6 décembre 2020 – 2ème dimanche de l'Avent "B"

Isaïe 40, 1-5. 9-11;  2 Pierre 3, 8-14; Marc 1, 1-8

H O M É L I E

 

          Nous attendons tous beaucoup de choses qui tardent à venir. La paix, par exemple, qu’attendent les pays en guerre.  Il est bon alors d'entendre à nouveau la réflexion de saint Pierre qui nous disait au début de la deuxième lecture:  "Bien-aimés, il est une chose qui ne doit pas vous échapper : pour le Seigneur, un seul jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un seul jour." 

 

          Saint Pierre, nous exhorte aussi à attendre avec impatience la venue du jour de Dieu.  Et que devons-nous faire durant cette attente?  "Faites tout, dit-il, pour que le Christ vous trouve sans tache ni défaut, dans la paix".  

          La paix!  Elle est bien loin de notre humanité. Nombreux sont les foyers de guerre à travers le monde.  Meurtrie par tant de guerres et par toutes les misères qui s'ensuivent, notre humanité a grand besoin de consolation.  Aussi, viennent tout à fait à propos les paroles du Livre de la Consolation en Isaïe (1ère lecture):  "Consolez, consolez mon peuple, dit Dieu.  Parlez au cœur de Jérusalem et proclamez que... son crime est pardonné."  Le Seigneur, dit encore Isaïe, "vient avec puissance et son bras est victorieux".  Que veut dire que "son bras est victorieux" ?  Viendrait-il comme un guerrier puissant pour nous délivrer de nos ennemis ?  -- Non, la suite du texte nous dit au contraire qu'il vient comme un berger et que "son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, et il prend soin des brebis qui allaitent leurs petits".

          Encore faut-il que cette venue du Seigneur qui vient consoler son peuple soit préparée.  Une voix, dit encore le prophète, proclame:  "Préparez à travers le désert le chemin du Seigneur.  Tracez dans les terres arides une route aplanie pour notre Dieu.  Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées, les escarpements se changeront en plaine, et les sommets, en large vallée !  Alors la droite du Seigneur se révélera..."

          Les montagnes à abaisser et les ravins à combler ce sont toutes les choses qui séparent les peuples et aussi qui séparent toutes les personnes les unes des autres, au sein d’une nation, d’une famille ou d’une communauté. C’est par la conversion, personnelle et collective, que se comblent ces fossés et que s’abaissent ces montagnes.

          Conversion:  C'est le premier mot du message de Jean-Baptiste, comme ce sera le premier mot du message de Jésus.  Jean "proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés" nous dit Marc.  Et nous savons par le texte parallèle de Luc ce que Jean entendait par "conversion".  Aux foules qui lui demandaient: "Que nous faut-il donc faire?" il répondait:  "Si quelqu'un a deux tuniques, qu'il partage avec celui qui n'en a pas; si quelqu'un a de quoi manger, qu'il fasse de même."  Aux collecteurs d'impôts il disait: "N'exigez rien de plus que ce qui vous a été fixé" et aux militaires: "Ne faites ni violence ni tort à personne".  Nous avons là tout un programme pour l’Avent !

          Efforçons-nous, durant ce Temps de l’Avent, de nous préparer à la Venue de notre Libérateur en aplanissant les montagnes de nos ambitions et de nos égoïsmes et en comblant les fossés de tout ce qui peut nous séparer les uns des autres.

Armand Veilleux