10 décembre 2022 - samedi de la 2ème semaine de l’Avent

Si 48,1-4.9-11 ; Mt 17, 10-13

 

H o m é l i e

          Depuis le début de l’Avent, la première lecture à la Messe était tirée du livre d’Isaïe. Nous avons ainsi parcouru rapidement, à travers des textes bien choisis à saveur messianique, tout ce beau Livre et spécialement, au cours de la dernière semaine, la seconde partie du Livre d’Isaïe, appelée « Le Livre de la Consolation d’Israël ».

          À partir d’aujourd’hui, la première lecture nous fera entendre, l’un après l’autre, divers autres prophètes ou sages d’Israël.  Aujourd’hui ce sera Ben Sirac le Sage, dans un texte qui parle du prophète Élie et qui, comme l’avait fait aussi le prophète Malachie, annonce le retour d’Élie à la fin des temps. Nous savons que Jésus, dans son témoignage sur Jean-Baptiste, disait que « le prophète qui doit venir, c’est lui ».

          On retrouve cette affirmation de Jésus deux fois dans l’Évangile de Matthieu, et nous avons justement la deuxième dans l’Évangile d’aujourd’hui. La première affirmation de Jésus avait été faite aux disciples de Jean qui étaient venu lui demander : « es-tu bien celui qui dois venir ? ».  Aujourd’hui, Jésus répond à une question explicite de ses propres disciples qui lui demandent pourquoi les scribes disent qu’Élie doit d’abord venir avant que n’apparaisse le Messie.  Les scribes s’appuyaient évidemment sur la prophétie de Malachie.  C’est alors que Jésus leur répond qu’Elie est effectivement revenu, mais en la personne de Jean.

          L’importance que donne la liturgie à la figure de Jean-Baptiste dont nous parlait l’Évangile de dimanche dernier et dont nous parlera encore celui de demain, repose sur le fait que sa mission a été de préparer ultimement le peuple à recevoir le Messie.  Son message en fut un de conversion.

          Ce message nous est aussi adressé.  Alors que nous nous préparons à célébrer l’Incarnation du Fils de Dieu, nous devons préparer nos cœurs à cette célébration.  Ce que nous célébrons à Noël n’est pas simplement le fait que Dieu est venu une fois, il y a deux mille ans, mais aussi le fait qu’il vient sans cesse dans nos vies.  Et c’est pourquoi le vœu monastique de « conversion » est un engagement à nous convertir sans cesse afin de nous préparer sans cesse à cette venue de Dieu dans notre vie. 

          Jésus n’est pas celui qui est venu, ou qui viendra.  Il est celui qui vient.

Armand  Veilleux