22 juillet 2020– Fête de sainte Marie-Madeleine
Sag 3, 1-4 (ou 2 Cor 5, 14-17); Jn 20, 1-2. 11-18
Homélie
Marie-Madeleine est sans doute la femme mentionnée dans l'Évangile au sujet de laquelle on sait le plus de choses (bien qu'il ne soit pas toujours absolument clair de quelle "Marie" les Évangélistes parlent). Lorsqu'elle lava les pieds de Jésus et les arrosa de parfum, Jésus dit que partout où l'Évangile serait enseigné on raconterait ce qu'elle avait fait "en mémoire d'elle". Et cependant ce qui a été surtout retenu de Marie-Madeleine par saint Jean, et qui est l'objet du texte d'Évangile que nous venons de lire, c'est qu'elle fut le premier témoin de la Résurrection de Jésus.
C'était là une chose très importante dans l'Église primitive. On se souviendra que lorsque les Onze décidèrent de choisir quelqu'un pour prendre la place de Judas dans le Collège des Douze, ils cherchèrent quelqu'un qui avait été "témoin de la Résurrection".
Mais que signifie "être témoin de la Résurrection". En réalité personne n'a été témoin du moment précis où Jésus est sorti vivant du tombeau. Ce moment est l'objet de la Foi. Les témoins de la Résurrection sont ceux qui ont eu une rencontre personnelle avec le Christ ressuscité. Et parmi ces témoins, selon l'Évangile, Marie-Madeleine est la première. Cette rencontre nous est décrite avec beaucoup d'émotion et de délicatesse par saint Jean.
Marie-Madeleine est la première à se rendre au tombeau très tôt, le premier jour de la semaine, au moment où tout commence. Elle s'attend à y trouver le corps de Jésus, mais elle voit que la pierre qui fermait le tombeau a été roulée. Tout de suite elle va avertir Jean, le disciple bien-aimé, le seul des Apôtres qui était présent au Calvaire, et va avertir aussi Pierre, dont elle reconnaît ainsi l'autorité. Après que ceux-ci furent venus et repartis, elle reste là à pleurer parce qu'on a enlevé son Seigneur. Elle le reconnaît lorsqu'il l'appelle par son nom "Marie", comme il l'avait sans doute fait bien des fois auparavant.
Si nous cherchons vraiment Dieu – et c'est cela que nous sommes venus faire au monastère – nous entendrons un jour ou l'autre Jésus nous appeler par notre propre nom. Il nous appellera à une rencontre personnelle toujours plus intime avec lui. Et alors nous pourrons être nous aussi – et même nous devrons être nous aussi des témoins de la Résurrection, car c'est là la mission essentielle du Chrétien.
Armand Veilleux