1 décembre 2022 – Jeudi de la 1ère sem. de l’Avent

Isaïe 26, 1-6 ; Matt. 7, 21. 24-27

 

Homélie

                                                                                                           

         Les quelques versets d’Évangile que nous venons de lire sont la fin de ce que nous appelons le Sermon sur la Montagne, ce long discours dans lequel Matthieu rassemble tous les plus importants éléments de l’enseignement de Jésus.  Après ces quelques versets, Matthieu ajoute une conclusion, que nous n’avons pas lue et qui est : « Quand Jésus eut achevé ces discours, les foules étaient frappées de son enseignement ; car il les enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme leurs scribes. »

         Le Sermon sur la Montagne avait commencé, évidemment, avec les Béatitudes : « Bienheureux les pauvres, les miséricordieux, les artisans de paix, ceux qui souffrent... ». Chacune de ces Béatitudes étaient un appel à l’action adressé aux disciples afin que la pauvreté, la tristesse et la guerre puissent être éradiquées de la société, à travers leur amour actif.  Ensuite Jésus avait demandé à ses disciples quelque chose de beaucoup plus radical que ce que la Loi exigeait.  « On vous a dit... je vous dis. » « On vous a dit d’aimer votre prochain, je vous dis d’aimer vos ennemis... Si quelqu’un vous demande votre chemise, donnez-lui aussi votre manteau ».

         Et cela avait conduit à l’enseignement de Jésus sur l’hypocrisie, c’est-à-dire la recommandation de ne faire aucun acte de religion qui ne corresponde pas à la vérité de la vie.  Toutes les pratiques religieuses sont absolument inutiles, si l’on ne pratique pas les Béatitudes, si l’on ne nourrit pas les affamés, si l’on ne console pas les affligés, si l’on n’aime pas ses ennemis, etc.

         Et tout cela avait conduit à la conclusion de ce long discours, que nous avons dans l’Évangile d’aujourd’hui.  Veillez, recommande Jésus, à construire votre maison sur des bases solides et non pas sur le sable.  La maison construite sur le roc, c’est celle de l’homme qui, dit Jésus, « écoute mes paroles (c’est-à-dire tout l’enseignement qui a précédé) et les fait passer dans ses actions ».  À l’opposé, la maison construite sur le sable est celle de l’homme qui dit : « Seigneur, Seigneur », qui peut même prophétiser au nom de Jésus, qui peut même chasser les démons et faire des miracles au nom de Jésus, mais ne vit pas dans sa vie de tous les jours, spécialement dans ses relations avec les autres, les demandes radicales du Sermon sur la Montagne.

         L’Avent est pour chacun de nous le temps de vérifier sur quelle sorte de fondements notre maison est construite.

Armand Veilleux

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