27 avril 2024 – Samedi de la 4e semaine de Pâques

Ac 13, 44-52 ; Jean 14, 7-14

Homélie

Chers frères et sœurs,

          En ces jours du Temps Pascal, la première lecture de la Messe continue de nous raconter les débuts de la prédication apostolique, d’abord à Jérusalem, puis à toutes les nations. La lecture de l’Évangile est tirée de saint Jean, surtout, ces jours-ci, du récit des discours de Jésus à ses disciples avant sa passion. Le ton est très familier. Hier, Jésus leur disait qu’il allait vers son Père et leur Père, et qu’eux aussi connaissaient le chemin. Thomas lui répliquait : « Nous ne savons même pas où tu vas, comment pourrions-nous en connaître le chemin ? ». Aujourd’hui il leur parle de son Père et il leur dit : « Dès maintenant vous le connaissez et vous l’avez vu. » Et cette fois-ci c’est Philippe qui lui rétorque : « Montre-nous le Père et cela nous suffit ». Et c’est pour Jésus l’occasion de leur expliquer que le Père et Lui sont un ; et donc quiconque connaît le Fils, connaît aussi le Père.

          Ce long discours du chapitre 14 de saint Jean, dont la lecture d’aujourd’hui n’est qu’une toute petite partie, comprend plusieurs thèmes. Le premier thème dans le texte que nous venons de lire est celui de la connaissance. La connaissance au sens biblique, et surtout dans l’Évangile de Jean, implique une relation personnelle très profonde. Je puis tout savoir au sujet d’une personne. Je puis avoir lu sa biographie, je puis connaître tous les détails de sa vie. Si je n’ai pas une relation personnelle intime avec cette personne, je ne puis pas dire que je la connais. De même, je puis avoir appris par cœur les évangiles, et même je puis savoir tout ce que les théologiens disent au sujet de Jésus. Si je n’ai pas avec lui une relation personnelle d’amour, je ne puis pas dire que je Le connais. De même, pour son Père.

         

          Il est intéressant de voir comment établir un lieu entre cette connaissance et les œuvres – entre ce qu’on sait ou ce qu’on croit et ce qu’on fait. On entend souvent dire que l’être est plus important que le faire et que ce qui compte est ce qu’on est et non ce qu’on fait. À vrai dire, du point de vue de l’Évangile, cette distinction n’a pas de sens. Dieu seul « est » d’une façon absolue. Dieu seul peut dire « Je suis ». Nous autres, les humains, ses créatures, nous sommes à travers ce que nous faisons. C’est pourquoi l’Évangile nous appelle sans cesse à « faire la vérité », à « faire la justice » à « faire des œuvres de miséricorde », à « faire la volonté de Dieu », etc. Le mot « faire » revient comme un leitmotiv dans le petit texte d’Évangile que nous venons de lire. Jésus dit « Si vous ne croyez pas mes paroles, croyez au moins à cause de mes œuvres, à cause de ce que je fais ». Et il ajoute « Celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais… Il en fera même de plus grandes… » pourquoi ? parce que, dit-il, « je pars vers le Père, et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai ».

          N’hésitons donc pas à demander à Jésus de nous donner la grâce et la force de faire sa volonté, de vivre en vérité et de faire tous les jours ce qu’il attend de nous. C’est ainsi que nous apprendrons à le connaître vraiment et à vivre dans une relation d’amour avec Lui – un amour qui nous amène à faire toujours ce qu’il attend de nous.

Armand Veilleux