pour le Vendredi de la 6ème semaine de Pâques

22 mai 2020

Actes 18, 9-18; Jean 16, 20-23

 

 

Homélie

Comme nous l’avons vu la semaine dernière, les Actes des Apôtres nous donnent une description admirablement réaliste des interactions et même des tensions au sein de la première communauté chrétienne de Jérusalem.  Nous avons vue comment Barnabé était allé chercher Paul à Tarses et comment ils avaient travaillé ensemble avant de se séparer et de poursuivre leur œuvre d’évangélisation, chacun de son côté. Aujourd’hui nous voyons les difficultés de Paul avec les Juifs d’Athènes et ses premières difficultés avec la justice romaine.  Heureusement, pour cette fois-ci, tout finit bien.  Ce ne sera pas toujours le cas, comme nous savons.

 

Cela nous rappelle qu’aujourd’hui encore l’Église se construit non pas tant à travers de grandes démonstrations et de grands événements, mais avant tout à travers la vie ordinaire de chaque chrétien.  C’est à travers notre expérience quotidienne de l’Évangile, avec nos succès et nos échecs, à travers notre communion et nos tensions, que notre communauté et notre Église se construisent et grandissent.

Dans l’Évangile d’aujourd’hui, nous avons un autre segment du long discours de Jésus à la dernière Cène.  Il parle à ses disciples de leur croissance personnelle et collective, utilisant, comme il le fait souvent, des images tirées des éléments et des moments les plus importants de la vie humaine : la joie et la peine, la douleur et la consolation, la vie et la mort.  Il avait déjà expliqué à Nicodème, au début de sa vie publique, qu’à moins de naître à nouveau on ne peut entrer dans la Vie.  Ici, il nous rappelle que toute naissance implique de la douleur.  Faire l’expérience de la douleur et de la peine dans notre vie est une expérience humaine normale.  Mais nous savons aussi que la douleur peut se transformer en joie, comme la joie de la femme qui vient de mettre un enfant au monde.  Chaque fois que nous croissons vraiment, chaque fois qu’un nouvel être est né, nous pouvons et nous devons nous réjouir.

 Armand Veilleux