3 février 2023, vendredi de la 4ème semaine paire

Heb 13, 1-8; Mc 6, 14-29.

Homélie

Chers frères,

          Depuis le début du temps ordinaire, pour la lecture de l'Évangile, nous avons suivi Jésus dans les premières étapes de son ministère, selon l'Évangile de Marc.  Il y a eu de nombreux tournants dans cette courte période de la vie de Jésus. Le plus important a été le moment où il a quitté son village et est venu se faire baptiser par Jean le Baptiste. Ensuite, il y a eu le choix de ses disciples, les 40 jours dans le désert et le retour en Galilée, puis la mission des Douze, envoyés deux par deux, pour manifester la miséricorde de Dieu au peuple. Dans la lecture de l'Évangile d'aujourd'hui, il y a un autre tournant important : la décapitation de Jean le Baptiste. Après cela, ce sera une guerre continuelle entre Jésus et les chefs du peuple, surtout les Pharisiens, qui aboutira à la mort de Jésus sur la Croix.

          L'exemple de Jean le Baptiste est très important pour nous, les moines et les moniales. Nous savons que le premier nom donné aux ascètes, en syriaque était ihidaya, traduit ensuite en grec par monachos , et que la première signification de ce nom était : « celui qui n'a qu'un seul but, qu'un seul amour », et qui organise toute sa vie autour de cette seule chose importante.  

Jean est l'exemple suprême d'une telle unité d'esprit, d'une telle simplicité.  Il n'existe que pour une seule chose : préparer le chemin du Seigneur Jésus. Lorsque Jésus est là, il peut disparaître.  Il est un homme libre. Totalement libre. Il peut être audacieux envers tout le monde, car il n'a rien à perdre. Il n'est attaché à rien.  L’Épître aux Hébreux parle de ceux qui passent toute leur vie en esclavage, c'est-à-dire comme des esclaves, par peur de la mort.  Jean ne craint pas la mort. Il est libre.

          Demandons au Seigneur la grâce d'une telle liberté, d'une telle simplicité de cœur, qui nous permette d'être honnêtes et audacieux, avec nous-mêmes, avec Dieu, avec les autres, advienne que pourra ! Nous ne serons probablement pas décapités, comme Jean.  Mais même à supposer que nous le soyons un jour, le prix à payer en vaut la peine.

Armand Veilleux