6 février 2024 - mardi de la 5ème semaine du Temps Ordinaire

1 R 8, 22---30 : Mc 7,1-13 

H O M É L I E

          Jésus, dans l’Évangile, rappelle, aussi bien aux foules qui viennent à lui qu’aux Pharisiens et aux scribes, que la pureté qui compte devant Dieu n’est pas la « pureté rituelle » dont se préoccupaient les religions anciennes, y compris celle d’Israël, et qu’on s’efforçait d’obtenir à travers des rites et des pratiques cultuelles, mais bien la pureté du coeur.

          Il y a dans l’être humain une dimension spirituelle qui ne peut s’ignorer. Une certaine forme de religiosité, liée à une période agraire de la civilisation – et qui s’était perpétuée durant quelques millénaires -- a été en quelque sorte balayée par le développement des révolutions industrielle et technologique puis par l’arrivée de l’ère de la communication et de l’information. Au lieu de gémir sur la diminution d’une forme de « pratiques » religieuses, nous pouvons y voir un défi – un défi à laisser se développer plus pleinement de nos jours la nouveauté de l’Évangile voulant que la dimension spirituelle de l’être humain s’exprime toujours plus dans l’authenticité de la vie de tous les jours, en particulier à travers des œuvres de justice et de partage, plutôt qu’à travers des rites reliés à une autre étape culturelle de l’humanité.

          Déjà, Jésus avait expliqué que la pureté du coeur qui se manifeste dans toutes les facettes de l’existence quotidienne, doit remplacer la pureté rituelle des religions primitives, qui impliquait une distinction entre le profane et le sacré et une distinction entre les personnes pures et... les autres. Cette distinction entre le sacré et le profane était ce qui permettait à Israël de se considérer supérieur à tous les autres peuples. Dans l’Évangile d’aujourd’hui, les disciples de Jésus sont précisément accusés de ne pas respecter cette séparation entre le pur et l’impur. Jésus nous appelle à surmonter cette forme de religiosité.

          Laissons la parole de Dieu nous pénétrer dans notre « aujourd’hui » personnel et collectif et nous interpeler à une conversion toujours renouvelée de notre mode d’être.

          Nous célébrons aujourd'hui la mémoire des martyrs du Japon

Armand Veilleux