7 juillet 2022 - jeudi de la 14ème semaine paire

Osée 112, 1-4.8c9 ; Mt 10, 7-15

H o m é l i e

           Ce que Yahvé dit de son Peuple Israël, dans le beau texte d’Osée que nous venons d’entendre comme première lecture peut tout aussi bien s’appliquer à chacun de nous comme individu ou encore à nous en tant que communauté.  « Quand Israël était jeune, je l’ai aimé ».  Dieu nous a aimés le premier, nous manifestant un amour aussi tendre que celui d’une mère pour son fils, ou d’une nourrice pour son nourrisson. 

           C’est pour nous l’occasion de prendre conscience encore une fois de toutes les marques d’amour que nous avons reçues de Dieu, et de lui en rendre grâces. En même temps nous devons nous rendre compte que, pas plus qu’Israël, nous ne sommes à la hauteur de cet amour dont nous sommes l’objet. Nous n’avons pas toujours reconnu à quel point Dieu a pris et prend soin de nous.  La reconnaissance à la fois de l’amour de Dieu et de l’insuffisance de notre réponse est le point de départ de tout mouvement de conversion, qu’il soit individuel ou communautaire. 

           Nous n’avons pas été envoyés sur les routes pour guérir les malades, ressusciter les morts et chasser les démons, comme le furent les Disciples de Jésus, sur les routes de Palestine.  Et pourtant notre vie à chacun de nous a une dimension tout aussi apostolique.  C’est pourquoi nous sommes appelés au même détachement radical : nous n’avons besoin, pour aller à Dieu, ni d’or ni d’argent, ni de sac pour la route.  Nous n’avons surtout besoin d’aucune des certitudes que nous nous créons et auxquelles nous nous accrochons.  Nous serons pour ceux qui nous reçoivent – c’est-à-dire pour nos frères ou nos soeurs avec qui nous vivons, et tous ceux et celles que nous rencontrons chaque jour, des agents de paix dans la mesure où nous serons véritablement libres de toute attache.

           Prions l’Esprit Saint de brûler toutes les attaches à nos fausses sources de sécurité et de combler nos coeurs de son amour, pour que nous puissions nous aimer les uns des autres du même amour dont il nous aime Lui-même.

Armand Veilleux